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  • Narbonne - La belle Romaine en Aude cathare

    Première ville romaine de France, lieu d’art et d’histoire, deux étoiles au guide Michelin, Narbonne mène le promeneur dans les méandres de son passé romain et médiéval. Pas que dans les ruelles animées de son centre-ville ancien, mais aussi dans ses vignobles tout autour, ses étangs gorgés d’huîtres, ses salins, ses plages immenses, sa garrigue odorante. Article publié dans le Devoir du 16 juin 2012 Qu’importe d’où l’on vient, pour arriver à Narbonne il faut voyager au coeur des vignobles : massifs de la Clape et de Fontfroide, montagnes des Corbières, autant de noms qui sonnent aux oreilles des amateurs de vin du Languedoc-Roussillon comme une volée de cloches les jours de fête. Voilà des chemins parfois très anciens, datant de l’Antiquité, non loin de la Via Domitia, une voie romaine construite en -118 pour relier l’Italie à l’Espagne. « Dès la conquête romaine, la culture de la vigne, alors un privilège de Rome, est autorisée ici », explique Jacques Boscary, propriétaire du domaine Rouquette-sur-Mer, dans La Clape. Commence alors l’histoire viticole de la région. Plus de 2000 ans de savoir-faire. Le nectar légendaire de la plus ancienne colonie romaine créée hors d’Italie bénéficie déjà d’une grande notoriété et s’exporte dans tout l’empire. Depuis, Narbonne est indissociable de la viticulture. Sur la place de l’Hôtel-de-Ville, il faut un certain temps à l’oeil avant de percevoir le carré qui délimite en son centre un tronçon de la Via Domitia, situé en dessous de l’actuel pavement. D’ailleurs, il ne reste à Narbonne que très peu de monuments romains en plein air. C’est plutôt dans son sous-sol que la ville conserve les traces de son histoire antique. Et il n’est pas rare qu’en jardinant dans sa cour, le Narbonnais déterre tessons de poterie, cols d’amphores, tuiles, briques… Comme ce fut le cas en 1968 à Sallèles-d’Aude, l’une des 37 communes du Grand Narbonne. La présence anormale de morceaux de poterie au lieu-dit Clos de Raynaud laisse croire qu’il y a quelque chose sous les vignes. À la suite d’un labour profond, deux viticulteurs identifient un atelier de potiers gallo-romains enfoui sous les vignes. Plus question de creuser. En 1976, les fouilles commencent et on déterre des fours exceptionnellement bien conservés. Dès l’époque romaine, la présence d’eau dans la plaine narbonnaise a permis à Sallèles-d’Aude son développement économique. L’activité portuaire de Sallèles reposait sur la production de sel, de vin et de sauce de poisson. Elle abritait déjà un des sites industriels les plus importants de l’époque. Toutes les conditions étaient réunies pour qu’une activité florissante se mette en place : présence d’argile dans l’eau, forêts pour le combustible, de réelles voies de communication, un besoin de matériaux de construction et de vaisselle pour la vie courante. Dans cet étonnant complexe industriel, les potiers produisaient des tuiles, des briques, des canalisations, de la céramique, des lampes à huile et des amphores destinées au transport du vin vers les provinces de l’Empire romain. D’après les indications peintes sur leur col, ces amphores à fond plat auraient transporté des vins de cépage produits à partir de techniques variées de vinification. Les vins gaulois alimentaient la Gaule mais aussi les camps sur les rives du Rhin et du Danube, la Bretagne (l’Angleterre) et Rome. On a même retrouvé des amphores à vin gauloises aussi loin qu’aux confins de la Méditerranée orientale : Turquie, Égypte, Soudan. En 1992 a lieu à Sallèles-d’Aude l’inauguration de l’Amphoris, premier musée d’Europe consacré à un village de potiers gallo-romains. Au-delà de l’intérêt scientifique, le site redonne au vin du Languedoc ses lettres de noblesse et confirme sa réputation dans l’Empire romain. C’est par hasard qu’est découverte la Via Domitia, sur la place de l’Hôtel-de-Ville, alors que la municipalité entreprend des travaux d’urbanisme. Des marches permettent de descendre au niveau du vestige romain, le seul du Midi encore visible au coeur d’une ville. En créant ce chemin en 118, le proconsul Cnéius Domitius Ahinobarbus, qui a donné son nom à la Via, fonde la Narbonne romaine (Narbo Martius). La capitale de la Provincia, la future Provence, sera érigée à quatre kilomètres au sud de l’oppidum de Montlaurès, premier emplacement de la ville. De par sa situation géographique entre l’Italie et l’Espagne, l’Atlantique et la Méditerranée, le Massif central et les Pyrénées, le site offre bien des avantages aux Romains. Et aux visiteurs actuels, un endroit idéal pour se poser, le temps d’explorer le pays narbonnais. À ne pas manquer : 7, rue Rouget de Lille, la visite des galeries souterraines de l’horreum (grenier), lieu de stockage faisant office de soutènement pour une construction en surface. À cinq mètres sous le niveau actuel et à trois mètres sous le niveau antique, la visite de ces galeries datées de la fin du Ier siècle avant J.-C. est un moment fort de la découverte de la Narbonne romaine. Et si, à l’origine, on ne trouve dans les galeries ni puits de lumière ni soupiraux, aujourd’hui une installation lumineuse et sonore permet de parcourir l’antique souterrain en toute quiétude. Un peu plus loin, de l’autre côté du canal de la Robine - branche latérale au canal du Midi qui permet la connexion entre l’Aude et la mer Méditerranée -, le Musée lapidaire, installé dans l’ancienne église Notre-Dame-de-Lamourguier, possède une collection antique colossale. Des milliers de remplois de l’époque romaine récupérés au moment du démantèlement des remparts de la ville de Narbonne sous François 1er témoignent de la vie en Gaule au temps de l’Antiquité. Peintures romaines à fresque, monuments publics ou funéraires, fragments de corniche et de colonnes. « Il est le deuxième musée lapidaire d’Europe après celui de Rome, et le plus important de France », précise Christophe Cabrier, guide conférencier à l’Office de tourisme de Narbonne. Un spectacle audiovisuel mis en scène par Gianfranco Iannuzzi et Massimiliano Siccardi coupe le souffle. Le tourbillon d’images et de sons donne vie, sans crier gare, à l’édifice de style gothique méridional et à ses milliers de blocs sculptés, empilés de chaque côté de l’allée principale. En ce radieux jour de mai, sans les vents Tramontane ni Cers ni Marin ni Grec pour venir décoiffer le promeneur assis aux terrasses de la place de l’Hôtel-de-Ville, ou sur le mur de briques délimitant la Via Domitia, on a tout le loisir d’admirer l’ensemble archiépiscopal médiéval qui domine le coeur de Narbonne et qui aurait servi de modèle au palais des Papes d’Avignon. Formé d’un palais Vieux qui date du XIIe siècle et d’un palais Neuf commencé à la fin du XIIIe siècle, l’ensemble épiscopal, défendu par un redoutable donjon couronné d’échauguettes, haut de 41 mètres, protège une curieuse cathédrale de style gothique septentrional. Sa particularité : pas de façade et de nef, privée d’une partie de son transept et réduite à un choeur. « Cette cathédrale, qui serait la troisième ou la quatrième église à avoir été construite à cet emplacement, n’a jamais été complétée, précise Christophe Cabrier. Une première pierre aurait été posée en 1272, mais la guerre de Cent Ans faisant rage au milieu du XIVe siècle met vite fin à la poursuite des travaux. Seul le cloître est achevé. La hauteur de sa voûte (plus de 40 mètres) place la cathédrale Saint-Just-et-Saint-Pasteur de Narbonne en troisième position derrière celles de Beauvais et d’Amiens. Vous imaginez un peu à quoi elle aurait ressemblé une fois terminée. » Au palais des Archevêques, le musée archéologique abrite une belle collection de peintures murales romaines qui provient des domus (maison) du site archéologique de Clos de la Lombarde, où des archéologues ont dégagé une partie d’un quartier résidentiel. Ces domus auraient appartenu à des notables fortunés soucieux de copier le mode de vie de l’élite romaine. Les sols étaient couverts de pavements et de mosaïques et les murs, de fresques peintes De la romanité au rugby Tout ça donne de l’appétit ! Rendez-vous Chez Bebelle, l’un des quatre bistros du marché Les Halles. Le pavillon des Halles (style Baltard) date du début du siècle dernier. On y vend fruits et légumes, poissons, viandes, fromages et olives, dont la fameuse lucque à la forme d’un ballon de rugby. Du miel de romarin des Corbières aussi, et des huîtres des étangs environnants. Gilles Belzon, ancien joueur de rugby du Racing Club Narbonne Méditerranée, commande les viandes des détaillants tout autour « à la voix ». De la viande de cheval ? Et hop ! René ou David, de la boucherie chevaline, emballe le morceau dans du papier et le lance à Gilles, qui l’attrape d’une main assurée. Des tripes ou de la charcuterie ? Au tour de Michel. « En mettant au point ce concept, j’ai voulu recréer mon univers de rugby, c’est-à-dire un esprit d’équipe, des amitiés, de la convivialité, dit Gilles Belzon. Les Halles, c’est le coeur névralgique de Narbonne, les bouchers sont là depuis 30 ou 40 ans et je voulais les mettre de l’avant. Tout ce que vous mangez, viande, poisson, salade, frites… vient du marché. » Au-dessus du comptoir des icônes du monde du rugby, un maillot dédicacé, une photo de son père André, aussi ancien joueur de rugby, celui qu’on a surnommé Bebelle. Accompagné de sa mère et de sa soeur Johanna, Gilles Belzon a fait de son établissement le lieu incontournable des Narbonnais et des amateurs de bonne chère. « Gilles… attrape ! » Y sont fous ces Gaulois ! » En vrac À visiter dans le Grand-Narbonne, la maison natale du poète et chanteur Charles Trenet, mort en 2001 à l’âge de 87 ans. Le « fou chantant » la retrouverait comme il l’avait laissée. Au second étage, un karaoké invite le public à fredonner avec lui sept chansons de son répertoire, dont Y a d’la joie, Douce France, La mer et Que reste-il de nos amour… Pour les amateurs, le festival Trenet se tiendra à Narbonne du 22 au 25 août prochain (festivaltrenet.com). L’abbaye de Fontfroide (fontfroide.com), fondée à la fin du XIe siècle par des moines bénédictins, est l’une des plus grandes cités monastiques cisterciennes de France. Nichée dans un vallon du massif des Corbières, ce sont les descendants de Gustave Fayet qui l’habitent. Le Domaine Rouquette-sur-Mer (chateaurouquette.com), à visiter en plein massif de la Clape en compagnie de son propriétaire, Jacques Boscary. La mer toute proche et la garrigue omniprésente marquent les vins de Rouquette. Importé à la SAQ, la cuvée Amarante se trouve à la première place du Guide Chartier. À visiter aussi : Narbonne-Plage et Gruissan en Segwey (gyropode), en compagnie d’un guide de l’Office de tourisme de Narbonne. Hébergement. L’hôtel La Résidence (hotelresidence.com) est une bonne adresse en plein centre historique de Narbonne. Judicieusement bien situé, dans un immeuble du XIXe siècle, il est facile d’accès et comporte un stationnement. Malgré sa proximité avec le centre-ville, il est très calme. D’un tout autre style, un peu en dehors du centre-ville mais tout de même accessible à vélo en longeant le canal de la Robine : le Domaine Saint-Domingue (domaine-saint-domingue.fr), une magnifique maison de pierre sur une propriété de 12 hectares avec parcours arboré, lac et piscine. On y propose cinq jolies chambres d’hôtes dans une ancienne ferme viticole restaurée. Restauration. En route vers Narbonne-Plage, le restaurant gastronomique Château l’Hospitalet permet de découvrir les vins du domaine de Gérard Bertrand. L’ancien joueur de rugby cultive également en biodynamie : au Comptoir Nature (comptoirnature.com), à Somail, près de Saint-Nazaire-d’Aude, au bord du Canal du Midi, près de l’auberge où s’arrêtaient pour une nuitée les barques de poste. On y mange une excellente assiette remplie de produits de la région. Les villes voisines de Narbonne : Béziers est à 25 km, Carcassonne à 55 km, Montpellier à 99 km, Toulouse à 150 km et Barcelone à 230 km.

  • Oser se rendre en Haïti en touriste

    Un jus de mangue siroté sous une paillote, une randonnée sur un morne, une discussion avec un artiste, un hôtelier, un pêcheur, un paysan… Du tourisme en Haïti ? Pas si farfelue que ça, comme idée. À la condition d’être un brin curieux et vivement désireux de vivre une aventure humaine, au-delà de la simple destination soleil. Et de sortir de Port-au-Prince, qui n’a pas trop la cote, pour profiter du reste du pays. Haïti ne se résume pas à sa capitale. Sur les recommandations d’une amie, j’avais pris soin de mettre dans une poche deux dollars américains pour le panier à bagage à l’aéroport Toussaint-Louverture, puis trois dans l’autre, destinés au porteur obligatoire. « On va se la disputer, ta valise, ne la perd pas des yeux. Et sois ferme, trois dollars. » Oui, Lina, mais tu ne m’avais pas dit que le porteur serait accompagné de cinq assistants et qu’il y aurait une telle marée humaine aux portes de l’aéroport. C’était en mai 2010, quelques mois après le tremblement de terre. Comme beaucoup, j’étais touchée par l’ampleur des dégâts. Comment se rendre utile ? Je suis journaliste en tourisme, pas secouriste. Et à cette heure, le tourisme en Haïti, était impensable. Du moins, c’est ce que je croyais, jusqu’à ce que j’écoute le témoignage de Jean-Hughes Roy. Le journaliste de Radio-Canada revenait d’un séjour à Port-au-Prince avec une vision pas si négative du pays. « Je m’attendais à une situation bien plus désarticulée, avait-il dit. Mais les choses se placent petit à petit. L’aide humanitaire est opérante. Il y a de la nourriture, de l’eau. Pourquoi ne pas exprimer sa solidarité envers Haïti en prenant des vacances là-bas ? Haïti a besoin de devises, de travail, d’investisseurs. Y aller en touriste serait une façon de relancer l’économie du pays. » « Haïti demeure une destination spéciale », concède Jacqualine Labrom, directrice de l’agence Voyages Lumière, située à Pétion-Ville, un quartier de Port-au-Prince. « Mais les gens ne devraient pas accorder crédit à tout ce qui se dit sur le pays. Ce n’est pas plus dangereux de venir ici que d’aller en République dominicaine, qui détient un taux de criminalité plus élevé qu’Haïti. Haïti est en crise, pas en guerre. Et le tourisme, qui gagnait du terrain avant le séisme de janvier 2010, continue d’évoluer avec la construction de nouveaux hôtels dans le reste du pays. » Farfelue ou pas, ma décision était prise. Je partirais une semaine, question de me forger une opinion personnelle de la situation en Haïti. Était-ce aussi négatif qu’on le dit ? J’éviterais Port-au-Prince, où règne un chaos sans bon sens, et j’irais à Jacmel, à 80 km au sud-est de la capitale. Et je suis tombée sous le charme du pays. J’ai découvert des hôtels et des galeries d’art. J’ai mangé dans de bons restaurants, randonné sur de belles montagnes, exploré des grottes. J’ai rencontré un peuple accueillant et créatif. Généreux aussi. J’ai tout de suite su que je reviendrais. Un an plus tard Comme il n’existe pas de guide touristique sur Haïti dans les librairies — à l’exception d’un petit manuel publié chez Assimil Évasion, Le créole haïtien de poche, qui propose une première approche de la langue et de la culture, je m’en remets au personnel des hôtels et aux Haïtiens rencontrés au jour le jour pour découvrir le pays. C’est grâce à leur aide si chacun de mes voyages a été un succès. J’encourage le voyageur à avoir recours à cette ressource précieuse. Et si le taxi promis par l’hôtel ne se pointait pas ? « Dans ce cas, choisissez un chauffeur de taxi enregistré ou qui possède un permis de l’Association Chauffeur/Guide, conseille Jacqualine Labrom, et comme les gens d’affaires, les travailleurs d’ONG et les journalistes nombreux remplissent les hôtels de la capitale, je vous recommande de réserver votre gîte. » Ouf ! Tel que promis par le propriétaire de l’hôtel Port Morgan, à l’île à Vache, le chauffeur était au rendez-vous. Si récupérer ses bagages à l’aéroport demeure un exploit, pas de marée humaine à franchir cette fois-ci à l’extérieur. Et plus d’amas de roches au centre des rues. Moins de poussière, moins de tentes de fortune. Des routes et des carrefours en construction. « Il y a une réelle volonté de faire bouger les choses, affirme le consul général d’Haïti à Montréal, Justin Viard. En ce moment, on met les bouchées doubles pour redorer l’image du pays, mis à mal par l’Histoire et le destin, et refaire d’Haïti une destination touristique de choix. » Parmi les nouvelles constructions prévues pour Port-au-Prince : un hôtel Best Western de 105 chambres, un hôtel Marriott de 168 chambres et le complexe hôtelier Oasis, qui devrait comprendre 132 chambres, une galerie commerciale, un centre de conférence, des restaurants. Et la restauration de l’aéroport international, dont la fin des travaux est prévue pour l’été 2012. « Dans la région de Jacmel, le ministère du Tourisme prévoit à court terme la restauration du monument historique, le marché en fer de Jacmel », précise Dithny Joan Raton, directrice départementale du Tourisme du sud-est d’Haïti. « De même que la dynamisation du quartier de l’artisanat, la mise en valeur du site naturel de Bassin bleu et du Morne Laporte. Environ 150 chambres sont en construction dans la région et depuis l’an dernier on assiste à une augmentation des restaurants vers les plages de Kabik et de Marigot. » Haïti a résolument le vent dans les voiles ! « Sans compter la réhabilitation prochaine de certains aéroports régionaux en aéroports internationaux, comme ceux de Cap Haïtien, de Jacmel et des Cayes. De façon à désenclaver le pays et à permettre aux touristes d’atterrir directement dans ces régions au potentiel touristique riche, explique Justin Viard. Jacmel sera méconnaissable l’année prochaine. » Voyage à l’île à Vache « Tout ira bien, soyez rassuré, m’avait dit au téléphone Didier Boulard, cofondateur de l’hôtel Port Morgan, à l’île à Vache. M. Benoît ira vous chercher à l’aéroport, pour vous mener à l’hôtel Le Plaza, situé au coeur de Port-au-Prince. Puis le lendemain un autre chauffeur vous conduira à l’arrêt d’autobus pour Les Cayes, où un employé de l’hôtel Morgan viendra pour vous amener au quai de la ville, où une navette vous attendra. » Un parcours sans anicroche aucune. Un voyage inoubliable, dans un petit « écohôtel » au luxe rustique chaleureux et intime, construit sur les hauteurs d’une baie qui servait de refuge aux pirates au xviie siècle. Pour entretenir l’immense terrain, la piscine à l’eau de mer ainsi que les 22 chambres installées dans des cases créoles, l’hôtel emploie 40 personnes provenant du village voisin de Cacoq, où une équipe de foot du nom de Ti-Canada (ainsi nommé par un médecin montréalais qui a élu domicile à l’île à Vache) rencontre les dimanches une équipe d’un autre hameau de l’île de 48 km carrés. Pas de routes, pas d’autos, pas de bruit, si ce n’est le vent dans les palmiers, le rire des enfants sur les mornes et le piaillement des oiseaux. L’île à Vache se découvre à pied, à vélo, à dos de cheval, en bateau. En Haïti, pas de formule toute faite. « On y va sans conteste pour y vivre une aventure humaine », soutient Rodney Saint-Éloi, écrivain et éditeur de la maison d’édition Mémoire d’encrier. En vrac Hébergement Trois coups de coeur pour de petites structures qui n’ont rien du grand resort de bord de mer et qui, malgré un luxe rustique, résulte d’une approche responsable : L’hôtel Port Morgan, l’île à Vache, Didier Boulard, portmorgan.com. L’hôtel Cyvadier Plage, à 20 minutes du centre historique de Jacmel, Christophe Lang, 011 (509) 47 79 28 45/34 82 25 85/38 44 82 65. L’Auberge Inn, dans la petite ville de Jérémie, département de Grand’Anse, à l’ouest du pays, Juliette Nicolas Tardieu, 011 (509) 37 13 15 24, jc_nicolas@yahoo.com. Se renseigner auprès du consulat d’Haïti à Montréal; haiti-montreal.org/. Voyages Lumières (Jacqualine Labrom), une agence de voyages située à Pétion-Ville, à Port-au-Prince (voyageslumiere.com). Ou directement avec les hôteliers, qui sauront vous mener à bon port.

  • Brésil - Jéricoacoara

    Avant que le Washington Post ne déclare la plage de Jericoacoara l'une des dix plus belles au monde dans un article publié en 1994, seule une poignée d'initiés, de babas cool, d'aventuriers ou de férus de planche à voile étaient au fait de son existence. Car se rendre dans ce petit village de pêcheurs masqué par les dunes, sur le bord du littoral atlantique, était une expédition. Et ça le demeure, d'où son charme! Cap sur Jericoacoara, «Jeri» pour les intimes. Jericoacoara — Quatre heures du matin... Après trois heures et demie de vol depuis São Paulo, l'avion de la compagnie TAM amorce sa descente sur l'aéroport international Pinto Martins, à Fortaleza, capitale de la province du Ceará dans le nord-est du Brésil. Et le point de départ idéal pour un tourisme d'aventure en bord de mer, au coeur d'un paysage digne du Sahara. Depuis que le très sérieux Washington Post a placé la plage de Jericoacoara au palmarès des dix plus belles au monde, Ceará, avec ses quelque 600 kilomètres de littoral, est devenue pour les Brésiliens sportifs et amants de la nature «le pays des plages sublimes». Jusque-là, cet État, l'un des plus pauvres du Brésil, n'avait pas la cote et le fait d'accéder à ses plages célestes et à ses petits villages de pêcheurs tenait de l'exploit. Une aventure quelque peu simplifiée depuis, grâce à une gamme de services de transport plus variée et des routes en meilleure condition. Comme convenu avec l'hôtel boutique Chili Beach de Jericoacoara, Avela, chauffeur-guide, nous attend à l'aéroport pour nous mener à Jeri en 4X4, par la piste des plages. Cette formule, plus longue et plus coûteuse que l'autobus, permet de décider des arrêts à faire, de se baigner, de contempler le spectacle de l'eau, du vent et du sable sur des kilomètres et des kilomètres. Une odyssée de dix heures hors du commun sur la Costa do Sol Poente (côte du couchant), à l'ouest de Fortaleza. Soit 300 kilomètres d'un littoral qui traverse pas moins de 22 villages de pêche. Avant de quitter la route bétonnée, une escale café da manha (petit-déjeuner) ravive nos sens sclérosés par une trop courte nuit en vol. Le soleil pointe à peine à l'horizon. On se régale de jus de graviola (corossol), de café noir et de tapioca, de petites crêpes constituées de farine de manioc, d'eau, de sel, et farcies d'oeuf, de fromage, de tomate, de banane, de noix de cajou... au choix. Découvert par les Indiens et utilisé par les esclaves venus d'Afrique, l'extrait sec de racines de manioc, appelé ici tapioca, est un plat traditionnel du Nordeste. Par un chemin secondaire cahoteux, bordé d'anacardiers et de cocotiers, on rejoint la plage de Lagoinha. C'est là que nous troquons les souliers de ville pour des havaianas (gougounes brésiliennes) et le jean pour le bermuda. Pendant ce temps, Avela dégonfle les pneus de sa camionnette. «Pour élargir et étirer la surface de contact avec le sable, explique le guide. Sinon, je risque de m'enliser et de passer pour un débutant.» Puis commence l'incroyable spectacle d'eau, de vent, de sable qui nous accompagnera au quotidien les huit jours suivants. À deux reprises, nous embarquons sur un bac de fortune pour franchir un bras de mer plus imposant que l'autre. Une façon pour les «locaux», qui activent manuellement ces bacs à l'aide de cordes, de gagner quelques reais. Dans les villages, l'arrivée des pêcheurs à bord de leur jangadas (bateau à voile rectangulaire) constitue un spectacle dont on ne se lasse pas. Indéniablement, ce paysage de sable et de dunes ressemble au Sahara. Un vent chaud souffle en permanence. Non loin du village d'Icarai de Amontada, à 100 kilomètres à l'est de Jericoacoara, des éoliennes plantées sur une péninsule témoignent de la vélocité et de la constance des vents dans la région. Pas surprenant que les champions du monde de planche à voile et de kitesurf adorent s'entraîner ici. Le vent offre des conditions idéales à la pratique de ces sports. Escale pour le lunch à Preia, dans un restaurant qui répond au doux nom d'Azul do Mar, le bleu de la mer. Délices d'un premier repas de poisson grillé sur la plage, une peixada, spécialité régionale composée du poisson du jour (un bar), de haricots, de riz, d'une salade de carottes, de farine de manioc grillée et de frites de manioc. Un repas arrosé d'une caipirinha, boisson à base de cachaça (alcool de canne à sucre), de jus de citron vert, de sucre et de glace concassée. Jeri Jeri se trouve à dix dunes, une trentaine de palmiers, une falaise et une colline (le mont Serrote) de Preia. Plus précisément à 12 kilomètres du restaurant Azul do Mar et à 30 kilomètres de la ville de Jicoca — là où se termine la route principale depuis Fortaleza, par le chemin des dunes. On conseille aux visiteurs qui viennent à Jeri en voiture de laisser leur véhicule dans un stationnement à Jijoca puis de monter dans une de ces camionnettes (jardineiras) qui, de là, assurent la navette jusqu'au village. Dans les dunes, aucun panneau routier n'indique le village: facile de prendre la mauvaise trace. Et, sauf autorisation, Jeri est interdite à la circulation. On vient dans cette oasis coupée du monde pour la nature et le calme. Pour la mer et le vent. Pour le lever et le coucher du soleil. Pour marcher des heures durant sur des plages sans fin, dans l'eau, autour des lagunes et des dunes. Pour lire, méditer, manger, flâner, écouter le chant du sable. Ou apprendre quelques rudiments de surf ou de kitesurf, de capoeira, de samba, de forro. Mel Sousa Cunha enseigne la danse à Jeri. En portugais, en anglais et en français. La jeune femme a grandi et étudié à Montréal. Quelle coïncidence! C'est pour retrouver ses origines qu'elle est venue au Brésil. Et elle s'y est plu. Depuis, elle habite dans ce petit village de 3000 habitants qui vit pour et par ses touristes, avec Francesco, son mari, et Myrella, leur petite fille. Mel transmet les rythmes de la samba et du forro dans sa maison sur Saô Francisco, l'une des six rues du village. Une pancarte à l'extérieur annonce l'école: Academia Samba Jeri. Inutile d'apporter des souliers, les rues étant de sable. Il est donc de rigueur de lézarder pieds nus ou en tong dans ses ruelles ensablées qui toutes convergent vers la grande dune du Pôr do Sol — littéralement: coucher du soleil face à l'océan, sur la plage primée par le Washington Post. Chaque soir, les gens se rassemblent au sommet, appareil-photo en bandoulière, pour immortaliser à jamais le coucher du soleil. Les chanceux apercevront, l'espace d'une milliseconde, un éclair vert juste au moment où le bord du disque solaire effleure l'horizon. Cette dune est l'un des rares lieux de la Terre où il est possible de voir le fugace rayon émeraude. Une excursion en buggy ou à cheval jusqu'aux villages de Tatajuba et de Mango Seco permet de mieux comprendre la fragilité de dégradation des dunes. Une pancarte plantée au coeur de ruines d'anciennes maisons indique l'emplacement du vieux Tatajuba, enfoui sous le sable il y a quelques années. L'église a été dégagée pierre par pierre et rebâtie dans le nouveau Tatajuba. La nuit tombée, pousadas (auberges) et petits restaurants (en grand nombre et fort sympathiques) allument à l'extérieur bougies et lampes à l'huile. L'électricité est dans les maisons mais pas dans les rues et ruelles du village. Les lignes à haute tension sont enterrées sous terre de façon à préserver la lumière naturelle de la lune et des étoiles dans le ciel. Pas d'autos à Jeri, pas de bateaux à moteur non plus. Les ânes se promènent en toute liberté. Un dépaysement total, quoi! Une zone protégée En 1984, une loi fédérale déclare le village de pêcheurs de Jericoacoara «Zone environnementale protégée» dans le but d'arrêter ou de limiter son expansion.En 1992, une loi interdit la construction de nouveaux hébergements touristiques afin de contenir le flux de touristes. En 1998, l'électricité est introduite dans les maisons du village de Jericoacoara.En 2002, l'Institut brésilien de l'environnement et des ressources naturelles (IBAMA), en collaboration avec le gouvernement de l'État du Ceara et la préfecture de Jijoca de Jericoacoara, convertissent la région de Jericoacoara en Parc national (200 kilomètres carrés). Certaines activités sont interdites, dont la construction de routes.*** Le forro Comme la plupart des rythmes brésiliens, le forro trouve son origine dans les cultures indiennes, africaines et européennes. C'est à la fois une musique et une danse. Son rythme composé par l'accordéon, le triangle et le zabumba est guilleret et entraînant, mais les chansons racontent les chagrins du peuple du Sertão (région du Nordeste) qui quitte cette région souvent touchée par la sécheresse, pour une vie meilleure à Rio de Janeiro ou São Paulo. Plus technique que la salsa, le forro se danse en couple, les yeux dans les yeux. *** En vrac -Hébergement. Coup de coeur pour l'élégant hôtel boutique Chili Beach, classé cinq-étoiles dans la région. Situé en périphérie du village, dans un joli jardin tropical, l'endroit est calme. On y mange une excellente cuisine concoctée avec les produits frais du jour. Le personnel est très attentif aux demandes de ses clients. La langouste grillée est un pur délice. chilibeach.com. -Organiser son voyage. Directement avec les hôteliers. Il y a le Chili Beach mais aussi une centaine de pousadas pour tous les genres et toutes les bourses. Le personnel de ces établissements saura vous guider à bon port. La pousada La Villa, conçue de bois et de paille par un architecte brésilien et tenue par une Française, est une bonne adresse. lavilla-jeri.com. -L'agence de voyages Uniktour propose le Brésil à son programme à la carte, dont Jericoacoara. Consulter le conseiller François Archambault pour plus de détails sur le circuit Les Dunissimes. uniktour.com/voyage/les-dunissimes-entre-dunes-et-mer/presentation. -Excursion à cheval. Pour une journée inoubliable jusqu'au village de Mango Seco via les plages et les dunes, en compagnie de Francesco (le mari de Mélanie), aussi professeur de Capoeira. Un arrêt au restaurant Barraca do Cacau, à Mango Seco, pour son crabe et ses crevettes, est un must. Un vrai délice! Ouvert le midi seulement, ce restaurant à l'allure de boui-boui n'a pas l'électricité. -Livres. Le guide Brésil, aux éditions Lonely Planet; Tristes Tropiques, de l'ethnographe Claude Lévi-Strauss, où l'auteur raconte ses rencontres avec les Indiens du Brésil; Rouge Brésil, de Jean-Christophe Rufin, qui raconte la première conquête du Brésil par les Français.

  • Variation sur le thème du chocolat

    Chapeau en chocolat, robe en macarons, tenue cacaotée... Couturiers et chocolatiers s'associent pour présenter ce week-end au Marché Bonsecours la première édition du salon gourmand «Je t'aime en chocolat». Une initiative de la designer montréalaise Anne de Shalla et du directeur commercial du Groupe Barry Callebaut au Canada, Jean-Jacques Berjot, alias M. Chocolat. Et à deux jours de la Saint-Valentin. Chocolat, ça tombe bien! Anne de Shalla ne connaissait rien du chocolat avant de participer en tant que designer de mode, il y a trois ans, à un défilé de robes cacaotées. Des créations follement burlesques et gourmandes imaginées en duo avec des chocolatiers d'ici pour le plaisir des yeux et... du palais. «Outre l'ambiance chaleureuse qui régnait sur le plateau, j'ai aimé le côté non mercantile de ce défilé chocolaté, dit Anne de Shalla. Une rencontre chocolat-mode où l'on oublie le commerce de la mode. Car ici le but n'est pas de vendre, mais de créer en compagnie de gens passionnés des oeuvres uniques dont l'espérance de vie ne dépasse pas les quelques minutes.» Après, la robe meurt. Aussi vite que l'éphémère. Mais le chocolat, qui se coud, se broche, se colle, se teint, lui, survit. Et il est toujours mangeable. Le bustier devient mousse au chocolat; les manches, un fondant; le collet, des macarons au chocolat; la dentelle, une terrine au chocolat. Créativité, ravissement, passion, plaisir. C'est pour revivre ces émotions et aussi le bonheur de travailler sur des projets farfelus que la créatrice de mode, propriétaire de la boutique Anne de Shalla, productrice de la Grande Braderie de mode québécoise, cofondatrice de la Société de développement commercial du Vieux-Montréal, instigatrice et cofondatrice du Conseil des créateurs de mode du Québec, a eu l'idée en novembre dernier de créer autour de la Saint-Valentin un genre de salon gourmand qui rassemblerait chocolatiers et designers de mode. «Un projet ambitieux, admet Anne de Shalla, sachant que Noël approchait et qu'en janvier les créateurs de mode seraient occupés à préparer la Semaine de mode de Montréal.» Mais rien n'arrête cette «bâtisseuse» acharnée qui aime répéter à voix haute que «le ciel est la limite». Un projet qui a collé à la peau de Jean-Jacques Berjot, directeur commercial des marques Cacao Barry et Callebaut au Canada. Cet érudit chocolatier, que les intimes surnomment «M. Chocolat» et qui oeuvre en faveur des artisans et du métier de chocolatier, a embarqué dans la galère. Ainsi est né de la rencontre de deux passionnés le salon Je t'aime en chocolat. La première édition de ce salon gourmand s'annonce haute en couleur. Une vingtaine de maîtres chocolatiers et de créateurs gourmands du Québec attendent le public au Marché Bonsecours de 10h à 18h samedi et dimanche. «Et l'entrée est gratuite», annoncent les deux organisateurs. «On ne fait pas payer le plaisir, ajoute Jean-Jacques Berjot. Et c'est pour tout le monde.» Au marché du chocolat dans la salle de la Commune, le visiteur pourra goûter et acheter, si le coeur lui en dit, chocolats, macarons, bonbons, pâtes de fruits, fondants... Au stand de La Guide culinaire, il y aura des ateliers et des démonstrations sur l'art de travailler le chocolat pour les personnes intéressées. En après-midi, Jean-Jacques Berjot animera une conférence sur le thème «Du cacao au chocolat». Celui qui porte en lui une passion sans commune mesure pour le chocolat profitera de l'occasion pour répondre aux questions du public et l'amener avec lui sur la Route du chocolat. «Cinquante-deux pays produisent le cacao. Il existe trois variétés distinctes de cacaoyers: le Criollo, le Forastero et le Trinitario. Il existe aussi un chocolat pur appelé "chocolat d'origine" qui a ses propres caractéristiques de goût: chocolat long en bouche, chocolat acide, fruité, terreux. Lors d'une dégustation, on goûte les pâtes et ce n'est rien de sexy.» Prometteuse, cette conférence! Les artisans chocolatiers ont été invités à créer un tableau en chocolat avec des macarons et d'autres friandises de leur choix pour l'exposition de toiles chocolatées qui prendra aussi place au salon gourmand durant le week-end. Si Julien Reignier, chef pâtissier et copropriétaire de la boutique Point G, ne souhaite pas dévoiler le secret de sa robe en macarons, qu'il présentera lors du défilé de mode, il parle fièrement de sa toile chocolatée. «Une Joconde en macarons, surmontée d'un cadre en chocolat noir pour une meilleure résistance. Grandeur originale, comme le vrai tableau.» Le défilé de robes, de chapeaux et de lingerie fine en chocolat, qui aura lieu à 16h samedi et dimanche, met en vedette cinq duos de chocolatiers et de créateurs de mode qui rivaliseront de créativité. Et les défis techniques sont grands pour que la robe ne casse pas au moment de l'enfiler ou durant le défilé. Puis, il y a la chaleur ambiante et celle du mannequin. On croise les doigts. Le défi n'effraie pas Julien Reignier, jumelé à la designer Yolla Hanna. Le chef pâtissier transportera avec lui un petit atelier de réparation pour résoudre les problèmes de dernière minute. «Je vais garder le chocolat au frais grâce à de petites bombes réfrigérantes. La robe doit tenir le coup deux jours. J'ai aussi prévu des pièces de rechange en cas de bris de robe.» La mise en chocolat des robes d'Anne de Shalla sera signée Christophe Morel. Quant aux créations de Vicky Dubois, de Ralph Leroy et de Dinh Bà, elles seront signées par les chocolatiers Ludovic Fresse, Marc Chiecchio et Claudine Desnoyers. Un défilé qui, pour la Saint-Valentin, sera placé sous le signe de l'amour et de la séduction. Comme la robe sexy en macarons. Chuuut! Et ce n'est là qu'un bref aperçu puisqu'il y aura le concours «Les fondues au chocolat» et des prix comprenant un cours à l'Académie du chocolat Barry Callebaut et un certificat-cadeau pour la Braderie de mode québécoise.

  • Pas bête un zoo l'hiver

    Article publié dans le Devoir du 13 janvier 2012 À peine la programmation des Fêtes terminée que prend place dès demain le Carnaval du Zoo de Granby. Pendant qu'au sommet des montagnes himalayennes le léopard des neiges bondit d'un rocher à l'autre, qu'en Afrique les zèbres défilent en un long ruban de rayures sur la neige et les chameaux promènent les enfants emmitouflés, cracheur de feu, sculpteur de glace et animateurs égaient la jolie ménagerie tous les week-ends jusqu'au 26 février. «C'est pour ajouter un peu de piquant à la visite du jardin zoologique qu'on a greffé des volets à la programmation régulière du Zoo l'hiver, dont Le Carnaval qui commence demain et La Relâche au zoo qui se tiendra du 3 au 11 mars», explique Hélène Bienvenue, conseillère en communication au Zoo de Granby. Bien des gens ignorent que l'endroit ouvre ses portes tous les week-ends de l'hiver depuis cinq ans; le déplacement en vaut pourtant la peine, ne serait-ce que pour profiter de la quiétude des lieux et du fait que les animaux à l'extérieur ont moins tendance à roupiller à l'ombre de leur hutte et sont donc plus visibles. Pour profiter aussi de la proximité avec les bêtes qui vivent à l'intérieur, comme les girafes Kigali, Kisumu, Masai et Gart, et les éléphants Toutoune et Sarah. Les deux pachydermes d'origine africaine, âgés de 34 et de 28 ans, mangent 50 kilos de foin par jour, dit Simon Paquette, biologiste au Zoo de Granby. «Toutoune, qui vient de recevoir un traitement à l'huile minérale pour protéger sa peau du froid, pèse quatre tonnes et demie.» Sarah, elle, n'en fait que trois et demie! La présence sur le terrain de guides naturalistes rend la visite encore plus fascinante. Moins occupés qu'en été, ces passionnés partagent volontiers leurs connaissances: développement durable, protection de la biodiversité, préservation de la nature et lutte contre les changements climatiques sont abordés par ces amoureux de la faune et de la flore. Le Zoo de Granby se parcourt au gré de ses fantaisies. Et une journée ne suffit pas pour y voir tous les animaux, une collection de près de 1000 bêtes dont 80 % sont visibles en janvier, février et mars. Des sentiers mènent vers l'Afrique, l'Amérique du Sud, l'Asie et l'Océanie, où sont regroupés les animaux de ces régions du monde. Des foyers à ciel ouvert Tigre de l'amour, lama, alpaga, condor des Andes, grue japonaise et macaque japonais sont autant d'espèces exotiques qui connaissent le froid dans leur habitat naturel et qui ont réussi à s'adapter au climat québécois. Et même si c'est frisquet, on peut entrer dans l'un des sept pavillons intérieurs. Des foyers à ciel ouvert disposés à plusieurs endroits sur le site et entourés de bancs publics permettent aux visiteurs de se réchauffer entre deux continents. Des familles ont même apporté un pique-nique, qu'elles dégustent autour du feu de bois. De l'Asie à l'Océanie Direction Porte d'Asie où nous attend Sylvain, le gardien du léopard des neiges. Au sommet de l'Himalaya, dans un parc voisin, un ours himalayen au pif brun nous observe. Dis donc, il n'hiberne pas, lui? Non, on dit que par mauvais temps il ne fait que ralentir ses activités. Snowflake, la femelle léopard, est entourée de ses petits, Frimas et Blizzard. Née au Zoo de Winnipeg, la féline au pelage noir et beige est arrivée en 2006 à Granby. Son enclos rappelle les montagnes de l'Himalaya; le léopard des neiges habite en altitude. «Quelque 60 % de la population vit en Chine, 40 % en Asie centrale, explique Sylvain. Malheureusement, le léopard des neiges est en voie de disparition, comme bien d'autres espèces animales représentées au Zoo de Granby. Non seulement perd-il de son habitat, mais il est en conflit avec les éleveurs de bétail qui, pour sauver leur troupeau, n'hésitent pas à l'abattre. Il est aussi la proie des braconniers en quête de fourrure. Quant à ses os, on en raffole en médecine asiatique.» Nous quittons à regret le continent asiatique pour aller nourrir et cajoler les raies chauve-souris au pavillon Odyssée Pacifique Sud. La consigne est claire: bien se laver les mains avant de les plonger dans le bassin d'eau peu profond où nagent les poissons plats. Le repli de la peau que l'on prend pour la bouche ne sert en fait qu'à attraper la nourriture. La vraie bouche est ventrale. Après avoir fait le tour des aquariums, tenté sans succès de photographier à travers la vitre le chirurgien bleu à palette, celui qui joue le rôle de Doris le poisson amnésique dans le film Nemo, et lu que «cinq cents tonnes d'hippocampes entrent chaque année dans la confection de quelque 90 produits», on se dirige vers la salle de spectacle multimédia pour une traversée sous-marine du Pacifique Sud, de la Nouvelle-Zélande à l'Australie, sur les traces de la tortue Kaïla. Au début, les spectateurs prennent place sur des bancs éclairés en forme de méduses. Du plafond pendent des coraux et des coquillages multicolores. La magie opère dès que commence la production signée Moment Factory, un studio spécialisé dans la conception et la réalisation d'environnements multimédias. Un mélange de vidéo, d'éclairages, d'architecture, de son et d'effets spéciaux. Au cours du voyage, Kaïla croise des poissons tropicaux, des méduses de toutes les couleurs, une pieuvre géante et des requins. On suit le rythme de la musique qui change en fonction des dangers rencontrés, des moments de joie, des rencontres. Au grand bonheur des enfants, on peut se déplacer librement dans la salle et danser au rythme de la musique envoûtante.

  • Côte nord, Qué. - Le flanc nord

    On évoque rarement la Côte-Nord comme lieu touristique en hiver. Pourtant, ce ne sont ni les grands espaces qui manquent pour pratiquer raquette et ski, ni la neige puisque la région se classe parmi les premières au Québec pour ses précipitations. Et on trouve là, entre mer et montagne, des paysages à couper le souffle, des jardins grandioses pour jouer dehors, une histoire riche et des Nord-Côtiers charmants. Gallix — Intrigant! On dirait un nom sorti tout droit d'une bande dessinée d'Astérix. Pourtant, nous sommes à Sept-Îles, sur la Côte-Nord, à quelque 1000 kilomètres de Montréal. Et Gallix n'est pas un village d'Armorique. Pas d'irréductibles Gaulois à l'horizon, que des Gallixois fort gentils. Allons, «redde Cotum Nordum quae sunt Cotum Nordum». Gallix est un secteur de la ville de Sept-Îles, comme Moisie. L'origine du nom? Le père Joseph Gallix, un missionnaire français en poste sur la Côte-Nord de 1903 à 1942. Son patronyme a aussi été attribué au bureau de poste en 1936, à la paroisse de Sainte-Marguerite-de-Gallix en 1967 et à la municipalité de Gallix fondée en 1972. La raison première de ce voyage «dans ce pays qui n'est pas un pays, mais l'hiver»: une virée de 523 kilomètres en motoneige sur la Route blanche, à la conquête de la Basse-Côte-Nord entre Natashquan et Blanc-Sablon. Entretenue et balisée l'hiver par le ministère québécois des Transports, la Route blanche relie une quinzaine de villages isolés depuis la nuit des temps. Bien que destinée aux quelque 5000 résidants de la Basse-Côte-Nord pour faciliter leurs déplacements durant la froide saison, la Route blanche intéresse de plus en plus les touristes. Ce large boulevard de neige, en quelque sorte la continuation de la route 138 qui prend fin à Natashquan, permet d'accéder à la Basse-Côte-Nord par voie terrestre l'hiver. Et si les avions continuent de desservir le territoire, la Route blanche prend la relève du Relais Nordik lorsque la glace est trop épaisse. «Là-bas, la motoneige devient un moyen d'accès privilégié à la région. Une nécessité, même, pour se déplacer d'une localité à une autre», explique Marie Malherbe, photographe et coordonnatrice du réseau d'accueil et du service aux membres à l'Association touristique régionale de Côte-Nord-Duplessis. La jeune Belge d'origine, qui est «tombée en amour» avec la région en 2006 et qui dès lors vit à Sept-Îles, parle avec passion de chacun de ces villages situés le long du golfe du Saint-Laurent: Kegaska, La Romaine, Chevery, Harrington Harbor, Tête-à-la-Baleine, Baie des Moutons, La Tabatière, Pakua Shipi, Saint-Augustin, Vieux-Fort, Rivière-Saint-Paul, Middle Bay, Brador, Lourdes-de-Blanc-Sablon et Blanc-Sablon. Des années d'isolement ont permis à ces municipalités, anglophones pour la plupart, de développer leurs traditions, leur architecture, leur culture. «En période estivale, les habitants quittent leur village pour aller travailler dans les pourvoiries, sur des bateaux de pêche, dans l'Ouest canadien ou ailleurs, dit-elle. L'hiver, ils reviennent. C'est le temps des activités sociales: festival, repas communautaires, danses, match de hockey... Chaque village dispose d'une école et d'au moins une auberge, un dépanneur et un restaurant.» Donc, pas de soucis pour les motoneigistes. Et si les conditions météorologiques se détériorent, le ministère des Transports a prévu le long de la Route blanche une vingtaine de refuges équipés d'un poêle à bois et de bois de chauffage. Parcourir la Route blanche en motoneige. Une sorte de rêve ultime de voyageur — l'isolement étant comme un aimant pour les curieux en quête d'un mode de vie autre, d'histoire et de jolis paysages —, mais non réalisé comme prévu au début du mois, à cause de fréquentes bouffées de chaleur de dame nature empêchant rivières et lacs de geler. Résultat: une Route blanche fermée jusqu'à nouvel ordre, à l'exception du tronçon de Saint-Augustin. Un territoire sans limite Le voyageur a beau s'y préparer, la première rencontre avec le golfe du Saint-Laurent, appelé la mer par les Nord-Côtiers, est spectaculaire. Il prend des allures de banquise; glace aux formes multiples qui flottent à la surface d'une eau couleur menthe. Plutôt photogénique! Avec de l'imagination, on se croirait dans le Grand Nord. Nous sommes tout de même à la frontière du 50e parallèle. Le paysage se modifie en permanence. La neige crisse sous les pas. Entre Sept-Îles et Port-Cartier, les amateurs de raquette et de ski de randonnée ont accès à des kilomètres et des kilomètres de plage. Un territoire sans limite. La plage Rochelois, au coeur de Port-Cartier, ravive le souvenir du naufrage du minéralier Lady Era échoué le 1er décembre 1977. L'épave repose sous la neige, à quelques mètres du rivage. Onze kilomètres séparent le secteur de Pointe-aux-Anglais de celui de Rivière-Pentecôte. Pas mal, comme réchauffement! À la fois propriétaire d'une entreprise de kayak de mer et coordonnateur de la base de plein air Les Goélands, à Port-Cartier, autant dire que Michael Callaghan connaît la région comme le fond de sa poche. Après avoir roulé sa bosse plus de 10 ans autour du monde, le Portcartois est revenu en 2011 pour participer au développement du tourisme sur la Côte Nord. «Et ce n'est pas le travail qui manque!», dit-il. Côté tourisme, la Côte-Nord est toujours au stade embryonnaire. Consciente de cette réalité, la région a décidé de passer à l'action le 17 août dernier en signant une entente avec le Centre mondial d'excellence des destinations (CED), basé à Montréal. L'accord vise à cerner le profil touristique de la région, à l'aider à mieux se mesurer à la concurrence internationale et à lui donner les conseils et les outils nécessaires pour faciliter l'atteinte de ses objectifs dans un contexte de développement durable. Un grand pas de franchi sur un territoire qui peine à se débarrasser de son image grise de région industrielle avant tout. Du centre d'accueil de la base Les Goélands, on emprunte le sentier panoramique le Relais Sud en direction de la yourte, située dans la baie des îles de Mai, à 3,6 kilomètres. Le bâtiment rond en bois naturel, équipé de fenêtres panoramiques avec vue sur la mer, accueille facilement huit personnes pour une nuitée boréale. La vue sur la banquise, le crépitement du feu dans le foyer, le spaghetti sauce tomate de Michael, le ciel étoilé à profusion, la lune tel un lampadaire qui éclaire la cime des épinettes... Des moments impossibles à oublier. Changement de décor Au Domaine santé nature des Sept-Rivières, un hébergement quatre-étoiles situé au pied de la Station récréotouristique Gallix, à 25 minutes de Sept-Îles et de Port-Cartier, le mercure indique -35 °C. Les pistes de ski du mont Trouble ne sont pas illuminées ce soir-là, comme de coutume les mercredis. La direction a consulté la chartre et opté pour la fermeture. «Le calcul est simple, explique le directeur Jean-François Thibeault. En ce moment, le mercure indique -35 °C . Avec le facteur vent, on atteint facilement -45 °C. Ajoutons-y la vitesse du skieur et on vient d'accrocher les -50 °C ou moins. Les risques d'hypothermie en cas d'accident sont trop grands. On ferme.» Ici, pas d'usines à skieurs, rien de chromé, plutôt une station à l'échelle humaine, familiale, sans kitsch ni tape-à-l'oeil, fréquentée surtout par une population locale. Au total: 21 pistes et sous-bois. Un dénivelé de 185 mètres. On peut aussi bien sauter un pitch et dévaler un raide couloir dans la poudreuse que pratiquer son télémark face à la baie de Sept-Îles. Le domaine propose cinq chalets en bois rond avec les commodités d'un hébergement haut de gamme, le jacuzzi extérieur en sus. «Le projet de développement repose sur deux phases, explique le président Mario Gagné: l'expansion de l'offre d'hébergement et la création d'un spa nature d'une capacité de 50 personnes. Nous prévoyons construire d'ici peu trois stations thermales et un centre de massothérapie.» Ce soir-là, le mercure indique -35 °C. L'eau du jacuzzi bouillonne à 39 °C. Une tuque sur la tête, on ne sent pas le froid. Un peu le bout du nez. Et la main qui tient hors de l'eau le verre de vin, un Saint-Estèphe qui prend vite l'allure d'un smoothie! Pas une seule place dans le ciel pour une étoile supplémentaire. Et, comble du bonheur, une aurore boréale. En vrac -S'y rendre en avion avec Provincial Airlines, qui offre entre Montréal et Sept-Îles un service impeccable dans les deux langues. Un vol de deux heures sur lequel on offre gratuitement sandwichs, biscuits, gâteaux et boissons, tout ça avec le sourire. www.provincialairlines.ca. En voiture, la route 138 est la seule voie d'accès terrestre. Panoramas à en couper le souffle. -Renseignements sur la région Côte-Nord-Duplessis: www.tourismeduplessis.com. -Renseignements sur le Centre récréotouristique Gallix: www.skigallix.com. -Pour organiser un séjour sur la Route blanche: Aventure Côte Nord, 418 968-4151. -Hébergement. Attention, les hôtels, bien que peu modernes, sont souvent remplis à Sept-Îles,vu la quantité de travailleurs qui se rendent en semaine dans les usines de la région. À la base de plein air Les Goélands, trois-étoiles, les installations du pavillon d'hébergement proposent 12 chambres réparties sur deux étages, pour un total de 43 lits simples et 2 lits doubles. Chaque étage possède une salle de bain complète avec douche, toilette et lavabo. La literie comprenant draps, couvertures et serviettes est fournie. www.baselesgoelands.com/fr/index.html. Le Domaine santé nature, quatre-étoiles, est agréable pour un séjour de cocooning. Situé au pied de la montagne Trouble, il est idéal pour la pratique du ski alpin, de la raquette et du ski de randonnée. www.domainesantenature.com. -Restauration. À Port-Cartier... Café Cartier: vive l'espresso et les viennoiseries! 418 350-2100. Café-théâtre Graffiti: festival du cinéma en janvier et une superbe série de spectacles à l'année longue: Leif Vollebekk, le 14 mars. www.legraffiti.ca. À Sept-Îles... Chez Omer: fruits de mer et service sympa. 418 962-7777. Pub St-Marc: moules-frites tout à fait superbes et burger agneau-fromage de chèvre. 418 962-7770. Chez Sophie: petit bistro charmant avec table d'hôte du dîner fort populaire. Recommandé. 418 968-1616.

  • L'espace pour la vie adoucit la saison froide

    Article publié dans le Devoir du 30 décembre 2011 Durant la période des Fêtes, l'Espace pour la vie — qui regroupe le Biodôme, le Jardin botanique et l'Insectarium — n'hiberne pas. L'événement «Il était une fois l'hiver», qui a débuté au début du mois de décembre, se poursuit au Biodôme jusqu'au 5 février prochain avec un programme original qui piquera la curiosité des petits et des grands. Et loin des frimas de l'hiver. À l'heure où les manchots naissent dans l'Antarctique, les grenouilles roupillent sous terre et les papillons monarques s'éclatent sous le soleil du Michoacán. Le commandant Arara, la mascotte du Biodôme, convie les enfants et leurs familles à découvrir un nouveau spectacle de marionnettes mettant en vedette les animaux de la forêt tropicale brésilienne. Qui est donc ce Coco incognito que Tamarin le singe à la crinière de lion a pris sous ses poils? Dès la guérite franchie, on pénètre dans la forêt tropicale avec en main le petit livret de visite Aventure tropicale présenté par la mascotte des lieux, le commandant Arara du 36e Escadron de sauvetage aéroporté du Biodôme, spécialiste des animaux tropicaux, professeur aguerri et escorte sympathique. Il faut comprendre que le commandant Arara n'est nul autre qu'un perroquet vert — un ara militaire, au front rouge et aux plumes de queue bleu turquoise. Ouf, il fait chaud! Ici, on déboutonne son manteau: la température indique 28 degrés Celsius. Le guide explicatif invite les visiteurs à trouver sept animaux mystères de la forêt tropicale humide. Comme le capybara au large museau, aux petits yeux et aux oreilles arrondies, la chauve-souris tropicale, le caïman et le tamarin-lion doré, un singe orangé à la crinière de lion qui vit dans les arbres et aime grignoter. Tamarin est d'ailleurs le personnage principal du spectacle Coco incognito qui prend place dans l'amphithéâtre du Biodôme. Un spectacle sur mesure Un avion passe dans le ciel. Une boîte tombe de l'avion, percute une branche et s'ouvre sous le choc, libérant un oeuf. Mais d'où vient ce gros oeuf tombé du ciel que Tamarin le singe orangé à la crinière de lion déniche dans la forêt tropicale? Et que cache-t-il? En compagnie du charmant petit primate d'origine brésilienne, les enfants partent à la recherche de ses parents. «Ce spectacle de marionnettes géantes a été conçu sur mesure pour le Biodôme, précise sa directrice, Rachel Léger. L'équipe théâtrale de la pièce Coco incognito, en collaboration avec les spécialistes animaliers du Biodôme, ont travaillé de concert au scénario et à la conception des marionnettes et du décor, de façon à reproduire avec le plus d'exactitude possible les modes de vie des animaux et des plantes de la forêt amazonienne.» Et pas facile de trouver l'erreur! Le Centre de sauvetage «Becquer bobos», zone de jeux et d'exploration créée pour l'événement, invite les enfants à se déguiser en animaux exotiques, à grimper sur de petites structures de jeu et à se transformer en apprentis vétérinaires. Des animaliers du Biodôme sont sur place pour répondre aux questions des plus curieux. C'est là aussi que toute la famille pourra serrer l'aile du commandant Arara. Et la mascotte du Biodôme adore se faire prendre en photo. Au-delà de cette halte de jeux et d'exploration, l'exposition Oeufs complète l'aventure: nids tissés, nids en forme de panier, nids circulaires coniques... Ce qui saute aux yeux ici, c'est la grande variété de formes et de couleurs des oeufs: rond, ovale, cylindrique, conique, piriforme; des oeufs blancs, des oeufs rouges, des oeufs tachetés. Les colibris pondent les plus petits oeufs, l'autruche, les plus gros. Quant à l'oiseau-éléphant, disparu il y a 400 ans, il aurait été l'un des plus grands à avoir arpenté le globe. Il détient le record absolu des oeufs les plus gros sur terre. Changement de décor «Il était une fois l'hiver» se poursuit dans la Grande Serre du Jardin botanique, qui accueille cette année la 55e édition de son exposition traditionnelle de Noël. Un décor coloré au beau milieu d'un aménagement floral luxuriant d'où surgit le gigantesque arbre de Noël traditionnel composé de plus d'une centaine de poinsettias! Cette année, la Grande Serre expose sept oeuvres créées par des artistes-récupérateurs à partir de vieux objets associés à l'hiver (skis, luges, raquettes...). De mitaines colorées, tricotées par les membres des cercles de fermières du Québec et suspendues dans un «arbre à volutes», seront remises à la Fondation du Dr Julien. Pour compléter ce décor hivernal original, qui s'inscrit dans la continuité du thème du recyclage, on trouve un énorme bonhomme de neige créé à partir de deux kilomètres de drap santé, de vieilles couettes, de cônes de circulation et de vieux pots de fleurs. C'est aussi à la Grande Serre que le conte Le petit Gnouf et la magie de l'hiver de la romancière Dominique Demers est raconté aux enfants de façon régulière pendant la journée, jusqu'au 8 janvier 2012. L'aventure serait incomplète sans une visite à l'Insectarium, qui cette année a fait peau neuve. L'exposition Nous les insectes comprend notamment une collection de scarabées géants de la forêt tropicale, de jolies lucioles et une multitude de créatures à l'allure bizarre. «Cités grouillantes» met en vedette termites, fourmis, abeilles, bourdons, guêpes, qui comptent parmi les espèces ayant le degré le plus élevé de vie sociale dans le règne animal. Un must!

  • Tous les sourires

    Pourquoi 108? «C'est un chiffre sacré dans le bouddhisme et dans l'hindouisme, dit Matthieu Ricard. Ça correspond à la purification de 108 pensées négatives en 108 aspects de la sagesse. Il fallait arrêter un nombre pour le livre et 108 m'apparaissait de bon augure.» Qui mieux que ce moine bouddhiste, écrivain, photographe et traducteur français du dalaï-lama — fils du philosophe Jean-François Revel et de l'artiste peintre Yahne Le Toumelin —, pouvait créer un recueil de portraits d'Himalayens qui se révélerait à la fois une leçon de philosophie de vie, de psychologie et de physiologie? Eh oui, le sourire s'explique aussi de façon scientifique! Article publié dans le Devoir du 17 décembre 2011 L'intérêt de ce beau livre en papier glacé ne tient donc pas qu'aux jolies photos, mais aussi au texte d'introduction de l'auteur qui résume de façon concise les 18 types de sourire recensés par son ami, le psychologue et spécialiste mondial des émotions spatiales Paul Ekman. «Les lèvres d'un "sourire atténué" peuvent être serrées, les coins des lèvres tendus vers le bas, la lèvre inférieure poussée vers le haut». Alors que le «sourire méprisant» implique une tension des muscles des coins des lèvres, induisant une saillie musculaire sur et autour des coins des lèvres, souvent une fossette, et une légère courbure des coins des lèvres vers le haut...» L'ouvrage décrit aussi le sourire apeuré, le sourire triste, le sourire aguicheur, le sourire lénifiant, le sourire gêné. Chacun implique des muscles différents. Pour le vrai sourire, celui qui vient de l'intérieur, ce sont les muscles circulaires autour des yeux qui sont activés. Ici ce sont les yeux qui parlent, pas la bouche, explique Paul Ekman. «Et c'est impossible d'activer ces muscles circulaires volontairement. Ça ne peut venir que de l'intérieur profond. C'est ça, un vrai sourire.» Nature humaine Cent huit photos choisies parmi des milliers prises dans l'Himalaya par ce moine français habitant depuis 40 ans au monastère de Shéchèn, au Tibet. Des images comme on n'en voit plus ici: de beaux vieillards pleins de rides, avec une seule dent devant, et dont les sourires remplissent tout le visage; des enfants avec des regards transparents et sans retenue, avec une sorte d'ouverture à l'autre tout à fait émouvante. Des maîtres bouddhistes aussi, qui transpirent la paix intérieure. Et pourquoi le thème des sourires? «L'homme n'est pas que mauvais et rien n'est irrémédiable.» Matthieu Ricard a voulu montrer par ces sourires souvent communicatifs que la nature humaine a un immense potentiel de bonté, d'ouverture aux autres et de compassion. C'est donc pour redonner espoir et confiance en la nature humaine que l'auteur a créé ce beau livre. Un beau livre joyeux pour sourire à Noël, et rire même, et dont les revenus sont entièrement consacrés aux projets humanitaires menés en Asie, au Tibet, au Népal, en Inde et au Bhoutan à travers l'association Karuna, qui vient en aide aux cliniques, aux écoles, aux orphelinats...

  • La Barbade en mode bajan

    Article publié dans le Devoir du 17 décembre 2011 À l'ouest, la mer des Caraïbes turquoise et des hôtels pleins d'étoiles pour les vacanciers fuyant les frimas de l'hiver. À l'est, l'océan Atlantique secoué par de puissantes vagues qui ravissent les surfeurs. Au centre: des champs de canne, des vestiges de moulins à vent, autant d'églises qu'il y a de jours dans l'année et dix fois plus de bars à rhum qu'il y a d'églises. Bathsheba — Pas de file, cette fois-ci, aux douanes de l'aéroport Grantley Adams. Rien à voir avec les deux heures d'attente en juillet dernier, en plein Crop Over, le fameux festival culturel qui souligne la fin des moissons. Comme si tous les avions du monde s'étaient donné rendez-vous à cette fête de la musique, de l'art et des traditions qui fait la fierté des Bajans, — les locaux. «The crop is over» (la récolte est terminée), criaient au son du tambour les esclaves africains dans les plantations de canne, une fois les moissons terminées, en juin. Trêve bien méritée qui se transformait vite en fête. Et les maîtres planteurs laissaient les ouvriers se défouler, si la récolte était, bien entendu, bonne et lucrative. Ainsi est née cette grande fête carnavalesque. Parmi les quelques éléments de l'île rappelant l'époque esclavagiste (qui a pris fin en 1834), la statue de l'émancipation, ou statue de Bussa, du nom de l'esclave ayant aidé à mettre sur pied, en 1816, une révolte contre l'esclavage à la Barbade. La sculpture, qui représente le rebelle les chaînes cassées, est édifiée non loin de l'aéroport, au rond-point que l'on emprunte pour rejoindre la tangente (autoroute 3) qui mène vers Bathsheba, sur la côte atlantique. Richesse en liquide D'abord, un arrêt au guichet bancaire de la RBC pour retirer des dollars barbadiens. Oui, oui, la Banque Royale du Canada est présente partout sur la côte ouest et fête cette année son 100e anniversaire à la Barbade. Donc, pas de soucis pour retirer de l'argent avec sa carte bancaire. Si les relations diplomatiques entre le Canada et la Barbade existent depuis le 30 novembre 1966, moment où l'État est devenu indépendant, la RBC, elle, est présente dans ce pays depuis 1911. Ces rapports de longue date entre les deux pays du Commonwealth expliquent en partie pourquoi les institutions financières occupent depuis longtemps une place importante à la Barbade. Le pays fait 34 kilomètres de long par 23 kilomètres de large. Il s'agit d'une île géographiquement plate, constituée de dépôt de corail et divisée en onze paroisses. Le point culminant: le mont Hillaby, à 336 mètres d'altitude, dans la paroisse de St. Andrew. Les ressources: du pétrole (un peu), du tourisme (beaucoup), du rhum (énormément), du sucre, de la molasse, des produits chimiques... Du caractère, les Bajans? Et comment! Un siècle avant le Boston Tea Party, la Barbade avait déjà inscrit dans sa charte une loi contre la taxation sans représentation. Moins de 2 % de la population est analphabète et le gouvernement est l'un des plus stables de la planète, en partie grâce à 340 ans de présence administrative anglaise qui a pris fin avec l'indépendance en 1966. La Barbade demeure toutefois membre du Commonwealth. Un conseil d'amie: malgré les signes évidents d'une culture anglaise ancrée ici aussi solidement dans le calcaire qu'un bateau dans le port de Bridgetown, ne dites pas à un Bajan que son île — surnommée «Little England» depuis les temps de la colonisation — est avant tout «british». Il roulera les yeux en affirmant qu'il s'agit d'une demi-vérité et que son peuple, bien qu'il conserve des liens étroits avec la monarchie britannique, a développé son identité propre. De surf et de farniente De Bridgetown, on compte 40 minutes en auto pour atteindre le village, qui consiste en une rue principale le long de la mer. Une église anglicane proprette, un bar à rhum désinvolte, un restaurant du nom de Dina's, des maisonnettes colorées, de grandes villas habitées par des surfeurs. «Vous arrivez juste à temps pour voir la finale de la compétition internationale annuelle de surf: l'Independance Surf Festival», dit Henderson, le chauffeur de taxi. L'événement dure trois jours et attire les meilleurs surfeurs du monde, venus des États-Unis et des autres îles des Antilles, à proximité, comme la Martinique, Sainte-Lucie, Saint-Vincent, les Grenadines... La côte est de la Barbade est un tout autre monde. Rien à voir avec la côte caribéenne. Séparée des chics hôtels par des acres de champs de canne, des forêts verdoyantes et touffues, des falaises escarpées qui rappellent la côte ouest de l'Écosse et des palmiers remplis de petits singes aussi libres que l'air, c'est le côté rustique de l'île. On oublie ici la baignade dans les eaux turquoise et on opte pour l'authenticité et le calme. Cette côte est fréquentée surtout par les locaux. C'est mon fils Éric qui m'a parlé le premier de Bathsheba. Passionné de surf, il connaît tous les endroits intéressants de la planète pour pratiquer ce sport. Le Soup Bowl fait partie de ceux-là. L'Américain Kelly Slater, dix fois champion du monde, classe cette vague venue de l'Afrique de l'Ouest parmi les trois meilleures au monde. Selon lui, la courbe serait si bonne qu'elle permettrait d'effectuer d'étonnantes pirouettes dans les airs. Seul hic: le fond de l'eau est jonché d'oursins. Ouch! Pendant que je dégustais sur la terrasse du restaurant Dina's le fameux poisson volant grillé accompagné de coucou (plat africain à base d'okra et de farine de maïs), Buju, sauveteur à Batsheba, s'occupait de louer un surf pour mon fils, qui n'a pu résister à l'envie de m'accompagner. Idéalement, mieux vaut transporter sa planche, mais le transport aérien (300 $CAN aller-retour) est si cher que, pour cinq jours, ça ne vaut pas la peine. Puis les Bajans sont si gentils et accommodants qu'Éric a vite trouvé une planche à sa convenance... pour 30 $US par jour. À l'heure où sur toutes les îles des Antilles les criquets répandent inlassablement leurs stridulations et les grenouilles, leurs coassements, et où les étoiles prennent place une à une au-dessus de l'océan, nous rejoignons le Sea-U Guest House, à dix minutes à pied de Bathsheba. C'est un peu au hasard que nous avons choisi ce charmant hébergement au luxe rustique, situé dans un jardin tropical habité par les singes verts. «Ils sont protégés à la Barbade; c'est pour ça qu'il y en a autant», explique Uschi Wetzels, ex-journaliste en tourisme, Allemande d'origine et propriétaire de cet établissement de neuf chambres à coucher. «Le problème, c'est qu'ils mangent tous les fruits des arbres. Il en pousse déjà si peu, étant donné la nature corallienne de l'île.» Ce soir, exceptionnellement, le Sea-U Guest House ne sert pas le souper. Nous sommes le 30 novembre, jour de l'indépendance. Dommage, car on y mange une bonne cuisine familiale. On opte donc pour l'Atlantis, l'autre hôtel de Batsheba, situé à deux pas de notre auberge, au-dessus du village de Tent Bay. En dehors de ces deux établissements, il n'y a rien d'autre dans le coin. L'Atlantis est classé «hôtel historique» depuis 1884. C'est un joli établissement sur l'océan Atlantique. «Sauf que le bâtiment tombait en ruine lorsque je l'ai déniché, explique Andrew Warden, le propriétaire. Ça me faisait de la peine, j'ai donc décidé de l'acheter et de le retaper.» «J'ai grandi en Australie, mais ma mère est barbadienne», explique M. Warren en montrant une photo d'époque en noir et blanc accrochée à un mur de l'hôtel. «C'est ma famille.» Ce qui explique le retour au pays maternel et l'achat de ce bel hôtel de huit chambres. Au pied de l'hôtel, le long de l'Atlantique, un sentier de randonnée de cinq kilomètres mène vers la plage de Bath. Quatre heures de marche aller-retour sur une ancienne voie ferrée des années 1930. Le moulin Morgan Lewiss, le seul parmi les 500 moulins à vent à avoir dominé le paysage de la Barbade du XVIIe au XIXe siècle est l'un des plus grands aussi, et le seul toujours fonctionnel. Quelle ne fut pas ma surprise d'apprendre, en visitant la synagogue de Bridgetown, que ce sont les juifs néerlandais venus du Brésil qui importèrent à la Barbade les techniques de construction des moulins à vent ainsi que leur savoir-faire dans l'industrie du sucre. Décidément, la Barbade est une véritable boîte à surprise. Le soleil en sus! Sauf que la vraie pépite du pays... ce sont les Bajans eux-mêmes. Extrêmement sympathiques! En vrac - L'eau du robinet est excellente à la Barbade. Elle est considérée comme l'une des meilleures au monde. L'île étant faite de calcaire, l'eau est naturellement filtrée, nettoyée et purifiée en son sol. Pour se déplacer, il y a la voiture pour qui se sent à l'aise de rouler à gauche. Sinon, les transports en commun fonctionnent très bien, partout sur l'île. Il y a trois types d'autobus: ceux de l'État, bleus avec une barre jaune; les bus privés, plus petits et de couleur orange. Ils prennent parfois les virages de façon un peu raide, mais dans l'ensemble ils sont efficaces. On y voyage en général au rythme du reggae. Puis, il y a les taxis-bus de route. Ils sont blancs, avec une ligne mauve, et la plaque est identifiée par les lettres ZR. Peu importe l'autobus, un passage coûte 2 $BD (environ 1 $CAN). Un taxi coûte, lui, en moyenne 35 $US l'heure, mais il offre le plaisir d'avoir un chauffeur qui en général est un excellent guide et une bonne source d'informations. Parfait pour un tour guidé. Pour un tour guidé de Bridgetown: Morris Greenidge, auteur du livre Bridgetown Barbados, A Walking Tour. Tél.: 1 246 425-8757. Hébergement - Côte est Sea-U Guest House: www.seaubarbados.com Hôtel Atlantis: www.atlantishotelbarbados.com - Côte ouest Pour moins de 300 $ la nuit: Southern Palms, Bridgetown, www.southernpalms.net. Entre 300 $ et 500 $ la nuit: Settlers Beach, Bridgetown, www.settlersbeachhotel.com. Pour plus de 500 $ la nuit: Sandy Lane, Bridgetown,www.sandylane.com. - Pour vivre la Barbade dans une maison de grand luxe: www.luxuryretreats.com À voir - George Washington House: www.georgewashingtonbarbados.org - Morgan Lewis Mill: www.divefree.net/morgan.htm - The Mount Gay Visitor's Center: www.barbados.org/mountgay.htm - St. Nicholas Abbey: www.stnicholasabbey.com - Harrison's Cave: www.harrisonscave.com Où manger - Pour un brunch spécial (le dimanche seulement, sur réservation) dans une habitation sucrière construite en 1635: Fischer Pond Great, www.barbadosbrides.com/fisherpondgreathouse.html - À Oistins, le vendredi soir, en plein marché de poisson, pour y déguster des plats typiques bajans. - Barbados Tourism Authority: http://www.visitbarbados.org/ca/Default.aspx

  • Mille et une attractions dans le monde

    C'est Philippe Bergeron, président fondateur d'Uniktour, une entreprise spécialisée dans la conception de voyages exotiques sur mesure, qui a donné l'impulsion de départ pour la réalisation du livre Les 50 plus beaux itinéraires autour du monde, publié chez Ulysse. Du coup, toute l'équipe de conseillers de la petite agence québécoise a embarqué. Résultat: une jolie boîte à outils pour imaginer son futur voyage. Article publié dans le Devoir du 3 décembre 2011 Dans ce livre en belles images agrémentées de capsules informatives et d'encadrés sur des faits étonnants, rien n'oblige le lecteur à suivre au jour le jour les circuits suggérés. On peut simplement s'en inspirer pour organiser son périple. Les 50 circuits de ce recueil de 204 pages ont été construits et expérimentés par les conseillers de l'agence, de sorte qu'ils soient accessibles à tout voyageur. La plupart se retrouvent d'ailleurs sur le site web du voyagiste. On doit toutefois la signature graphique de ce bel ouvrage à Pascal Biet, directeur artistique chez Ulysse. Si la mission de l'artiste était ici de créer un univers visuel stimulant, eh bien, c'est réussi. Il suffit de feuilleter quelques pages du livre pour se mettre à rêver de voyages. Les 50 plus beaux itinéraires autour du monde amène le lecteur à la découverte de plus d'une quarantaine de pays, dont la Tanzanie, l'Ouzbékistan, l'Australie, le Japon, le Canada, l'Italie, le Bhoutan, Cuba, l'Antartique, le Myanmar...Tous les continents sont représentés. Chaque circuit, d'une durée de 6 à 21 jours, aborde l'aventure en fonction d'une thématique caractéristique du pays: grande migration en Tanzanie, retraite de yoga au Tamil Nadu en Inde, safari aux gorilles au Rwanda, découverte du vaudou au Bénin, saut du Gaul au Vanuatu, mythique route 66 aux États-Unis, sur les pas d'Agatha Christie en Égypte... Au fil des chapitres, on découvre des pays, des peuples, des personnages illustres, des animaux, des paysages, des cultures. Chaque itinéraire est tracé sur une carte et classé en fonction des mois les plus propices à sa réalisation. Pourquoi, par exemple, aller au Japon en avril? «Pour y voir les sakuras (cerisiers en fleurs) à Tokyo, Kyoto et Hiroshima au début du mois, et un peu plus tard en avril dans les autres régions plus au nord. C'est aussi l'occasion d'assister aux danses des cerisiers (Myyako Odori) des geishas.» Un beau livre sur papier glacé qui donne le goût de tout planter là, de faire ses bagages et de mettre le cap sur l'une ou l'autre des destinations suggérées par les conseillers d'Uniktour. n Les 50 plus beaux itinéraires autour du monde - Voyagez en toutes saisons!, Les Éditions Ulysse (Art de vivre Ulysse), Canada, 2012, 204 pages. *** Les aficionados des guides Lonely Planet auront du plaisir à feuilleter le livre 1000 choses à voir dans le monde, préfacé par Tom Wheeler, le fondateur de la maison d'édition australienne. «Je suis allé dans tant de lieux à travers le monde après en avoir juste eu une image sur une affiche, dans un film, lors d'une exposition... Fasciné, intrigué, charmé; un petit déclic avait suffi. Des années se sont parfois écoulées avant que je n'entreprenne le voyage, mais en atteignant mon objectif, je me dis toujours: eh bien, nous y voilà, je découvre enfin cet endroit.» L'ouvrage de 350 pages invite les voyageurs à découvrir des lieux marquants, drôles, romantiques, étonnants. Des phénomènes troublants aussi. Comme le spectre de Brocken en Allemagne, qui tire son nom du plus haut sommet du massif Harz, en Saxe-Anhalt. Et des énigmes, comme le Loch Ness en Écosse ou le Yéti dans l'Himalaya. Mille curiosités classées en une centaine de thèmes: chefs-d'oeuvre architecturaux à revisiter; châteaux de légende aux édifices les plus insolites; paysages à vous couper le souffle: canyons vertigineux, plages incroyables ou geysers bouillonnants; lieux cultes, des panthéons sportifs aux pèlerinages rock; spectacles du règne animal: majestueuses migrations, attaques de prédateurs; cités perdues... Chaque lieu propose un court texte informatif, des suggestions et des informations pratiques, ainsi que des renseignements sur sa situation géographique et la façon de s'y rendre. Le chapitre «Dix sites en danger» n'est pas dépourvu d'intérêt. Il conseille aux voyageurs d'agir pour leur préservation en choisissant les destinations moins fragiles. Des lieux à consommer avec modération: le site archéologique d'Abou Mena en Égypte, la ville coloniale de Coro au Venezuela, le parc des Everglades en Floride, les monuments médiévaux au Kosovo, les tombes des rois du Buganda en Ouganda, la barrière de corail au Belize, les rizières en terrasse aux Philippines et la ville ancienne de Bakou en Azerbaïdjan...

  • Les charmes de l'avant-Noël

    Alors que nous glissons lentement vers le mois de décembre, les vitrines des magasins s'animent, les rues s'illuminent, les maisons se déguisent en guirlandes géantes et les sapins s'ornent de leurs plus beaux apparats. S'installent aussi, en dedans comme en dehors, les fameux marchés de Noël, ces nouveaux incontournables de la période des Fêtes. Et la formule plaît. Article publié dans le Devoir du 19 novembre 2011 East-Hereford — Les odeurs du sapinage et du feu de bois qui crépite sur la place centrale du village d'East-Hereford nous plongent instantanément dans l'atmosphère des Fêtes. C'est la pleine lune, l'air est frisquet et le ciel étoilé. Une chorale venue pour l'occasion de Waterville chante des airs de Noël. Des effluves de jus de pomme chaud aromatisé à la cannelle et de soupe à la courge taquinent nos narines. Le ton est donné, la fête est à nos portes. Les marchés de Noël gagnent du terrain au Québec. Et les gens en redemandent: c'est convivial, on y rencontre des artisans, on achète local et on a moins l'impression que Noël est une fête commerciale et sans âme. Une façon différente, sans doute plus zen, de faire ses achats du temps des Fêtes tout en s'enrichissant du patrimoine local, que ce soit à la ville ou à la campagne. En fait, ces marchés perpétuent une tradition séculaire qui remonte au XIVe siècle, en Allemagne ou en Alsace, alors qu'on les appelait «marchés de la Saint-Nicolas». Rebaptisés sous la Réforme Christkindlmarkt (marchés de l'Enfant-Jésus en allemand), ils apparaissent en France en 1570, plus spécifiquement à Strasbourg, sous le nom de Christkindelmärik. Une tradition qui perdure jusqu'à nos jours mais qui semble toutefois avoir perdu toute connotation religieuse. Une ruse pour masquer la grisaille et les journées courtes de novembre ou une façon de rentabiliser le onzième mois de l'année? Sans doute un peu des deux. En tout cas, la coutume ne date pas d'hier puisque déjà aux époques païennes, des réjouissances étaient organisées pour chasser l'obscurité. Et certains jouent le jeu. La Municipalité régionale de comté de Coaticook, par exemple, a créé Les Marchés de Noël de la Vallée, puis le Château Frontenac de Québec a mis sur pied, il y a trois ans, le programme Noël dès novembre pour stimuler le tourisme pendant l'un des mois les plus creux de l'année. Ce forfait week-end comprend l'hébergement, un dîner pour deux au restaurant Champlain et l'accès gratuit à des ateliers pas banals du tout. Le Père Noël en sus! Parmi les activités à ne pas manquer, l'atelier du samedi matin animé par Jean Soulard vaut à lui seul le déplacement. Tout en cuisinant, le chef du Château Frontenac, originaire de La Gaubretière en Vendée, partage avec humour ses recettes et trucs simples pour réussir de bons petits plats sans se prendre la tête, tout en répondant aux questions de nombreux auditeurs curieux. Au Québec, de plus en plus de villes ont désormais leur marché du temps des Fêtes. À bien des endroits, pour l'occasion, on monte de petites cabanes en bois qui servent de boutiques aux artisans. Idéalement, le tout se joue à l'extérieur, de façon à apprivoiser l'hiver. N'en demeure pas moins que ces marchés prennent aussi place dans des sous-sols d'église, des salles paroissiales ou, comme pour le marché Casse-Noisette, dans les galeries du Palais des Congrès de Montréal. Les cinq marchés de la Vallée de Coaticook, qui se déroulent jusqu'au 11 décembre prochain, offrent tous un caractère différent. Bien que ceux des jolis villages de Way's Mill et d'East-Hereford aient eu lieu le week-end dernier, rien n'empêche d'y retourner pour une visite historique des lieux, en route vers les marchés de Coaticook, Waterville et Compton. Surnommée la capitale du sapin de Noël, la municipalité d'East-Hereford abrite plus d'un million de sapins baumiers en plantation ou en sauvageons. Durant les mois précédant les Fêtes, les gens de la région confectionnent des couronnes de Noël qui seront acheminées en grand nombre, tout comme les sapins, d'ailleurs, vers les marchés américains. Au centre du village, le sentier d'interprétation Jardin sapins et merveilles raconte l'histoire et les pratiques environnementales entourant l'industrie de ce conifère si populaire à Noël. Le Marché d'antan de Compton, quant à lui, joue la carte de l'agroalimentaire dans une ambiance début XXe siècle. L'événement prend place dans le magasin général de Louis Stephen St-Laurent, premier ministre du Canada entre 1948 et 1957, au Lieu historique national Louis-S. St-Laurent, situé au coeur du village. Tout en se cultivant, le visiteur peut se procurer mille et un produits fins de la région, reconnue pour son art de vivre et son agriculture biologique. L'arrivée du Père Noël reste toujours un moment magique. Venu du Pôle Nord en diligence, son passage à Compton est particulièrement remarquable. Rien à voir avec le Père Noël rouge des centres commerciaux. Vêtu d'un manteau de drap vert, portant une besace en bois et un petit sapin, l'homme à la barbe blanche et au regard tendre sort d'une bonbonnière d'époque. «Cette bonbonnière vient de Saint-André-de-Kamouraska, raconte Yvan Fortier, ethnologue et historien à Parcs Canada. Je m'en suis inspiré pour créer le Père Noël de Compton car c'est l'idée que je me fais du personnage. Un homme gentil et généreux, un joyeux mélange entre Saint-Nicolas et les lutins imaginés par les écrivains au fil des ans.» À propos du Père Noël Dans le cadre de l'activité Qui est le vrai Père Noël?, le Musée de la Pointe-à-Callière présente au public quatre Pères Noël qui racontent le temps des Fêtes dans leur pays: Saint-Nicolas, Befana, la petite Lucie et le Père Noël, celui illustré par le dessinateur Haddon Sundblom pour le compte de Coca-Cola. Le dessinateur avait habillé le vieil homme aux couleurs de la célèbre bouteille de Coke: rouge et blanc. La renommée que lui valut la publicité de ce personnage jovial, buvant un Coca pour se rafraîchir en distribuant ses cadeaux, fit du vieux bonhomme à la barbe blanche le grand maître planétaire de la nuit la plus magique de l'année. Befana, Italienne d'origine, est une vieille femme un peu grincheuse qui porte les cadeaux de Noël. Son nom, qui aurait été déformé par un jeune enfant, vient du mot «Épiphanie», en italien, Epiphania. La sorcière s'introduit dans les maisons durant la nuit du 6 janvier, à l'Épiphanie, comme l'indique son nom. Befana dépose dans les souliers des enfants sages des gâteaux, des biscuits et des jouets. Quant aux chaussures des enfants moins sages... ils sont remplis de charbon. La petite Lucie aurait vécu en Sicile au IVe siècle: c'est l'une des premières chrétiennes. À cette époque, les croyants sont maltraités et se cachent dans des grottes pour prier. Lucie leur apporte de la nourriture pendant la nuit. Sur sa tête repose une couronne de bougies allumées, ce qui lui laissait les mains libres pour éclairer son chemin et transporter mets et boissons. La légende raconte que la beauté de ses yeux séduisit un jeune païen qui tomba amoureux d'elle, mais que Lucie repoussa. De rage, il la fit arrêter par les hommes de l'Empereur de Rome et condamner à mort pour avoir apporté à manger aux autres chrétiens. On a essayé de la brûler, mais les flammes ont refusé de la tuer; elle l'a donc été avec une épée. La légende de Saint-Nicolas, elle, veut que le saint ait ressuscité trois petits enfants qui avaient demandé l'hospitalité à un boucher. Celui-ci, les ayant accueillis, profita de leur sommeil pour les découper en morceaux et les mettre au saloir. Sept ans plus tard, Saint-Nicolas, passant par là, demanda au boucher de lui servir ce petit salé vieux de sept ans. Terrorisé, le boucher prit la fuite et Saint-Nicolas fit revenir les petits à la vie. Un trait commun à ces personnages légendaires: la distribution de cadeaux aux enfants. À chacun son Père Noël et... son marché de Noël! C'est ça, la magie du temps des Fêtes. En vrac Noël dès novembre au Château Frontenac, tous les week-ends jusqu'au 4 décembre. www.fairmont.com/fr/frontenac. Qui est le vrai Père Noël? L'activité au Musée d'archéologie et d'histoire de Montréal Pointe-à-Callière permet de faire la connaissance de quatre personnages de Noël qui racontent comment on célèbre le temps des Fêtes dans leur pays d'origine. www.pacmusee.qc.ca. Le Marché de Noël et des traditions de Longueuil comprend une cinquantaine de maisonnettes et on y trouve des conteurs, des troupes de danse folklorique, des ateliers culinaires et des démonstrations du savoir-faire des artisans. L'espace marchand propose lainages, fourrures, décorations de Noël, bijoux, savons, chocolats, vitraux et plusieurs autres idées de cadeaux. Les vendredis, samedis et dimanches du 3 au18 décembre, puis les 21 et 22 décembre. www.vieuxmetiers.ca. Le Marché Casse-Noisette aura lieu du 24 novembre au 4 décembre au Palais des congrès de Montréal. Soixante-dix-sept exposants seront au rendez-vous avec des primeurs, des nouveautés et des idées de cadeaux. www.marchecassenoisette.com. Noël sur l'Avenue (avenue du Mont-Royal), qui se tiendra du 3 au 31 décembre, débute par une fantastique marche aux flambeaux suivie d'un feu d'artifice. Concours de décoration de sapins, lutins à vélo pour recueillir les lettres des enfants destinées au Père Noël et deux parcours gourmands. Le chocolat sera le thème de quatre ateliers publics (sur réservation, car très populaires). Il y aura aussi une collecte de sang, du théâtre, du magasinage en musique, des concerts... www.noelsurlavenue.com. Les Marchés de Noël de la Vallée de la Coaticook permettent de revivre les noëls traditionnels aujourd'hui et dimanche à Coaticook, les 26 et 27 novembre à Waterville et les 3, 4, 10 et 11 décembre à Compton. www.tourismecoaticook.qc.ca/noel. Le Marché de Noël de Baie-Saint-Paul se tiendra les 25, 26 et 27 novembre, puis les 2, 3 et 4 décembre. www.marchedenoelbsp.com. Le Marché de Noël du Vieux-Port, du 24 novembre au 31 décembre, présente 70 producteurs, transformateurs et artisans agroalimentaires des quatre coins du Québec, avec plus de 1000 produits du terroir. Le Marché de Noël allemand aura lieu devant l'hôtel de ville de Québec du 2 au 4 et du 9 au 11 décembre: une grande quantité de produits fabriqués exclusivement pour la période des Fêtes a été commandée d'Allemagne pour l'occasion. www.communaute-allemande-quebec.com/marche-noel-2011/activites.html. Le Marché de Noël de La Baie proposera plusieurs spectacles gratuits. Producteurs et artisans de la région déballeront leurs trésors du 2 au 11 décembre. www.centrevilledelabaie.com. S'inspirant des grands marchés européens, le Marché de Noël de L'Assomption propose de vivre la magie de la fête en compagnie d'une trentaine d'artisans et de producteurs du terroir, installés dans des maisonnettes rustiques, du 1er au 23 décembre. www.marchedenoeldelassomption.ca.

  • Canada - À bord du Train du massif de Charlevoix

    Entre Montmorency et Pointe-au-Pic, le nouveau Train du Massif propose un circuit gastronomique et visuel au cœur de la région de Charlevoix. Cent quarante kilomètres de beaux paysages entre fleuve et montagne, que le train parcourt à une vitesse moyenne de 40 km/h. Une journée de pu 9h30. Le soleil brille en ce samedi. Au centre touristique du parc de la Chute-Montmorency, les voyageurs s'agitent comme dans une volière. On vient d'annoncer l'embarquement à bord du Train du Massif de Charlevoix. Sur le quai, des gens venus admirer la chute haute de 83 mètres assistent, curieux, au départ. C'est qu'il fascine, ce train touristique inauguré en septembre dernier, après trois ans de chantier. Il redonne vie à cette voie ferrée abandonnée par les voyageurs depuis la mort, en 1996, du train touristique Le Tortillard du Saint-Laurent, et par les trains de marchandise acheminant jadis leur cargaison vers le moulin de pâte et papier de Clermont. Le convoi de deux locomotives, d'un wagon abritant génératrices, espace bagage et chambre froide et de quatre voitures logeant chacune 68 passagers, balade donc ses passagers sur 140 kilomètres le long du fleuve. Et ça roule si bien que d'ici peu, quatre autres wagons de passagers s'ajouteront au convoi. Dès l'entrée dans le train, le personnel nous assigne une table. En fait, chaque voiture est une salle à manger équipée d'une cuisine. Le Train du Massif est avant tout une croisière gastronomique. On sert à bord un dîner de trois services à l'aller et un souper gastronomique de quatre services au retour. C'est le chef Jean-Michel Breton, du Fairmont Le Manoir Richelieu, qui élabore le menu gastronomique à partir de produits de Charlevoix. Tout un défi que de préparer des menus diversifiés et raffinés, cuits à 80 % au manoir et parachevés dans les fours sophistiqués dont sont équipées les cuisines. On peut jouer avec l'iPad placé sur chaque table et qui permet aux touristes de visualiser le trajet du train tout en se familiarisant avec la région, via une vingtaine de capsules socioculturelles. Des enregistrements musicaux plongent le passager dans l'ambiance du moment. Nous sommes assis côté fleuve. Chic! À l'aller, c'est la marée basse. On a tout le temps de photographier les battures, ces herbes qui poussent en bordure du fleuve et qui sont si bien décrites par Gabrielle Roy dans son recueil Cet été qui chantait. Les huit voitures de passagers, achetées en 2009 par le Groupe Le Massif et qui desservaient à l'origine la banlieue de Chicago, ont été entièrement remodelées par le Centre de réalisation d'outils innovateurs, une entreprise saguenéenne. Jadis un train à deux étages, les mezzanines y ont fait place à de hauts plafonds, de grands murs blancs et de larges fenêtres. Des banquettes couleur jade ont remplacé les vieux sièges d'époque. Filant à 40 km/h, le train , avec ses quelque 260 passagers, nargue au départ la circulation sur la route 138. On croise la basilique Sainte-Anne-de-Beaupré avant de filer vers Saint-Joachim, l'un des plus anciens lieux de colonisation au Québec. Puis, c'est le cap Tourmente avec ses milliers d'oies blanches faisant une halte migratoire dans la Réserve. L'un des plaisirs de cette croisière ferroviaire, outre ses deux repas gastronomiques, est de circuler là où aucune voiture n'a accès. Et rien n'a été négligé pour assurer le confort et la sécurité des voyageurs. On parle d'un programme de réhabilitation de 21 millions de dollars: 22 kilomètres de rails remplacés, 28 500 traverses de bois changées, une centaine de ponceaux et de ponts remplacés, 2500 wagons de pierres pour l'enrochement remplis... Le train de Charlevoix fait partie du projet récréotouristique de 230 millions du Groupe Le Massif présidé par Daniel Gauthier, cofondateur du Cirque du Soleil. Vu le succès de l'entreprise, on a ajouté trois voyages supplémentaires vers La Malbaie les 21, 22 et 23 octobre. Les départs se font du parc de la Chute-Montmorency à 10h, pour arriver à La Malbaie à 13h30. Une escale de trois heures permet aux passagers qui reviennent la même journée de se délier les jambes. Il est aussi possible de dormir à La Malbaie. Le train quitte Pointe-au-Pic à 16h30. Arrivée à 20h au point de départ. Renseignements supplémentaires: www.lemassif.com.

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Textes et photos par Hélène Clément 

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