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  • Road trip entre Montréal (Q.C)-La Nouvelle-Orleans (LA, États-Unis)

    23 jours de pur bonheur sur la route entre Montréal, Saratoga Spring, Lancaster, Washington, Whyteville, Bristol, Nashville, Tunica, Natchez, Lafayette, La Nouvelle-Orleans, l'Alabama, Savannah, Charleston, Richmond, Sleepy Hollow, Montréal. J'adore la musique. Et l'histoire avec un grand H. Les longs voyages en voiture. En mode lent autant que possible pour prendre le temps de voir. De bien voir. Et de vivre chaque lieu où nous nous arrêterons pour identifier un arbre, déguster des produits locaux, se sustenter, déguster une crème glacée, une bière, une brioche, un café, une Margarita...Pour dormir. Les routes que nous allons emprunter - ma fille Stéphanie et son amie Camille, sillonneront une petite partie de la Bible Belt, dont la Pennsylvanie, la Virginie-Occidentale, le Tennessee, le Mississippi, la Louisiane, l'Alabama, la Géorgie, la Caroline du Sud, New York... L'itinéraire en gros Saratoga Springs (NY), Lancaster (Pennsylvanie), Washington (District of Columbia), Whyteville et Bristol ( Virginie), Nashville (Tennessee), le delta du Mississippi, Tunica, Natchez, frogmore, Lafayette et la Nouvelle-Orléans (Louisiane), Greenville (Alabama), Savannah (Géorgie), Charlestown (Caroline du Sud), Richmond (Virginie), Sleepy Hollow (New-York), Montréal. Pourquoi Saratoga Springs ? Pour décanter un peu dans les eaux minérales du Saratoga Spa State Park, question de remettre le facteur sur le vélo après une année laborieuse. Et Lancaster ? Pour voir un peu le mode de vie - un chouïa déconnecté de notre mode de vie bien branché, des Amish. Qui sait, nous rencontrerons peut-être Harrison Ford ???? Et Washinton? C'est la Smithsonian Institution qui nous attire à Washington. En plus de ses 9 centres de recherche, la Smithsonian Institution est surtout célèbre pour ses 19 musées, pour la grande majorité gratuits, son zoo et les Smithsonian Gardens. Nous y passerons deux jours. Country, blues, rock and roll et jazz Musique qui remonte aux pionniers irlandais, écossais, allemands, italiens, espagnols et africains venus s’établir ici au XVIIIe siècle, en quête d’une vie meilleure. Ces colons ont suivi par-delà forêts et montagnes le Great Wagon Road, un chemin d’abord tracé par les bisons, puis par les Amérindiens qui les chassaient. La route reliait la Pennsylvanie à la Géorgie. Les défricheurs emportèrent dans leurs bagages culture et instruments de musique. C’est ainsi que le violon irlandais, le dulcimer allemand, la mandoline italienne et la guitare espagnole rencontrèrent le banjo africain. La musique devint un point de ralliement pour ces immigrés. De la rencontre entre ces musiciens du monde est né le country, le blues, le jazz... Une musique chargée d’histoire, de souffrances, de joies, d’espoirs, de crainte et de désillusions. Une manière de penser et parfois un moyen de s’exprimer pour le peuple. Bristol sera en quelque sorte le point de départ de la partie musicale de notre pérégrination sur la Bible Belt. Les arbres aussi. Pour donner une idée de la localisation de cette ville — qui se proclame berceau de la musique country, tout comme Nashville d'ailleurs — elle se situe à quelque 600 kilomètres à l’ouest de Virginia Beach, de Richmond, la capitale, et du fameux triangle historique de la Virginie coloniale : Jamestown, Yorktown et Williamsburg. Donc Bristol pour le musée Birthpace of Country Music, affilié à l’institution Smithsonian et qui raconte l’histoire de la musique country et sa place dans le monde depuis les enregistrements de 1927. Et pour la visite du musée Thomas J. Boyd, à Whytheville tout près, pour un bon aperçu de l’épidémie de polio qui y a sévi durant l’été de 1950. Nashville pour ses rues extravagantes, le Music City Center, le Bluebird Cafe et s'acheter des bottes de cowboy; Memphis pour ses boites de blues et danser le rock and roll avec le fantôme d' Elvis Presley; un brin du Missouri pour Tom Sawyer, un coup de blues dans le Mississippi sur la Mississippi Blues Trail et la Freedom Trail. Et peut-être un peu de l'Arkansas et de l'Alabama. Qui sait? Tunica pour une introduction à la Mississippi Blues Trail au Gateway to the Blues Museum. Guitares et harmonicas célèbres, photos et peinturesraconte l'histoire de la naissance du blues dans le Delta.Clarksdale Quant à la Louisiane à nous les bayous, les beignets, la bouffe, les boites de nuit... Savannah (Géorgie) pour le Harris Neck, National Wildlife Refuge et un bon repas au restaurant de la chef Mashama Bailey au restaurant The Grey; Charlestown (Caroline du Sud) pour l'architecture des maisons et les crevettes de Bubba Gump, Richmond (Virginie) pour l'histoire des États-Unis, Sleepy Hollow pour se tremper dans la légende de Sleepy Hollow celle du cavalier sans tête. Spoooooooky! D'arbre en arbre sur la Bible Belt, et au-delà... Les arbres ? Pour leur grande beauté et leur spécificité --------------------- Est-ce pour vous ce type de voyage ? Il faut du temps pour se rendre jusqu'en Louisiane et revenir. Au moins trois semaines. Quatre ou cinq auraient été mieux. Car il y en a du kilométrage. Nous avons suivi l'itinéraire prévu mais un peu plus de temps à chaque destination aurait permis de vivre de nombreuses autres belles expériences. Une fois en route, ça vaut le coup de rallonger... Par contre, oubliez ce type de voyage si vous n'aimez pas conduire, n'aimez pas les imprévus et n'aimez pas vous perdre ou perdre du temps. Si vous n'êtes pas flexible, n'aimez pas les motels parfois «trash» de bord de route ( ils coûtent toutefois moins chers, ont des stationnements gratuits et se trouvent à l'extérieur des grands centres apportant du calme. Si aussi, si vous n'aimez pas les restaurants de bord de route, certes moins chers, si vous n'êtes pas contemplatif, curieux, amoureux de l'histoire, de la musique et des pique-niques. Choisissez bien les gens avec qui vous voyagez. On passe de longs moments ensemble. Certains sont des oiseaux de nuit, sachez vous taire le matin. D'autres sont du matin, apprenez à les écouter et à aider dans l'éventualité d'une décision importante à prendre... --------------------------- En route Jour 0 - On traverse la frontière de Champlain (89 Sud) Jour 1 et 2 Saratoga Springs (N.Y) Nous avons dormi deux soirs au Landmark Motor Inn, à Fort Edward, Glen Falls, soit à 25 minutes de route de Lake George et Saratoga Springs et deux heures trente de Montréal. Jour 3 et 4 Lancaster - Au pays des Amish Là où la vie au quotidien rappelle les temps anciens Nous avons dormi deux soirs au Fulton Steamboat Inn (https://fultonsteamboatinn.com/) à Lancaster. Jour 5 et 6 Washington D.C Nous avons dormi deux soirs au Days Inn by Windham, Arlington, Pentagon (https://www.wyndhamhotels.com/days-inn/arlington-virginia/days-inn-arlington-pentagon/overview?CID=LC:DI:20160927:RIO:Local:SM-disatl&iata=00093796). Jour 7 Whyteville(Virginie) pour le musée Thomas J. Boyd Le musée Thomas J. Boyd, à Whytheville, donne un très bon aperçu de l’épidémie de polio qui y a sévi durant l’été de 1950. On en ressort secoué. Nous avons dormi un soir au Days Inn Wyndham, Whyteville (https://www.wyndhamhotels.com/days-inn/wytheville-virginia/days-inn-wytheville/overview?CID=LC:DI:20160927:RIO:Local:SM-disatl&iata=00093796). Jour 8 Bristol (Virginie) - berceau de la musique country À califourchon sur le Tennessee et la Virginie, Bristol se proclame berceau de la musique country. La petite ville se situe à quelque 600 kilomètres à l’ouest de Virginia Beach, de Richmond, la capitale, et du fameux triangle historique de la Virginie coloniale : Jamestown, Yorktown et Williamsburg. Un rendez-vous pour les fervents de musique traditionnelle. On aime répéter là-bas que « si la musique country s’est épanouie à Nashville, à quelque 450 kilomètres de Bristol, elle est née à Bristol ». Le crédit reviendrais à l’éditeur de musique et chasseur de talents pour la Victor Talking Machine Company, Ralph Peer, apprend-on au musée Birthplace of Country Music, à Bristol. Au moment de son passage dans la ville, en 1927, ce passionné de musique traditionnelle des Appalaches a installé un studio d’enregistrement dans une vieille manufacture de chapeaux. En deux semaines, il a enregistré 19 musiciens de la région et 76 chansons. Parmi les pionniers du country, devenus légendes, qui ont participé à l’événement : la famille Carter — Alvin Delaney Carter, sa femme Sara Élizabeth Dougherty et Maybelle Kilgore Addington, la cousine de Sara devenue Carter par la force des choses. Le trio a enregistré plus de 300 pièces pour Victor Talking Machine. Mais la Grande Dépression ralentira leur popularité. Jour 8, 9 et 10 - Nashville pour sa musique country Nous avons dormi trois nuits au Motel 6, à Nashville (https://www.comfortinn-downtown.com/?gclid=EAIaIQobChMIg9Cex4-k-gIVmLbICh2uUQs6EAAYASAAEgKRE_D_BwE). Jour 11 et 12 et 13 - Au fil du Delta du Mississippi Tunica En terme de musique la Route 61 Blues surpasse la Route 66 dans l'ouest américain. Go East for the blues! Nous avons dormi un soir au Motel Best Western, Tunica Clarksdale À la croisée des routes 61 et 49, là où le guitariste et chanteur Robert Johnson aurait vendu son âme au diable pour devenir le maître du blues. On y a dégusté un délicieux BBQ chez Abe's dont la réputation va au-delà du North Mississippi et du Mid-South. Un arrêt obligé. Deer Creek, lieu de naissance de Kermit la grenouille Le créateur des Muppets, Jim Henson, a passé des heures à jouer sur les rives de Deer Creek, ce qui, dit-on, lui inspira le personnage de Kermit la grenouille créée en 1955. Toutefois, Kermit n'a connue la gloire qu'en 1976, avec le Muppets Show. Un petit musée rend hommage au lieu de naissance de Kermit et permet d'en apprendre un peu plus sur Jim Henson - né dans la région, et de ses autres créations, comme les Fraggle Rock. Le petit musée tient également lieu de centre d'accueil pour les visiteurs. Vickburg Bien sûr pour son passé de ville sudiste (elle offre un passionnant témoignage de la Guerre de Sécession et de la vie quotidienne du Sud provincial contemporain), mais aussi pour le petit musée de la Biedenharn Candy Company - hébergé dans une belle bâtisse de 1890, entièrement consacré à Coca-Cola. C’est ici que le précieux breuvage aurait été embouteillé pour la première fois en 1894… La fontaine à soda de 1900 est magnifique, on peut déguster aussi de la crème glacée et les occasions de dépenser son argent en souvenirs de toutes sortes sont innombrables. Natchez Natchez serait la ville la plus ancienne de l'État du Mississippi. Le site était, avec le camp de la Pointe Coupée, un poste français sur le Mississippi, à une centaine de kilomètres au nord de la région de la Nouvelle-Orléans. Natchez a été érigé en 1716, sur le territoire du peuple Natchez, le nom de Fort Rosalie chez les Natchez en l'honneur de la femme du ministre Pontchartrain. Le grand potentiel agricole attira de nombreux colons. Mais des incidents fâcheux survenus en 1723 détériorèrent les relations entre les Natchez et les Français alors qu'elles avaient été cordiales à l'origine. La ville occupe le sommet d'une falaise escarpée que l'on gravit par une rampe taillée dans le conglomérat rougeâtre. Du haut du rocher, planté d'arbres et disposé en promenade, on jouit d'une très belle vue sur le Mississippi. Un endroit parfait le long du fleuve pour déguster un whisky ou une bière en regardant les bateaux remontés le mythique fleuve. Nous avons dormi un soir au Natchez Grand Hotel (https://www.natchezgrandhotel.com/) Plantation Frogmore (coton et gins) Cette plantation raconte l'histoire de la France ancienne avec son système juridique unique et son code des esclaves, ainsi que les contributions françaises du coton et de la canne à sucre à la Louisiane. Une exposition sur la canne à sucre, un moulin à canne à sucre historique conduit par des mulets et une grange à proximité font partie de la visite à pied. Frogmore possède 19 structures d'avant-guerre restaurées datant du début des années 1800. Outre l'histoire des premiers planteurs de Natchez et de leurs esclaves, la visite comprend un rare égreneur de coton à vapeur de qualité Smithsonian, puis met en contraste les méthodes historiques avec la plantation, la récolte et l'égrenage informatisé du coton. Un point culminant est la visite du gin à vapeur de qualité Smithsonian inscrit au registre national. Ce bâtiment d'avant la guerre civile abrite de rares équipements Munger de 1884. Robert S. Munger a été le premier à inventer l'aspiration dans les égreneuses ainsi que le système d'égrenage continu avec la presse à double caisson, tous brevetés en 1884. Toujours en activité, il y a du coton dans les champs à cueillir de la mi-juillet à avril Un gumbo à Roux En chemin vers Bâton Rouge, un arrêt s'impose au restaurant Roux 61 pour déguster un succulent gumbo , ce ragout originaire de Louisiane. https://roux61.com/ Jour 14 - 15- 16 - 17 - Louisiane Nous avons dormi cinq soirs au Meridien, NOLA (https://www.marriott.com/en-us/hotels/msymd-le-meridien-new-orleans/overview/?scid=f2ae0541-1279-4f24-b197-a979c79310b0). Jour 18 - Alabama Nous avons dormi un soir au Days Inn by Windham, Greenville Alabama Jour 19 et 20 - Savannah, Georgie Mais où est donc Forest Gump? Dans le film, Forest Gump (Tom Hank) est né en Alabama et a appris qu'il était père à Savannah. Mais c'est en Caroline du Sud que le film a été tourné dans sa grande majorité. À ma grande surprise il y a de très belles plages à quelques coup de volant de Savannah. Nous avons dormi deux nuits à Savannah, au Quinta Inn by Windham, Savannah Mid-Town (https://www.wyndhamhotels.com/laquinta/savannah-georgia/la-quinta-inn-savannah-midtown/overview?CID=LC:LQ::GGL:RIO:National:53101&iata=00093796). Jour 21 - Charleston - Caroline du Sud Nous avons dormi un soir au Days Inn, Charleston, Historic District (https://www.wyndhamhotels.com/hotels/charleston-south-carolina?brand_id=DI). Jour 22 et 23 - Sleepy Hollow - New York Nous avons dormi deux nuits au Crown Playa, Sleepy Hollow, route 87 Fin - Retour au Québec

  • Le GR 20, un sentier de longue randonnée qui multiplie les surprises.

    La traversée de la Corse par le GR 20 est une odyssée en haute montagne un peu casse-pattes mais grandiose, sur la sublime diagonale de partage des EAUX . J'ai eu le très grand plaisir de parcourir la partie nord de cette mythique route, entre Calinzana et Vizzavona. Neuf journées de randonnées éprouvantes. Neuf journées de pur BONHEUR! Une ombre a bougé derrière un rocher. Un mouflon ? A moins que ce ne soit mon imagination aiguisée par ma lente progression dans les éboulis, sur des sentiers étroits, le long d'un ravin, au beau milieu d'une symphonie minérale de pics et de rocs où poussent les plantes vivaces. Quel incroyable panorama! J'ai l'impression de survoler les entrailles mystérieuses de la Corse. À mes pieds, le vallon du Landrucellu. Au loin le Capu à u Ceppu et les aiguilles du Pittinaghja. À gauche, la crête qu'emprunte le GR et qui, en courbe, rejoint la Bocca di l'Innominata, où nous casserons la croûte. Deuxième étape, douze heures de marche depuis Calinzana, 1865 m d'altitude. Le guide de montagne nous prévient que le relief ne calmera ses ardeurs qu'une fois le col de Vizzavona franchi. Dans huit jours. Une haute route pédestre C'est ça le GR 20 ! D'abord une grande randonnée qui fait partie du réseau de 180 000 km de sentiers balisés en France, mais aussi 200 km d'un sentier étroit , escarpé et pierreux sur l'arête faîtière de la haute montagne. Quelque treize refuges au confort fruste, 10 000 mètres de dénivelé, des zones d'éboulis peu charitables pour les articulations, des ponts suspendus, plusieurs passages équipés de câbles pour éviter au randonneur de succomber au vertige. Une moyenne de sept heures de marche par jour. On dit que c'est l'expérience de randonnée pédestre la plus difficile d'Europe. Depuis que l'alpiniste français Michel Fabrikant en a tracé le premier parcours, cette haute route pédestre a peu changé, paraît-il. Malgré les refuges bâtis au fil des années, malgré quelques signes de modernité apparus çà et là, le raid aurait conservé presque intact son caractère sauvage d'antan.Seul le feu a modifié les premières et dernières étapes. En effet, chaque année, 10 000 hectares de maquis et de forêt partent en fumée, constat basé sur la moyenne des 15 dernières années. Apparemment, la grande majorité des incendies sont provoqués par la pratique ancestrale de l'écobuage, ce mode de fertilisation archaïque qui, lorsqu'on brûle le maquis, favorise la repousse des pâturages. Les autres incendies sont le résultat de la spéculation immobilière, des rivalités entre chasseurs ou des pyromanes. Du nord au sud Nous choisissons de parcourir le tronçon nord, entre Calinzana et Vizzavona, la partie la plus spectaculaire mais aussi la plus sportive, surtout au mois de mai. En effet, d'importants névés obligent le randonneur à alourdir son sac à dos de crampons, de piolets et de corde. Il ne faut pas s'y méprendre: la Corse, que l'on associe surtout aux belles plages, est avant tout un pays montagneux. Avec une altitude moyenne de 568 m et plus de 100 sommets dune altitude de 2000 mètres ou plus, l'île mérite son qualificatif de «montagne dans la mer». Le toit de la Corse, le Monte Cintu, s'élève à 2706 m. Le point de départ septentrional du GR 20 est à la fontaine de San 'Antone (altitude : 275m), dans le village de Calinzana (Balagne). Sur la place de l'église, un panneau en bois indique la direction du GR, balisage rouge et blanc jusqu'au terme de ses 15 étapes. Ici, on trouve l'église de Saint-Blaise, dont l'architecture baroque est bouleversante de beauté. Il est trop tôt le matin pour goûter au migliacci, de petits pains longs et plats garnis de fromage frais, ou aux fritelles, des beignets salés au broccio, fromage blanc de chèvre. «Savez-vous comment les habitants surnomment leur village ? demande Martin le chauffeur de taxi qui nous conduit de Calvi à Calinzana. Le village que l'on ne voit pas.» Les touristes sont trop pressés d'entreprendre le GR 20 pour prêter attention aux vieilles pierres ou ils sont trop épuisés pour voir le village, s'ils ont entrepris leur randonnée en sens inverse. Il est 6 h lorsqu'on amorce le première étape qui nous conduira au refuge d'Ortu di u Piobbu, à 1520 m d'altitude. Le soleil chauffe déjà. Une bonne raison pour partir tôt. Heureusement, l'ombre des pins maritimes nous protégera jusqu'au col de Bocca à u Saltu (1280 m) que nous devrions gagner vers 9 h. Au départ, le vert-gris du maquis domine, égayé à cette époque de l'année par une multitude de fleurs colorées: digitales, immortelles, bruyères, cistes, asphodèles, violettes, cyclamens, genêts. Ce matin le romarin embaume l'air. Ce sont ces senteurs caractéristiques du maquis qui faisaient dire à Napoléon, par temps de brouillard, que son navire approchait de sa Corse natale. D'emblée la pente est raide. Une mise en jambe redoutable qui met le coeur à rude épreuve. Mais il faudra nous y habituer, puisqu'il en sera ainsi jusqu'à la fin du parcours. Marquée par un fort dénivelé et des ascensions soutenues dans les éboulis, cette première journée est souvent déterminante pour le marcheur: sac à dos trop lourd, peau brûlée par le soleil, ampoule aux pieds, genoux endoloris. Plus d'une fois j'ai été tentée de balancer mon sac à dos dans un ravin ou en bas d'une falaise. On nous avait pourtant prévenus: pas plus de 15kg! J'en ai trois de trop. Que dois-je sacrifier? Crampons, doudoune ou...broccio, coppa et canistrelli prévus pour le lunch? J'opte pour la souffrance. Grandes images de montagne Dans la montée, mon esprit vagabonde, retourne en arrière. L'arrivée en traversier il y a deux jours, à l'île Rousse, port de mer fondé en 1758 par le révolutionnaire nationaliste Pasqualo Paoli, celui que les Corses ont surnommé le Père de la patrie; la visite de Calvi et de sa citadelle, symbole de six siècles de domination génoise; la balade à travers le maquis sur les sentiers reliants les villages de Cateri, d'Aregno et de San Antonino; le coucher du soleil contemplé des hauteurs de Pigna, village d'artistes où les 70 habitants continuent de s'enthousiasmer pour les activités agricoles, pastorales et artisanales; le ragoût de sanglier apprêté par Gregory, le cuistot du restaurant L'île de beauté, à Calvi. Nous arrivons crevé en fin d'après-midi au refuge d'Orto di u Piobbu, mais nous avons la tête remplie de grandes images de montagne avec en toile de fond les vallons de la Balagne, la vallée de la Fratte, le massif du Monte Grossu, la Paglia Orba et le massif du Cintu. Y logent déjà deux Belges flamands qui devraient nous accompagner tout au long du parcours si eux n'abandonnent pas en cours de route - à moins que ce soit nous qui abandonnions? parce que les statistiques le disent: un randonneur sur trois atteint l'étape finale. Les autres abandonnent en chemin pour rejoindre un fond de vallée, une fin en soi. Et un tiers capitule avant même la troisième étape. En mai, les refuges sont sans surveillance. Cependant, en pleine saison, de la mi-juin à la fin d'août, un gardien en assure la propreté et, parfois même, prépare le repas du soir. Garant de l'hospitalité montagnarde, il joue même à l'occasion le rôle de facteur, de conseiller et de sauveteur. Durant l'été, le GR 20 est tellement fréquenté que si l'on souhaite y trouver un lit ou un emplacement pour bivouaquer, ou simplement pour goûter au privilège des premiers arrivés, soit celui de la douche (même froide), il faut se mettre en route tôt le matin. Comme nous étions hors saison, nous n'avons rencontré qu'une douzaine de randonneurs en chemin. Un passage redoutable Ce n'est qu'au troisième jour que nous renouerons pendant un bref moment avec la civilisation au refuge d'Ascu Stagnu, un café situé au coeur des montagnes. On commande une Pietra, bière brune locale de châtaignes, et le menu du soir, soit un potage de légumes verts, du pain, une salade niçoise, un gigot grillé, des spaghettis et des fraises fraîches. Demain, nous attaquons le gros morceau, le Cirque de la solitude, qui inspire tant de crainte. Ce passage redoutable, dit-on, fait jaser les randonneurs dans les refuges, avant de le passer comme après l'avoir franchi. Déjà, nous avons perdu nos Belges mal équipés pour grimper le raide névé de 300 m qui persiste toujours côté nord. «Les gens ne se renseignent pas, déplore Jacky Zacarelli, responsable du service de randonnée au Parc naturel régional de la Corse (PNRC). Le GR 20, ce n'est pas de la petite randonnée. J'ai vu du monde pleurer dans le Cirque de la solitude.» Aujourd'hui, seul le cliquetis des chaînes brise le silence qui remonte des profondeurs. Le GR 20 plonge dans le Cirque de la solitude sur près de 200 m de dénivelé. le moment est grand. Il n'y a plus d'échappatoire! Le passage tout en barres rocheuses est assez périlleux pour avoir nécessité un aménagement quasi intégral de mains courantes - elles sont parfois prises dans la glace, ce qui les rend inutilisables. le lieu est encaissé et cerné de raides parois rocheuses, monstres minéraux aux formes d'aiguilles et de menhirs gigantesques. C'est le chaos total. On se croirait à l'aube de la création du monde. Accrochée à la chaîne, en position de rappel, la tuque enfoncée jusqu'aux oreilles, les doigts gelés, un sac à dos trop lourd, empêtrée dans mes bâtons de marche, je rencontre un Russe qui vient en sens inverse. Nous allons vers le sud, il va vers le nord. Fait-on le GR 20 du nord au sud ou du sud au nord? Certains affirment qu'il est plus logique de faire la randonnée du nord au sud, parce que le parcours va du plus difficile au plus facile. Et nous discutons ainsi, dans cette position incongrue. «Passage dantesque, il est du genre à resté graver au chapitre des exploits mémorables du brave randonneur», note-t-on dans le guide Sentier de Corse - Le grand chemin. Ma cabane en Corse Après neuf heures d'émotions fortes, nous parvenons au refuge de Tighjettu, situé au pied du Capu Tighjettu, au confluent des ravins de Stranciacone et de Valle di i Stagni. Nous sommes les seules à occuper cette jolie cabane en bois, style chalet suisse, pouvant accueillir 45 personnes. Après avoir mangé nourriture lyophilisée et saucisson de chèvre, nous terminons notre repas en dégustant des tartines de miel de genévrier. Ce soir le ciel est étoilé, magique. Seule une petite souris affamée à la recherche de quelques miettes rompt le silence de la nuit. C'est un parcours sans grande aspérité ni franc dénivelé que nous empruntons le lendemain et qui nous conduit au col de Verghju. En cours de route, les bergeries d'E Radule, en activité en temps de transhumance seulement, permettent aux marcheurs de percer les secrets de fabrication du broccio. En fin d'après-midi, on assiste au retour du troupeau de chèvres qui dévalent les rochers depuis Capu à a Merula. Jeannot Lucciani, visage rond, oeil vif et regard pétillant, est un conteur. Même les gars de la Légion étrangère du coin prennent plaisir à l'écouter. En plus des anecdotes du temps où il était moniteur de ski, il dévoile quantité de potins sur les mille et un marcheurs qui ont franchi le seuil de son gîte. Dans cette auberge située au pied des pistes d'une des seules stations de ski corses et qui servit de quartier général à l'équipe de tournage du film Les randonneurs, tout semble être resté d'une authenticité inaltérable: personnages et paysages, cochons sauvages et charcuterie maison. Plus on s'approche de Vizzavona, plus les gîtes s'engorgent. Nous sommes 22 ce soir dans le refuge de Pietra Piena: huit Français, quatre Allemands, trois Italiens, deux Belges, un Suisse et quatre Canadiens. Une distribution assez représentative de l'étude menée par le PNRC en 2000, qui révèle que la clientèle française est largement dominante sur le GR 20 (62,8%), suivie des Allemands, des Belges et des Britanniques. Les discussions vont bon train autour de la table et l'altitude n'a pas raison de notre curiosité. Même en pleine montagne, la question corse (culture, identité, autonomie) suscite beaucoup de passion. Et si les explications données par nos pêcheurs ne satisfont pas notre envie de comprendre, nous avons tous constaté, depuis notre arrivée sur l'île de Beauté, que ces insulaires réputés pour leur susceptibilité et leur fierté se montrent généreux et gentils. Septième étape: la brèche de Capitello. Un autre passage qui ne vole pas l'épithète de «morceau de roi», une autre étapes aux paysages fantastiques de haute montagne. Décidément, la beauté est omniprésente sur le GR 20. Tellement qu'elle en devient presque banale. La journée commence encore par une succession de barres rocheuses jusqu'à un lac minuscule niché au coeur d'un beau cirque glaciaire dont l'horizon court du Capu a i Sorbi à la crête de Rinella, au pied de la montée finale. Des randonneurs croisés sur le chemin nous mettent en garde contre un long et raid névé juste avant la brèche. Mais nos crampons sont prêts et nos mollets bien assouplis après une semaine de marche sportive. Nous voilà maintenant à la crête. Pendant un court moment, les rayons du soleil matinal nous offrent le prodigieux panorama des lacs de Melo et de Capitello. Les trois prochains kilomètres, nous les effectuerons dans la neige au terme d'une superbe route aérienne qui mène jusqu'à la Bocca a Soglia. Après le passage d'un col intermédiaire, nous dominons les deux lacs de Rinoso. Plus haut, c'est le col de la Haute Route (2206 m), puis commence la descente vertigineuse jusqu'au refuge de Pietra Piena. Sans la brume qui semble s'installer pour de bon, nous aurions pu apercevoir au loin le Monte d'Oro et le Renoso. En guise de finale, nous avons estimé plus spectaculaire de passer par les crêtes en direction du refuge de l'Onda pour poursuivre immédiatement vers Vizzavona, notre point d'arrivée. Nous avons ainsi gagné une journée, ce qui allait nous permettre de faire un saut à Corte. Donc, deux étapes en une, dix heures de marche et quelques bons dénivelés: Punta Murace (1921 m), Punta di i Pinzi Curbini (2021 m) et Punta Muratellu (2141 m). Cette dernière journée aurait dû être mémorable et nous laisser de merveilleuses images, comme les vallées boisées de Piume Grossu et de Manganellu, ainsi que le superbe panorama du Monte d'Oru et du massif du Ritondu. Elle le fut, mais pour autre chose: du pain mouillé, une boîte de sardines à partager, une pomme mangée à l'abri d'un rocher. Nous frissonnons, détrempés, sous une pluie torrentielle. La pluie cède maintenant sa place à la grêle. Le tonnerre gronde, le brouillard est partout, la situation est peu rassurante. L'important, c'est de ne pas perdre de vue les balises, ce fil d'Ariane rouge et blanc, seul lien avec la réalité, qui nous a guidés tout au long du parcours. Un autre souvenir me vient à l'esprit. Dans la descente vers Vizzavona, il fallait faire attention de ne pas piétiner les jolies salamandres noires tachetées d'orange qui ne sortent qu'en temps de pluie. J'en ai compté 49. Je revois aussi les deux cochons sauvages, le groin dans la boue à la recherche de châtaignes, et ces deux Français qui, malgré le mauvais temps, avaient décidé d'entreprendre le GR 20 vers le nord. Le sifflet du train qui nous conduit de Vizzavona à Bastia me sort de ma rêverie. Le conducteur alerte un troupeau de chèvres venues s'abriter du soleil à l'intérieur du tunnel. Affolées, elles sont sur les rails à courir dans tous les sens pour éviter le train. La Corse, quel pays attachant! Pour préparer votre voyage : https://gr20-infos.com/ http://www.le-gr20.fr/pages/les-etapes/

  • Grenade: l'île verte et son or bleu

    L’île de la Grenade, longue de 34 kilomètres et large de 19, est montagneuse en son centre et cultivée le long des plaines côtières. Y poussent cacao, vanille, clous de girofle, gingembre, muscade… d’où son surnom d’« île aux épices ». Toutes les images qui s’associent par nature à la Caraïbe se groupent ici : un ciel bleu pétant, des plages de sable blanc ; des eaux qui mêlent l’indigo, le turquoise, l’émeraude ; des cocotiers qui ombragent les plages, des cascades, des forêts à explorer ; une population souriante, des maisons colorées, des hôtels et des jardins charmants. Des jardins si beaux, d’ailleurs, que la plus méridionale des îles antillaises — Trinité et Tobago étant géologiquement reliées au continent sud-américain — a remporté en mai dernier sa 13e médaille d’or, en 19 ans de participation, au prestigieux RHS Chelsea Flower Show à Londres, sur le thème des jardins botaniques historiques. Mais n’allez pas croire que parce que la Grenade est située à 12 degrés au nord de l’équateur, avec un climat maritime tropical et un sol volcanique riche, ce soit enfantin de jardiner ici. En observant les jardiniers de l’hôtel Radisson au travail, où se tenait il y a un mois la conférence annuelle The State of the Tourism Industry Conference (SOTIC), organisée par la Caribbean Tourism Organization, on note que chaque pétale, feuille, tige est bichonné avec amour. On vénère la nature ici. Même scénario dans l’ensemble des hôtels de l’île, dont plusieurs bordent la baie de Grande Anse, qui rivalisent de beauté par leurs jardins. Certains dédiés aux herbes et aux épices, d’autres à une longue tradition de culture de cacao et de muscade. Quant à la culture de la canne à sucre, raison de la colonisation de la Grenade, elle fut en gros remplacée à la fin du XVIIIe siècle par la noix de muscade introduite par le biologiste et conseiller du roi George III du Royaume-Uni, le botaniste sir Joseph Banks. L’oeuvre «Vicissitudes», à l’Underwater Sculpture Park, un hommage aux esclaves morts durant leur traversée de l’Atlantique, a été réalisée par le sculpteur britannique Jason de Caires Taylor. Elle comporte 26 statues de jeunes femmes et hommes se tenant par la main en cercle, faisant face aux fonds marins. La sculpture est immergée à quatre mètres de profondeur. Les plantations de canne à sucre, quasi inexistantes sur l’île, ont permis par le passé de produire sucre et rhum. Quelques distilleries proposent aux touristes de visiter leurs installations. Comme celle de Clarke’s Court, la plus importante de l’île, en fonction depuis 1937. On y fabrique un rhum issu de mélasse importée de Guyane et du Panama. L’odeur de muscade Il suffit de se rendre à l’un des marchés de l’île, dont celui de Saint-Georges, pour comprendre pourquoi la Grenade est surnommée « l’île aux épices ». Pas un étal sans bâtonnets de cannelle, curcuma, gingembre, clous de girofle, macis et noix de muscade. Pas un étal de marché de la Grenade sans bâtonnets de cannelle, curcuma, gingembre, clous de girofle, macis et noix de muscade « Ce fruit, qui orne le drapeau national, a fait la fortune de la Grenade jusqu’en 2004 », explique la personne chargée de la visite de l’usine de conditionnement Nutmeg Station, à Gouyave, village de pêcheurs qui a vu naître Kirani James, médaillé d’or du 400 mètres aux Jeux olympiques de 2012, à Londres, et médaillé d’argent aux Jeux de Rio. En 2004, donc, le cyclone Ivan, dit « le terrible », dont on parle toujours sur l’île, a ravagé 90 % des muscadiers. Et si l’arbre, originaire des îles Banda, peut atteindre 60 ans d’âge, il lui faut sept à huit ans pour porter des fruits. Une des raisons qui expliquent que le cacaoyer, qui pousse plus vite, a partiellement remplacé le muscadier à la Grenade. L’ensemble des épices « Le territoire de la Grenade était le deuxième producteur mondial derrière l’Indonésie, et l’ensemble de ses épices faisait vivre 30 000 personnes, précise le guide. De 7000 muscadiers avant Ivan, nous en avons aujourd’hui entre 3000 et 4000. » La capitale de l’archipel accroche à flanc de colline ses rues escarpées et ses maisons coloniales. Si l’odeur de muscade qui parfume les glaces, les confitures, les ragoûts, le punch… flotte à nouveau dans l’usine de traitement de Gouyave, il faudra encore du temps pour que l’île regagne ses galons de deuxième producteur de muscade. En attendant, on travaille fort sur l’île. À l’usine Nutmeg Station, les femmes trient les noix, les hommes transportent les lourds sacs de 62,5 kilos destinés à l’exportation. « On a traité cette année 1,5 million de livres de noix de muscade. » Plongeon dans l’art-éco C’est à bord d’un bateau carriacou, sorte de sloop en bois racé d’origine écossaise, construit de manière artisanale dans le village de Windward, sur l’île de Carriacou, que nous mettons le cap sur la baie protégée de Molinère, où se trouve le parc de sculptures. De la marina de Saint-Georges, il faut dix minutes pour s’y rendre. La capitale de l’archipel accroche à flanc de colline ses rues escarpées et ses maisons colorées. On longe l’île tout en montagnes. Voilà le village de Fontenay, puis la baie de Grand Mal. Tous ces noms français rappellent que cet archipel a été, jusqu’en 1763, sous domination française. La jolie baie de Grande Anse, reconnue pour ses plages. On y court ou y marche agréablement sur une distance de trois kilomètres. Les îles de Carriacou et de Petite Martinique forment avec celle de la Grenade l’État de la Grenade. L’archipel se trouve à quelque 150 kilomètres au nord du Venezuela et de Trinidad-et-Tobago. On y parle l’anglais, on conduit à droite et on joue au cricket. À moins de monter à bord d’un bateau à fond de verre pour vivre l’ambiance de cette galerie sous-marine hors du commun, il faut plonger.Avec bonbonne, pour la contempler de plus près, sinon une simple plongée en apnée permet de l’apercevoir. La soixantaine de sculptures grandeur nature reposent à une profondeur de cinq à dix mètres. Seul hic : les dénicher toutes. La présence d’un guide est appréciée. Ici, Vicissitudes, une étonnante ronde de personnages composée de 26 sculptures de femmes et d’hommes qui se tiennent par la main. Cette sculpture rend hommage aux esclaves morts durant leur traversée de l’Atlantique. Là, Le correspondant perdu, un écrivain assis à une table face à une machine à écrire. Vraiment mystérieux, tout ça ! Le carriacou, un sloop en bois racé d’origine écossaise, construit de façon artisanale dans le village de Windward, sur l’île de Carriacou Puis, des dizaines de bustes parfois décharnés et des personnages mystérieux tirés de l’histoire de l’archipel et du folklore local. Tous s’offrent aux coraux multicolores qui les recouvrent peu à peu et aux poissons qui s’y camouflent. Un spectacle stupéfiant ! Encore quelques coups de brasse, et voilà la célèbre princesse à la muscade, personnage tiré du conte Le mystère de l’île aux épices, de l’auteur grenadien Richardo Keens-Douglas. S’il n’y avait qu’un seul cadeau à rapporter, je choisirais ce livre pour enfants qui parle de la montagne, d’un volcan, d’un lac de cratère sans fond et d’une jolie princesse qui n’apparaît que si les noix de muscade sont prêtes à être cueillies. « L’Underwater Sculpture Park est devenu l’une des raisons principales d’un voyage à la Grenade, précise Phil Saye. En 2012, la galerie sous-marine a été nommée “merveille du monde” par le National Geographic, belle reconnaissance pour une petite île. Chaque année, de nouvelles sculptures s’y ajoutent au grand bonheur des plongeurs. Avec quelque 50 sites de plongée et l’une des plus grandes collections d’épaves de la Caraïbe, dont la Bianca C, le Titanic des Caraïbes, la Grenade est très prisée. » Une île qui sent la muscade du sommet de ses montagnes jusqu’au fond de la mer. EN VRAC Voir et faire. Saint-Georges, avec son marché particulièrement coloré le samedi, son carénage où s’amarrent les bateaux de plaisance, le fort George construit au début du XVIIIe siècle par les Français et le Grenada National Museum qui présente l’histoire de la Grenade. L’Underwater Sculpture Park. Au centre de l’île, le parc national de Grand Étang et son magnifique lac de cratère — peut-être y apercevrez-vous la princesse muscade du conte Le mystère de l’île aux épices —, au sein d’une forêt tropicale peuplée de colibris. Ses sentiers mènent à des chutes spectaculaires (Concord Falls, Amandale Falls) propices à la baignade. L’usine de conditionnement Nutmeg Station, où une fois récoltée, la muscade est traitée. Un tour guidé de la distillerie Clarke’s Court et de son musée qui raconte l’histoire de la canne à sucre, du sucre et du rhum à la Grenade. Un moment idéal pour goûter à toute une variété de rhums, blanc, brun, épicé… Une visite de la Diamond Chocolate Factory, une entreprise tree-to-bar importante sur l’île. On y fabrique le chocolat biologique Jouvay. Le site est magnifique ! La bâtisse est une ancienne distillerie de rhum fondée par des moines français en 1774. Et la plantation est tout aussi belle et agréable pour une promenade. Pour une journée ou quelques heures inoubliables à bord d’un voilier carriacou : sailingsavvy.com Renseignements. grenadagrenadines.com, onecaribbean.org LA LEÇON D'«IVAN» Chaque génération d’habitants des îles de la Caraïbe garde en tête au moins un ouragan exceptionnel. En Dominique, à Saint-Martin, Barbuda, Anguilla, Porto Rico, dans les îles Vierges, aux Bahamas, à Cuba… on se souviendra d’Irma. Ici, ce fut Ivan. Depuis, les Grenadiens construisent des maisons plus solides et s’affairent au développement de leur économie bleue. Entre autres par le rétablissement des récifs coralliens mis à mal par le climat, la surpêche, la pollution et l’urbanisation des littoraux. « En matière de biodiversité, ils sont le pendant sous-marin des forêts tropicales, explique un des conférenciers du SOTIC, Phil Saye, propriétaire du centre de plongée Dive Grenada. Ils offrent nourriture et abri à de nombreuses espèces de poissons et de crustacés, et une protection efficace des plages contre la houle durant les tempêtes. » Au-delà des zones de protection marine, un projet de récif artificiel est en cours à Grande Anse. Mais, unique à l’île, reste la création en 2006 de la première galerie de sculptures sous-marines au monde, destinée à favoriser la repousse des coraux et à fournir un habitat à la faune marine. Une oeuvre créée par le sculpteur Jason DeCaires Taylor. 0 seconds of 1 minute, 26 secondsVolume 90%

  • L'île de Carriacou, une expérience caribéenne à l'ancienne

    Une île sans aéroport international, sans grand hôtel, sans usines et sans feux de circulation. Avec des plages et des baies tranquilles, une mer bleu céleste, de charmants habitants qui disent bonjour… Une île qui vit d’agriculture, d’élevage et de pêche, et où l’on entretient une passion patrimoniale pour la construction de bateaux traditionnels — les carriacous, d’origine écossaise. Bienvenue à Carriacou! Carriacou se mérite. Aucun vol direct n’assure la liaison au départ de Montréal. Il faut compter jusqu’à 18 heures pour s’y rendre en avion en butinant d’une île à l’autre. Sans compter la traversée en bateau de deux heures pour rejoindre, au départ de Saint George’s, la capitale de l’île de la Grenade, Hillsborough, le centre administratif de Carriacou. Un confetti de « capitale », sans l’effervescence d’une ville, sauf le jour du marché paysan et lorsque débarquent la navette et ses 80 passagers. Alors la jetée s’anime. Hillsborough s’étire le long d’une rade où mouillent les bateaux de plaisance qui constituent, durant la haute saison, le gros du tourisme à Carriacou. On y trouve un petit centre d’accueil touristique et le Carriacou Historical Society Museum, qui présente à travers une collection d’objets historiques et de cartes anciennes l’histoire de l’île. Quelques supérettes vieillottes et de petites boutiques offrent l’essentiel aux résidants et plaisanciers de passage. Et ici, tout le monde — locaux comme visiteurs — paie ses bananes, ses patates douces, ses avocats, son rhum… le même prix. Carriacou a conservé son authenticité. Pas de tourisme de masse, ni grands centres d’achats, ni grandes structures hôtelières. Rien de gros. À l’image de cette île volcanique de 34 kilomètres carrés, peuplée de 8000 âmes, dont le plus haut sommet culmine à 291 mètres. Une seule station d’essence, pas de feux de circulation, des routes bétonnées juste assez larges pour laisser passer deux autos — volant à droite, conduite à gauche —, une centaine de bars à rhum et une mer turquoise à faire damner les fous de plongée. Pas de rivières non plus. Les maisons sont dotées de gouttières qui acheminent l’eau des ondées — parfois capricieuses pendant la saison sèche — vers de grands réservoirs. Sans être la plus jolie des îles de la Caraïbe, il existe ici une spontanéité, une disponibilité, une aimable nonchalance qui font de Carriacou un refuge antistress. Ne reste qu’à suivre les routes. Pour se rendre au jardin botanique d’Hillsborough, qui expose une jolie collection de cactées et d’arbres-pays, au parc national Belair, y voir ses vestiges de l’époque française et anglaise, au parc national High North pour une randonnée au sommet de la plus haute montagne de l’île, et à Belvedere pour contempler la vue sur la baie d’Hillsborough, mais aussi pour jeter un coup d’oeil sur l’hôpital Princess Royal. « C’est le seul hôpital de Carriacou, précise Cyprien, notre chauffeur de bus. Il a ouvert ses portes en 1907 pour accueillir en quarantaine une vingtaine de patients frappés par la fièvre jaune et le choléra. Il se nommait alors Beleview étant donné son beau point de vue sur Hillsborough. Détruit par l’ouragan Janet en 1955, l’hôpital a été reconstruit et renommé Princess Royal en l’honneur du passage de la princesse Anne. » Le mystère de Windward Sur la liste des dix, quinze, vingt virées à faire à Carriacou, j’alloue la première place à Windward, paisible village de la côte est aux maisons « gingerbread » colorées, aux rues bordées de fleurs, et à son site de construction de bateaux d’origine écossaise. Car ce qui rend Carriacou unique au monde, c’est cette tradition héritée des Écossais il y a bien des lunes. En faisant le tour de l’île, il est surprenant de constater qu’à l’ombre des palmiers vivent des McFarlane, MacIntosh, McKensie… Et voilà que l’on se met à penser à la saga (Outlander) forte de dix livres de Diana Gabaldon, dont l’histoire se déroule au XVIIIe siècle dans une Écosse à feu et à sang. Dans le troisième tome, les héros et leurs amis contrebandiers embarquent sur un navire en direction des Antilles, où ils découvriront la réalité des colonies et de l’esclavage. « Une fiction assez réaliste qui pourrait expliquer en partie la présence des Écossais dans la Caraïbe. Au XVIIIe siècle, les plantations de canne à sucre et de coton de l’île appartenaient à des Écossais, explique Cyprien. En témoigne le nom de certains villages de l’île : Craigston, Dumfries, Meldrum, Limlair, Bogles, Dover… » Reste à savoir si les Écossais sont arrivés ici après le naufrage de leur bateau ; de leur plein gré après l’émancipation des esclaves noirs pour travailler dans les champs comme agriculteurs ; de l’île de Bequia, reconnue pour sa tradition de chasse à la baleine — aussi héritée d’un Écossais —, ou en quête de cèdres blancs pour construire leur batea « Rien dans la construction de ce bateau traditionnel n’a changé au cours des siècles, sauf la provenance des matériaux utilisés dans leur fabrication ainsi que la destination de ces embarcations », précise le charpentier naval Anthony McLawrence. « On le façonne toujours à l’aide de haches, de scies à main et de rabot — sauf pour le bordage, et tout est mesuré à l’oeil, dit l’artisan. Seul hic : on ne trouve plus ici le cèdre blanc qui sert à sa fabrication. On l’importe de la Grenade et de la Guyane. » Cap vers l’Esterre, au sud-ouest de Carriacou, plus précisément à Paradise Beach, où nous embarquerons à bord du MS Allison pour une virée à Sandy Island, une jolie bande de sable blanc bordée de raisiniers et de cocotiers pas plus hauts que les épaules. L’atoll collige tous les clichés que l’on se fait d’une île déserte paradisiaque : une végétation d’un vert épinard, une eau d’un bleu céleste, des cocotiers. Exactement le genre d’image que l’on met en fond d’écran quand l’hiver commence à sembler long. L’endroit attire les plaisanciers, les amateurs de plongée, les contemplatifs et les campeurs autonomes qui souhaitent jouer les Robinson Crusoé le temps d’une nuit. On ne retrouve, sur ce ruban de sable blanc rosé d’environ 500 mètres, aucune infrastructure, à l’exception d’une toile suspendue au-dessus d’une table à pique-nique en cas de pluie. Mais la vraie pépite de ce parc marin protégé, où vient pondre la tortue imbriquée et où l’amateur de plongée en apnée y croisera tout un tas de poissons multicolores, dont l’ange royal, le gramma royal, le chirurgien bleu, c’est le calme qui y règne. Pas de vendeurs de pacotilles ni de musique autre que celle du vent dans les palmiers. UN VOLCAN SOUS-MARIN On ne le voit pas, on l’imagine. Les plaisanciers s’en méfient. Le traversier qui fait la navette entre les îles de la Grenade, Carriacou et Petite Martinique, le contourne. Son nom : le Kick’m Jenny, le seul volcan sous-marin des Antilles. Sa base se situe à environ 1300 mètres de profondeur et fait cinq kilomètres de diamètre. Son sommet est formé d’un cratère elliptique d’environ 350 mètres de diamètre et se trouve à 180 mètres de la surface de l’eau. À ne pas confondre avec le Diamond Rock — nommé aussi le Kick’m Jenny, que nous apercevons en route vers Carriacou.

  • Tak Tak Martinique propose glamping et nuitée dans une tente suspendue au dessus de la rivièreCapot

    C'est avec la petite entreprise Ecolibry que vous aurez le plaisir de vivre une nuitée (ou plus) de camping très glamour dans un environnement magnifique, au Morne Vert, sur le bord de la rivière Capot. Une expérience unique et écolo pour découvrir la nature martiniquaise. https://www.ecolibry.fr/glamping

  • Tak Tak Martinique propose un hôtel sympa pour découvrir Fort-de-France

    Situé à l’Etang Z’Abricots, à la périphérie de Fort de France, à 10 km de l’aéroport Aimé Césaire et à 2 km du terminal inter-îles, Le Centre International de Séjour Martinique accueille groupes et individuels pour des séjours de travail de loisirs et de découvertes. Doté de 144 lits répartis dans 66 chambres, l’établissement propose des formules souples et abordables, alliant hébergement, restauration, animation, réunions, séminaires et tourisme. Tarifs: (https://www.cis-martinique.com/tarif-hebergement/) https://www.cis-martinique.com/

  • Tak Tak Martinique- Quatre hébergements nature, zen,pour se reposer, se ressourcer et se cultiver

    J'ai découvert ces endroits sympathiques comme tout en compagnie de Patrick Duchel, le créateur du tour opérateur nature et culture Tak Tak Martinique, basé au Morne des Esses, à Sainte-Marie. Un moyen exceptionnel de se promener au coeur de la biosphère de l'île. tél.: +596 596 69 89 49 LES HÉBERGEMENTS Le Paradis de l'Anse - Rivière Salée - (Sud-Caraïbe) Me voilà plein sud, dans un hébergement coquet, qui fait restaurant aussi, et qui surplombe la jolie plage de Anse Figuier, à Rivière-Pilote. Très bien situé, à proximité des communes du Marin et de Sainte-Anne (et de sa plage des Salines) pour découvrir le sud de la Martinique! Côté hébergement Côté restaurant https://www.facebook.com/LeParadisDeLanse/ https://paradisdelanse-restaurant.fr/fr_fr/ https://www.bellemartinique.com/tourisme/ou-dormir/hotel/le-paradis-de-lanse/ Au Bon Repos - Le Lorrain (Nord-Atlantique) Plein nord atlantique, au Lorrain dans le quartier Bon repos avec vue sur la montagne Pelée. De petits chalets confortables, coquets, propres, bien entretenus. Tout autour des palmiers, des arbres fruitiers (cacao, coco...), des fleurs magnifiques. Un endroit zen zen zen zen! https://le-refuge-du-bon-repos.business.site/ Le Hameau du Morne des Cadets - Fonds Saint-Denis (Nord-Caraïbe) Le Hameau du Morne des Cadets saura vous accueillir avec chaleur à l'image des habitants de l'île. Et sachez qu'au dessus de Saint-Pierre, aux premières loges de la montagne Pelée, il y a ce petit village fleuri ou il fait bon flâner, déguster une limonade ou un ti-punch, jaser avec les habitants du coin ou simplement partir à l'assaut de l'une ou l'autre des randonnées qui s'offrent à vous en forêt tropicale dont le Canal des Esclaves (7,5 km), Morne Vert-Fonds Saint-Denis (10 km), la cascade du Saut Gendarme... et bien sûr le trajet magnifique entre le Hameau et le village sur une route escarpée qui ravira les randonneurs chevronnés. À l'allée pas de problème puisque ça descend mais au retour, mise en jambe assurée ! En plus d'être un havre de paix sur les hauteurs de Fonds saint-Denis, le Hameau offre un panorama remarquable sur la mer et la montagne Pelée. À proximité d'une kyrielle de jolies plages sur la mer Caraïbe (à 12 minutes du Carbet et de Saint-Pierre), l'exploitation agricole bio produits des fruits et légumes aux saveurs exotiques. Et prochainement du miel... www.tonton-leon.com www.bio-kail.com Les Z'Amandines - Morne des Esses (Nord-Atlantique) Au gîte Les-Z-Amandines, les visiteurs sont gentiment accueillis par Jenny et Patrick Duchel, les propriétaires et aussi les promoteurs du réseau TakTak Martinique qui regroupe propriétaires de gîtes, restaurateurs, accompagnateurs de montagne, artisans et artistes locaux. On se sent tout de suite à l'aise dans ce décor de jardin tropical en pleine campagne. Chaque bungalow comprend une cuisinière, un salle de bain avec douche et une chambre à coucher. La mer est à 5 km. Du côté atlantique, la pittoresque plage de l'Anse Azérot, à Sainte Marie, est la dernière où il est encore possible de se baigner; plus au nord la mer est trop déchaînée, il n'y a que les surfers expérimentés qui s'y aventurent. Le Morne des Esses aurait pu être un hameau comme les autres s'il n'avait été un refuge des Indiens caraïbes pendant la colonisation. Ces derniers ont laissé en héritage aux habitants la façon de tresser et de teindre la paille. À l'atelier de la coopérative des vanniers, La Paiile Caraïbe, des artisans confectionnent devant vous paniers, corbeilles et chapeaux selon la méthode ancestrale. «Le Morne des Esses était aussi un bastion de «Nègres marrons» (esclaves en fuite) », m'apprend Patrick. Protégés par les habitants, ils ont pu préserver leur savoir-faire africain, leurs traditions et leur musique https://apps.apple.com/ca/app/taktak-martinique/id1448504298?l=fr

  • On meurt tous d'avoir vécu

    Vraiment captivant et très très intrigant. Attendez-vous à rire...noir noir! Un roman c'est comme une bouteille de vin. J'aime ou j'aime pas. Et bien, j'ai adoré «On meurt tous d'avoir vécu», de la journaliste Karine Vilder. J'ai été intrigué du début à la fin par son très curieux personnage principal, le journaliste en nécrologie, Louky Crapo. L'homme s'illustre dans l'art de décrire des façons de mourir parfois bien loufoques. J'ai été médusé par les mille et une façon possible de mourir dans la vie. Ça arrive a tout le monde mais on ignore le comment. Un comment qui s'avère parfois très très très original. On rit noir. Il s'agit d'un premier livre pour la chroniqueuse littéraire du Journal de Montréal. Et quelle plume ! Un roman original teinté d'un humour parfois, disons, macabre. Instructif aussi avec une infinité de détails de la vie (et de la mort) qui fait que l'on apprend des tonnes de choses en plus de découvrir un domaine du journalisme que j'ignorais totalement: la section des viandes froides. Il s'agit de rubriques nécrologiques rédigées à l'avance - en général des gens connus, et conservées au frais jusqu'à ce que mort de ces célébrités s'en suivent. Vous connaissez les Darwin Awards, cette distinction morbide que personne ne souhaite décrocher, mais qui fait rigoler toute la planète ! En effet, ces prix récompensent les morts les plus stupides survenues dans l’année. Et bien voilà ce que vise Louky Crapo... J

  • Barbade - Dans le ventre de l’île caribéenne

    La Barbade n’est pas une île volcanique comme la plupart de ses voisines de l’arc des Petites Antilles, mais calcaire et… plutôt plate. Géographiquement, s’entend ! Un point culminant à 340 mètres, des moulins à vent, des vallées sèches plus ou moins encaissées, des falaises par endroits, des dolines, des mares, des avens et des grottes. Virée dans le ventre de cette petite île exceptionnelle de la Caraïbe. « La Barbade n’appartient pas à l’arc des îles calcaires reposant sur un substrat volcanique ancien. Il s’agit d’une formation géologique rare », écrit le géographe Romain Cruse dans Une géographie populaire de la Caraïbe, publié aux éditions Mémoire d’encrier. « Les géologues parlent de prisme d’accrétion. L’île représente la partie émergée d’une accumulation de fins sédiments (limon, sable, gravier) sous-marins dans une fosse, qui a fini par former un dôme. Après des millions d’années, le dôme grandit avec l’arrivée de nouveaux sédiments et aboutit, dans de très rares cas, sur la formation d’une île de roches sédimentaires. » Seule l’île de Taïwan, dans le monde, présenterait la même particularité géologique. Voilà une raison — et il y en a d’autres — qui fait de la Barbade une île exceptionnelle de la Caraïbe. Une île en forme de poire où la côte orientale est découpée en falaises et le centre est formé de montagnettes — le point culminant étant le Mount Hillaby, à 340 mètres, sans forts reliefs comme sur les îles voisines : la Dominique, la Martinique, Basse-Terre en Guadeloupe, Saint-Vincent et les Grenadines —, chacune pourvue d’au moins un volcan. Mais avec plus de bourrelets que la Grande-Terre de la Guadeloupe, Marie Galante ou Anguilla, qui ne dépasse pas 65 mètres. Cela dit, si, dans la Caraïbe, la Barbade ne mène pas le bal côté randonnées en montagne et que les sentiers de l’île ne côtoient ni paysages lunaires ponctués de fumerolles et de sources chaudes, ni caldeira battue par les vents au sommet d’un volcan qui, un jour de mai 1902, a su se montrer particulièrement meurtrier, il y a tout de même une panoplie de jolies balades à y faire. Comme celle le long de l’ancienne voie ferrée, entre Belleplaine et St-Martin’s Bay, sur la côte est, une jolie randonnée de 20 kilomètres où l’on évolue dans un décor évoquant l’Irlande. Puis, il y a toutes ces promenades à thème proposées par le Barbados National Trust, une organisation qui travaille depuis 1960 à la préservation et la protection du patrimoine naturel et culturel de la Barbade, qui permettent de découvrir à pied l’histoire, l’agriculture, l’origine des plantations de canne, de coton et de bananes, les jardins, les réserves naturelles, les cimetières, les moulins à vent, les maisons historiques, les musées, les forêts tropicales, la gastronomie et le rhum. Et des grottes aussi, dont certaines se visitent. Une activité plutôt unique dans les Antilles. À l’exception d’Haïti, où cavernes et galeries composent un fabuleux (et immense) patrimoine souterrain. Mais elles ne sont pas aménagées de façon aussi spectaculaire que celle d’Harrison. Située à 12 kilomètres au nord-est de Bridgetown, au centre de l’île, la grotte d’Harrison devrait être atteinte en 20 minutes, en temps normal. Mais, vu le manque d’expérience pour la conduite à gauche, les maigres informations routières et la circulation dense autour de la capitale, il est plus réaliste de compter une heure, surtout un vendredi après-midi, par exemple. C’est David Medford, un chauffeur de taxi habitué à escorter des touristes, qui m’y conduira. Et qui, mieux qu’un chauffeur de taxi fiérot, peut parler de cette île entourée de part et d’autre par l’océan Atlantique, grande comme un mouchoir et qui a célébré ses 50 ans d’indépendance le 30 novembre 2016 ?On y raffole du cricket, du polo et des courses de chevaux et on accueillera, en mai 2017, le 17e Golden Oldies World Cricket festival. Il est bon de savoir que, malgré les signes évidents d’une culture anglaise ancrée aussi solidement dans le calcaire qu’un bateau dans le port de Bridgetown, on ne dit pas à un Bajan que son île — surnommée Little England depuis les temps de la colonisation — est avant tout british. Il roulera les yeux en affirmant qu’il s’agit d’une demi-vérité et que son peuple, bien qu’il conserve des liens étroits avec la monarchie britannique, a développé son identité propre. « Depuis que le pays est libre, il a laissé s’épanouir un art de vivre, une musique, une gastronomie et une identité qui célèbre la mémoire des ancêtres », explique David Medford. Et ça plaît ! D’abord aux touristes en quête d’authenticité et de rencontres avec les gens du pays. Et aux Bajans qui, en leur compagnie, apprennent à apprécier la valeur de leur passé. « Vous savez, le samedi, à la Barbade, on mange toujours le pudding, le souse et le ragoût de tête et de pied de porc, dit David Melford. Autrefois, ces mets peu raffinés étaient destinés aux esclaves, mais aujourd’hui, les chefs en ont fait des plats gastronomiques recherchés. » Cette petite île de 34 kilomètres de long sur 23 kilomètres de large compte autant d’églises que de jours dans l’année, et dix fois plus de bars à rhum que d’églises. Les chauffeurs de taxi, officiellement reconnus par l’État comme étant de bons ambassadeurs de leur pays, peuvent entrer gratuitement dans tous les musées et attractions touristiques de l’île. Pour la grotte d’Harrison, on a le choix entre la visite commentée d’une heure, à bord d’un train qui évolue d’une cave à l’autre, ou celle de quatre heures avec casque et lampe frontale, qui implique parfois de ramper dans les tunnels ou de marcher le long de rivières souterraines. Les premiers textes sur l’existence de cette grotte remontent à 1647. Selon l’écrivain britannique Richard Lingon, elle servait de cachette aux esclaves en fuite. Certains documents historiques datant de 1795 mentionnent aussi son existence. On a bien tenté maintes fois de s’y aventurer au XIXe siècle, mais sans succès, les entrées naturelles représentant un trop grand défi. Le mystère de la grotte d’Harrison a duré jusqu’en 1974, alors que l’ingénieur et spéléologue danois Ole Sorenson, assisté des Barbadiens Tony Mason et Allison Thornhill, la redécouvre et la cartographie. Puis, d’importants travaux de développement sont amorcés en vue de créer une nouvelle attraction touristique. La grotte est ouverte au public en 1981. La grotte est nommée en l’honneur de Thomas Harrison, un homme d’affaires de Bridgetown qui possédait la plupart des terres de l’île au XVIIIe siècle. C’est aussi lui qui fonda l’Harrison College, devenu aujourd’hui l’une des meilleures écoles secondaires de la Barbade. Le train électrique, alimenté à l’énergie solaire, pénètre dans la grotte par un long tunnel. Le conducteur amorce doucement la descente pendant que la guide nous parle géologie. Nous allons parcourir 1,6 kilomètre à une profondeur maximale de 25 mètres et passer cinq galeries. On traverse avec les yeux ronds comme des billes des paysages calcites composés d’immenses stalagmites et stalactites. Un éclairage habile donne une vue étonnante sur l’érosion karstique. Par endroits, les grandes colonnes montantes embrassent celles descendantes, formant un seul gros pilier. Un monde minéral qui se mesure goutte à goutte depuis des milliers d’années. « Stalagmites et stalactites grandissent ici de l’épaisseur d’une feuille de papier chaque année. Et dans ce système de caves où la seule constante est le bruit de l’eau qui dégoutte des cavités, la température est en moyenne de 27 °C », précise la guide. La « grande salle » mesure 15 mètres de haut et l’eau cristalline y suinte de partout en petites cascades ou en gouttelettes. Le « village », peuplé de formations aux allures de bonshommes, ressemble à un… village. Puis il y a la « salle ronde », la « piscine des explorateurs » et la salle des « deux cascades » où tombent d’entre les parois deux chutes. Tout un monde d’eau. Oui, la Barbade est un corail géant, ce qui explique que l’eau (du robinet) soit si bonne à boire. L’île étant faite de calcaire, l’eau est naturellement filtrée, nettoyée et purifiée en son sol. On se targue d’ailleurs, dans cette île de tradition britannique, de concocter le meilleur rhum industriel au monde, le Mount Gay, grâce, entre autres, à cette eau riche en minéraux. Une eau précieuse comme de l’or, particulièrement en ces temps de changements climatiques où l’intensité et la fréquence des sécheresses risquent d’augmenter. À la Barbade — et dans la Caraïbe, on se souvient encore de la fameuse sécheresse qui a sévi en 2009. Comme le souligne Romain Cruse, « les îles plates calcaires sont des espaces de prédilection du tourisme de masse, car la décomposition du calcaire et du corail ainsi que le relief bas assurent la présence de plages de sable blanc ». Et les touristes étant de grands consommateurs d’eau, la sécheresse peut être un problème. Un enjeu important au coeur des discussions lors de la conférence intitulée The State of the Tourism Industry Conference, organisée par la Caribbean Tourism Organisation et qui se tenait à la Barbade en septembre dernier. On a profité de cette rencontre de trois jours pour signer une entente formelle afin d’intégrer les services climatiques au secteur du tourisme dans la Caraïbe. Un travail d’équipe nécessaire pour l’avenir de cette belle région du monde. EN VRAC S’y rendre. Air Canada exploite quatre vols par semaine Montréal-Bridgetown (avec un Airbus A319), du 22 décembre au 17 avril, les lundis, mercredis, jeudis et samedis. Dormir. Pour des villas de luxe, l’entreprise Luxury Retreat, basée à Montréal, peut vous aider à faire un choix. Pour une liste des hébergements de tous genres. Vacances Air Canada propose aussi des forfaits combos à la Barbade. Manger. La gastronomie est l’une des très bonnes raisons de choisir la Barbade comme destination vacances et culture. Il doit bien y avoir, sur cette île, au moins 150 restaurants pour toutes les bourses et de tous les genres. La liste. À ne pas manquer. Le marché de poissons du vendredi soir, à Oistins, pour y déguster des plats bajans typiques. Les sept merveilles de la Barbade, selon les Bajans… La grotte d’Harrison harrisonscave.com. Les deux baobabs. St.Nicholas Abbey. Le moulin à vent Morgan Lewis. La synagogue à Bridgetown. Le Bridgetown historique et sa garnison qui fait partie du patrimoine de l’UNESCO. Le pamplemoussier du jardin Welchman Hall Gully. À faire avec les enfants. La visite du fond de la mer à bord du sous-marin Atlantis. On n’atteint peut-être pas les 20 000 lieues sous la mer, mais la descente est quand même spectaculaire et le fond, merveilleux. Pour en savoir plus sur l’industrie du tourisme dans la Caraïbe ; et sur les activités touristiques à la Barbade. À lire. Une géographie populaire de la Caraïbe, de l’auteur et géographe Romain Cruse, aux éditions Mémoire d’encrier. Vous en apprendrez beaucoup sur cette région de près de 40 millions d’habitants, qui affiche l’un des plus forts taux d’émigration au monde. Et pas toujours par plaisir.

  • Floride, Les animaux sauvages des Keys après Irma

    Quelque 1700 îles composent l’archipel des Keys en Floride. Certaines d’entre elles sont de fabuleux sanctuaires de la vie sauvage où cohabitent aigles et faucons, alligators et tortues, iguanes, lapins, papillons, cerfs à queue blanche… Mais que deviennent ces animaux lorsque frappe un ouragan aussi démesuré qu’Irma ? Presque chaque année en Floride — et dans la Caraïbe —, entre juin et novembre, avec un pic en septembre, les ouragans provoquent d’énormes dégâts. Sous leurs jolis prénoms se cachent de vrais monstres. Les plus puissants ont des effets dramatiques. Comme Irma. Ils brisent tout sur leur passage, ne laissant que désolation. Ces tempêtes ont des répercussions immédiates. Dans l’eau, la houle déracine les herbiers et fracture les coraux. Sur terre, la montée des eaux fragilise la végétation, surtout à proximité des plages, et la faune paie souvent un lourd tribut pendant comme après, surtout si certaines espèces font face à un manque de nourriture et d’eau fraîche. S’il n’existe aucun moyen d’étouffer dans l’oeuf ces colosses de la nature, les spécialistes peuvent suivre leur progression, puis alerter les populations pour qu’elles s’y préparent et, si besoin, évacuent les lieux. Mais les animaux sauvages n’ont pas ce luxe. On pense, entre autres, au cerf des Keys à queue blanche, une espèce menacée qui ne vit que dans une partie de cet archipel tropical de quelque 250 kilomètres, bordée d’un côté par l’océan Atlantique et de l’autre par la baie de Floride et le golfe du Mexique. « Nous savions que les Keys seraient dans l’oeil d’Irma, nous avons eu peur pour eux, reconnaît Joe, instructeur de plongée au Florida Keys Aquarium Encounters, à Marathon. Ces plus petits cerfs à queue blanche d’Amérique du Nord sont de bons nageurs, mais de là à affronter des vents de 225 km/heure, c’est une autre histoire. » Alors, comment ces cervidés des Keys, de la taille d’un grand chien, affrontent-ils depuis quelque 13 000 ans ces tempêtes démesurées qui brisent les arbres comme des cure-dents, font tournoyer des milliers de débris comme des feuilles mortes et inondent d’eau de mer leurs habitats terrestres, les privant de l’eau douce dont ils s’abreuvent ? « Ils n’ont pas de modèle unique pour affronter un ouragan », explique dans le magazine en ligne National Geographic Dan Clark, directeur de quatre refuges d’animaux sauvages dans les Keys, dont le National Key Deer Wildlife Refuge, à Big Pine Key. « Certains se cacheront derrière un garage ou se mettront à l’abri dans des buissons, d’autres fileront sur les routes. Certains auront de la chance, d’autres pas. » Selon une étude réalisée un mois après Irmapar le U.S. Fish and Wildlife Service et l’Université A&M du Texas, de 14 et 22 % des 1000 cerfs du refuge de Big Pine ont été tués, écrasés par des débris ou empalés par des objets soufflés par le vent. D’amour et d’eau fraîche Durant les jours qui ont suivi le cyclone, pompiers, policiers et responsables de refuges d’animaux sauvages dans les Keys ont installé, dans des endroits stratégiques entre Sugarloaf Key et No Name Key, des piscines d’enfants remplies d’eau fraîche — les marais et cavités calcaires de ces refuges naturels ayant été inondés d’eau de mer — pour que cerfs, papillons et lapins des Lower Keys, une espèce protégée, étanchent leur soif. Le lendemain de l’ouragan, l’Hôpital des tortues de Marathon — agréable à visiter en famille — a accueilli un bébé tortue caouanne trouvé par un bon samaritain sur l’Overseas Highway. Surnommé Irma, le petit caret sera bichonné dans cet hôpital de recherche qui abrite et soigne les tortues de mer et de terre jusqu’à sa remise en liberté. Si plusieurs nids de tortues sur les plages de Floride ont été littéralement lessivés par Irma, les tortues de l’hôpital de Marathon ont toutes survécu à la fureur de la tempête. De même que les dauphins du Dolphin Research Center de Marathon, un centre de recherche et d’éducation voué à la réadaptation des dauphins et autres animaux marins malades ou blessés. Pour l’anecdote, c’est ici que fut tourné le film original racontant les aventures du dauphin Flipper dans les années 1950. On retrouve, dans les Keys en Floride, une quarantaine d’espèces d’animaux protégées par l’État ; une vingtaine d’entre elles, menacées de disparaître, sont uniques au monde. Comme le lapin des marais et la tortue de boue rayée des Lower Keys, le petit cerf à queue blanche, la souris de coton de Key Largo, la couleuvre américaine à collier… Parmi les animaux adorés dans ces îles, les chats à six doigts d’Hemingway, à Key West, arrivent certainement en première place. Bien qu’ils ne soient pas sauvages, ils sont libres de leurs mouvements. Quel soulagement d’apprendre qu’ils ont tous survécu ! « Dix employés du musée de la rue Whitehead sont restés sur place malgré les ordres d’évacuation et les appels pressants de la petite-fille de l’illustre auteur du Viel homme et la mer », raconte Steve Trogner, guide à la maison d’Ernest Hemingway. « Pas question pour les responsables de la maison-musée de quitter les lieux en laissant derrière les fameux félins, habitués à leur voix et leurs soins. Ils ont renforcé les fenêtres, rassemblé les chats à l’intérieur et passé la nuit de la tempête ensemble. » Sains et saufs Tous s’en sont sortis sains et saufs. Des arbres cassés sur le terrain, mais pas de dommages à la maison. Les 54 descendants — dont la moitié ont six doigts — de Blanche-Neige, le chat blanc offert par un capitaine de bateau à Ernest Hemingway, sont retournés dans le jardin et continuent de faire la joie des milliers de touristes qui visitent les lieux. Quant aux coqs qui déambulent librement dans les rues de cette jolie ville décontractée, plus caraïbe que floridienne, quelques bons samaritains ont aidé à leur sauvetage en les enroulant dans du papier à burritos avant de les placer en rang d’oignons sur des banquettes de voitures. Une photo a été largement distribuée sur les réseaux sociaux. Les Florida Keys débutent à 24 km au sud de Miami et s’étendent jusqu’à Key West, 250 km plus loin. Pour atteindre cette dernière depuis Key Largo, nous empruntons l’Overseas Highway, un tronçon de la route fédérale US 1 qui commence à Key West pour se terminer à Fort Kent, dans le Maine, à la frontière canadienne. La voie routière de 141 kilomètres, bâtie sur pilotis, traverse une quarantaine d’îles reliées entre elles par 43 ponts. La partie la plus étonnante de la route est sans conteste le Seven Mile Bridge. Long de 11 kilomètres et surélevé dans sa partie centrale pour permettre le passage des bateaux, c’est un chef-d’oeuvre de génie civil. C’est à l’homme d’affaires américain Henry Flagler que revient l’idée d’un chemin de fer entre Key West et Miami. Après sept ans de travail dans des conditions précaires, l’Overseas Railroad est inauguré en 1912, puis détruit par l’ouragan Labor Day en 1935. Trop coûteux à reconstruire, il est remplacé en 1938 par l’Overseas Highway. Tout de suite après le passage d’Irma, en septembre dernier, cette saisissante route qui se déroule à l’infini dans la mer, entre tous les bleus possibles de la Création, a été entièrement inspectée et déclarée praticable sur la totalité des 250 km de l’archipel. Le mois dernier, la vie battait son plein le long de l’Overseas Highway. Les Conches célébraient le Festival des fruits de mer, à Islamorada, bien qu’on puisse encore rendre compte des dégâts d’Irma : maisons démolies, arbres et cactus cassés, bateaux échoués… la vie a repris son cours partout. Et le trafic du dimanche aussi. Du coup, il faut bien compter quatre ou cinq heures pour se rendre à Key West. Et au moins une semaine pour visiter en chemin les mille et un aquariums, sanctuaires marins, refuges pour animaux sauvages et la dizaine de parcs d’État des Florida Keys. CARNET D’ADRESSES Quelques bonnes adresses pour s’informer sur la faune et la flore marine et terrestre des Florida Keys. Chaque site offre un aperçu de l’après-Irma. Key Largo dans les Upper Keys John Pennekamp Coral Reef State Park Florida Keys National Marine Sanctuary Marathon dans les Middle Keys Le Turtle Hospital Le Dolphin Research Center Florida Key Aquarium Encounters Big Pine Key et Bahia Honda dans les Lower Keys National Key Deer Refuge Looe Key National Marine Sanctuary

  • L'écolo Colorado

    Bien sûr, il y a le ski à Aspen et à Vail, et les spectaculaires parcs nationaux — dont celui des montagnes Rocheuses, sites de rêve pour le fou de plein air. Mais, une fois rassasié d’exercices, pourquoi ne pas explorer une autre facette du seul État américain à se trouver en entier au-dessus de 1000 mètres d’altitude : les petites villes nichées au pied des montagnes. Des villes aussi jolies les unes que les autres et qui cultivent l’art de vivre écolo. Même si ce n’est pas de façon aussi prononcée que Boulder, où le souci de protéger les espaces verts, depuis sa création, continue de coller à la peau de ses habitants tapis au pied des Flatirons. Boulder est un laboratoire à « l’écoute » de l’environnement. On dénombre plus de 3000 scientifiques qui y font de la recherche, entre autres au National Center for Atmospheric Research. Lorsqu’on entend parler, dans les téléjournaux, de la détérioration de la couche d’ozone ou de la fonte anormale de la banquise, il y a de fortes chances que la nouvelle vienne de Boulder. Les habitants de Boulder ont aussi été les premiers du pays, en 1967, à voter une taxe de 0,4 % sur les ventes pour financer la création d’espaces verts. On y roule à vélo, on y marche, on y mange bio. Et, comme à Denver, les restaurants proposent une cuisine inventive, des brasseries, des cafés à la pelle, et les rues, bien aménagées, pullulent de pistes cyclables et d’espaces verts. La plupart des villes du Colorado, qu’il s’agisse de Denver, de Boulder, de Colorado Springs, de Glenwood Springs, de Durango, de Gunnison, de Pueblo, de Loveland… offrent aussi une grande variété d’attractions culturelles et de petites particularités qui les différencient les unes des autres. Parmi ces villes, citons Estes Park et Fort Collins, à 90 minutes au nord de Denver. On aime la première pour sa situation géographique à l’entrée du Rocky Mountain National Park et son hôtel Stanley, peuplé de fantômes ; et la seconde pour son joli centre-ville et… sa bière. Mais, avant de s’y rendre, que diriez-vous d’une petite mise en forme au Red Rock Park Amphitheatre, dans les gradins d’une délirante salle de concert extérieure, entre deux saisissants monolithes de grès rouge ? On y vient de Denver, le samedi matin, pour faire du yoga au lever du soleil ou pour monter et remonter en zigzaguant ou en sautillant à pieds joints entre les gradins. À peine à 20 minutes de la ville de Denver — surnommée Mile High City en raison de son altitude à 1609 mètres —, nous voilà à 2000 mètres, à jaser le souffle court, entre la Ship Rock et la Creation Rock, les deux murailles responsables de l’étonnante acoustique des lieux. Le site est si joli que l’entrepreneur John Brisben Walker le transforme, en 1906, en salle de spectacle en plein air. En 1928, la Ville de Denver en fait l’acquisition et y ajoute une scène permanente. Il a fallu 12 ans pour creuser la roche et achever les travaux. L’endroit peut accueillir 9450 spectateurs. Un musée et un centre d’accueil se trouvent aussi sous l’amphithéâtre. Tous les grands s’y sont produits, des chanteurs d’opéra aux Beatles, en passant par U2, Coldplay, Bob Dylan, les Beach Boys, Jimmy Hendrix… La liste est longue et couvre plusieurs murs du musée. Les musiciens considèrent le Red Rock comme l’un des meilleurs amphithéâtres du monde. Ce soir-là d’octobre 2016, le chanteur américain Jimmy Buffet donnait un concert. Parions qu’il a interprété Margaritaville et fait danser les étoiles. Estes Park La première impression n’est pas des meilleures, il faut bien en convenir : un village touristique typique avec restaurants et boutiques de souvenirs, situé à l’entrée du Rocky Mountain National Park. On y pose ses pénates quelques heures ou quelques jours pour se balader dans le parc, entre mai et octobre, ou grimper la très spectaculaire route Trail Ridge Road. En 76 kilomètres de chemin en serpentin, l’automobiliste passe d’une altitude de 1500 mètres à près de 4000 mètres. Au sommet, outre la toundra alpine d’une beauté austère, des panneaux donnent de l’information sur la vie à cette hauteur, où règne « un vent à écorner les boeufs ». Et si la randonnée pédestre n’est possible que quelques mois dans le Rocky Mountain National Park, des randonnées guidées en ski de fond et en raquettes sont proposées les week-ends, notamment au départ de Bear Lake, à 15 kilomètres d’Estes Park. Une autre raison de venir dans ce village du comté de Larimer, situé à 2293 mètres, c’est l’hôtel Stanley. Il vaut la visite. Adossé à une immense paroi rouge, l’historique établissement au toit rouge domine la ville. Il n’échappe à aucun regard. On l’observe et l’imagination s’emballe. Redrum Depuis sa fondation, en 1909, par le concepteur d’automobiles E. O. Stanley, l’élégant établissement fait parler de lui. À en donner la chair de poule. Ses couloirs et certaines de ses chambres seraient hantés par des fantômes qui s’amusent à rendre visite aux clients. On se prend au jeu. Et puis, il y a Shining, imaginé en 1973 dans la chambre 217, celle où Stephen King a séjourné avec sa femme. En 1911, une femme de ménage, Elizabeth Wilson, a failli y trouver la mort après l’explosion d’une fuite de gaz. Depuis sa mort, dans les années 1950, d’étranges phénomènes sont rapportés : des portes qui s’ouvrent et se ferment seules, l’éclatement d’ampoules… Mais, selon le personnel de l’hôtel, c’est la chambre 418 qui serait la plus hantée. Par des fantômes d’enfants. Fort Collins et sa bière Je m’attendais à un fort militaire plutôt qu’à une jolie petite ville universitaire — l’Université d’État du Colorado s’y trouve, bordée par une rivière au joli nom de Cache la Poudre. « Ce nom vient des premiers colons européens de la région, des trappeurs français venus du Canada qui cachaient leur poudre le long de la rivière et s’en servaient pour chasser les Indiens », explique Michael Murphy, fondateur de l’entreprise touristique Magic bus Tour. On parle peu de Fort Collins. Force est d’admettre que cette ville, située à 103 kilomètres au nord de Denver, n’est pas idéalement située sur le parcours obligé vers le Rocky Mountain National Park. Mais cette « autre » ville universitaire de l’État, avec Boulder, vaut le détour. Pour randonner le long de la rivière Cache la Poudre, flâner dans les rues de son charmant petit centre-ville — l’Old Town, classée au Registre national historique, et qui aurait servi de modèle à la célèbre Main Street, USA de Disneyland —, mais aussi pour ses brasseries. « Du géant international Anheuser-Busch aux microbrasseries, on produit à Fort Collins 75 % des bières du Colorado, précise Michael Murphy. Avec 22 brasseries, la ville est l’épicentre de la production de bière aux États-Unis. » Nous avons visité la New Belgium Brewing Company, fondée en 1991 et devenue la troisième brasserie artisanale au pays. On y brasse des bières à la belge, mais aussi des plus baroques, telle l’Abbey Belgium Style Art, au goût de banane et de clou de girofle, une Folly amandes et cerises ou encore une Chocolate Chip Cookie Dough Ale, de Ben Jerry’s. Et comme on cultive l’art de l’écologie au Colorado, la New Belgium Brewing Company n’échappe pas à la règle. On y transforme la bière grâce à l’énergie éolienne, on encourage l’agriculture durable et on conseille de troquer sa voiture contre un vélo le jour de la visite. EN VRAC - en raison de la pandémie de COVID 19, vérifier les différents accès Dormir. Le Rams Horn Village Resort, à Estes Park, est une bonne adresse pour qui souhaite séjourner dans un petit chalet en bois, beau et bien équipé. Parfait pour une famille. Si c’est à la portée de votre bourse, il y a le magnifique Stanley Hotel. stanleyhotel.com. Quant à Fort Collins, pourquoi pas le Courtyard by Marriott, un hôtel confortable et moderne au centre-ville ? Manger. À Fort Collins, pour rester dans le thème belge, au Waffle Lab pour ses excellentes gaufres de Liège concoctées uniquement avec des produits locaux. Ou à la ferme du village artisanal Jessup Farm de Fort Collins. Le menu plutôt gastronomique y est aussi composé de produits locaux. Pour une visite guidée de Fort Collins : cliquez ici. Pour une visite de la micro-brasserie New Belgium Brewing Company : cliquez ici.

  • Une journée dans l'île de Kastelorizo

    À une vingtaine de minutes en bateau de la ville de Kas, au sud de la Turquie, il y a une île grecque d’une extrême fraîcheur, la plus petite des îles du Dodécanèse, qui mérite la croisière ne serait-ce que pour une journée. Un caillou de quelques arpents de rocaille, piqué de broussailles et de jasmins, avec un port en amphithéâtre bordé de maisons néoclassiques aux couleurs vives et d’augustes dômes d’églises qui témoignent d’une prospérité passée. Du sommet de la falaise, vue sur le port en amphithéâtre, les maisons aux toits de tuiles rouges, la mer Méditerranée et la cité de Kas, en face, avec ses maisons blanches posées sur les Taurus qui se jettent dans la mer. Difficile d’imaginer qu’au siècle dernier, Kastelorizo, cette petite île grecque d’à peine neuf kilomètres carrés qui a servi en 1991 de décor au film italien Mediterraneo, du réalisateur Gabriele Salvatores — primé meilleur film étranger aux Oscar —, comptait quelque 15 000 âmes. À présent, il n’en reste que 300, auxquelles s’ajoutent quelques ouvriers, fonctionnaires et enseignants venus du reste de la Grèce, la garnison de l’armée grecque et sa frange de permanents et les appelés qui y font leur service militaire. Des Anglais, des Allemands, des Gréco-Australiens, des Italiens aussi, qui retapent de vielles maisons et y passent l’été. Pourtant, Kastelorizo, plutôt difficile à pointer sur une carte de la Grèce, a déjà connu un passé florissant. Elle fut habitée par les Mycéniens, puis les Doriens, un temps hellénisée par les successeurs d’Alexandre le Grand, puis dominée par les Romains avant d’appartenir à l’Empire byzantin, ensuite aux chevaliers de l’Ordre de Saint-Jean et aux mamelouks d’Égypte. Mais c’est sous le règne ottoman que l’île a surtout prospéré. La flotte locale entretenait alors des relations commerciales avec plusieurs villes d’Anatolie, ainsi qu’avec d’autres îles grecques. Elle fut longtemps le territoire le plus oriental de l’Europe, jusqu’à l’entrée de Chypre dans l’Union européenne, et une halte commerciale importante entre Beyrouth et Le Pirée. En 1911, Kastelorizo est occupée par le royaume d’Italie, vit une certaine liberté entre 1913 et 1915, avant de changer maintes fois de mains jusqu’en 1945. Tantôt les Français, tantôt les Anglais, longtemps les Italiens. Elle sera bombardée par les Allemands lors de la Seconde Guerre mondiale, reprise en 1945 par les Britanniques et, ultimo, intégrée à la Grèce en 1948. Quant au film Mediterraneo, il raconte l’histoire de huit soldats italiens débarqués en 1941 sur cette île au cadre onirique pour une mission d’observation. Privés de radio et de bateau, ils sont livrés à eux-mêmes. Au fil du temps, ils tissent des rapports d’amitié, voire d’amour avec la population locale, composée exclusivement de femmes, d’enfants, de vieillards et d’un pope italophone. Les hommes en âge de se battre ont tous été déportés lors d’un raid allemand. Kastelorizo n’a plus que 300 âmes, qui y vivent de la construction, de la pêche artisanale et du tourisme. On y retrouve une école primaire, un collège et un lycée, une vingtaine d’églises et de petites chapelles, un minaret et une mosquée devenue musée, des ruines de châteaux… L’île ne produit aucune denrée et il n’y a pas d’eau. Tout est importé de Rhodes ou de Kas, en Turquie. L’île abrite un débarcadère, une station de police, un bureau de poste, la police du port, la garde côtière, une banque, deux épiceries, une boulangerie et une promenade parsemée de terrasses d’où l’on peut observer, en sirotant son ouzo à l’ombre d’une tonnelle, le pêcheur sur son bateau, les enfants jouer au foot, les parties de jacquet entre hommes et les chats ronronner de bonheur. Megisti, Meis, Castelrosso, Kastelorizo Si les Turcs l’appellent Meis, les Arabes Mayas, les Italiens Castelrosso, les Français Kastelorizo et les Grecs Kastellorizo, son nom d’origine, qui date de l’Antiquité, est Megisti. Selon la légende, Megistus, un prince de Crète, aurait été le premier colon à débarquer sur l’île. Sauf que les archéologues ont aussi déniché des traces de peuplement néolithique. L’histoire demeure donc un peu floue, ce qui ajoute encore plus de mystère à cette île lointaine. La baie est gardée par la forteresse des chevaliers de Saint-Jean. Construite sur des rochers rouges, les Italiens la surnommèrent Kastel Rosso, reprise en Kastellorizo par les Grecs. L’unique village de ce rocher aux rives déchiquetées continue, lui, de porter le nom de Megisti. C’est autour du port, le lieu de rendez-vous de tous, que la vie se déroule, pour boire un café, un verre de vin ou un ouzo sous la tonnelle d’un bistro. Et déguster calmars frits, poisson grillé, salade grecque, tomates et feuilles de vigne farcies, baklavas, katoumari, revani et stravos. Une île d’exception, mais difficile d’accès. On est loin ici des foules de Mykonos, Santorino, Corfou, Lesbos, Samos, de la Crète… Kastelorizo se trouve à une demi-journée en bateau d’Athènes, à quatre heures de Rhodes et à vingt minutes de la ville de Kas, sur la Riviera turque. Le hic, c’est qu’une fois à Rhodes, en fonction du prochain vol pour Kastelorizo, il faudra peut-être passer une nuit ou deux dans la capitale, l’occasion de se promener dans les ruelles de la vieille ville, de visiter le palais du Grand Maître et de marcher sur la voie des chevaliers. L’avion reste le moyen de transport le plus rapide, surtout en été, alors que l’offre augmente. Une heure de vol d’Athènes à Rhodes et 25 minutes de Rhodes à Kastelorizo. Le hic, c’est qu’une fois à Rhodes, en fonction du prochain vol pour Kastelorizo, il faudra peut-être passer une nuit ou deux dans la capitale, l’occasion de se promener dans les ruelles de la vieille ville, de visiter le palais du Grand Maître et de marcher sur la voie des chevaliers. À Kastelorizo, ni circulation, ni stress. Un mini-aéroport grand comme un mouchoir de poche et une seule piste d’atterrissage d’à peine 800 mètres de long. Un seul taxi, une seule navette et une seule route asphaltée qui mène au seul village. Pas de voitures, ou si peu, et de très petite taille. Un crochet C’est de Kas, en Turquie, que nous avons pris le bateau pour Megisti. Une décision de dernière minute lors d’un voyage dans le sud de la Turquie. Un crochet le temps d’une journée. « La traversée ne dure que 20 minutes », m’avait dit Fethi Öcel, directeur chez Koptur, une agence réceptive spécialisée dans les voyages sur mesure en Turquie. « Vous allez pouvoir vérifier si le café grec est meilleur que le turc, l’ouzo meilleur que le raki et les baklavas si différents. » Vendu ! La suite fut simple. Il a suffi de laisser son passeport, la veille au soir, à l’agence qui gère le bateau — le visa pour entrer en Turquie permet de sortir du pays et d’y revenir pendant 90 jours. Le traversier accoste au petit port de Kastelorizo vers 10h30 et repart à 15h30. Ce qui laisse cinq heures pour explorer l’île. Le temps d’une randonnée au sommet de la montagne pour admirer la vue sur le port, d’une virée dans les ruelles de l’île et d’un repas. Et d’un repérage des hébergements de charme pour la prochaine fois. Car on rêve de revenir sur cette îlette absolument ravissante avec ses maisons colorées à deux étages, toutes garnies d’un balcon en bois et d’un fronton néoclassique à l’italienne. Et ses petites places pavées et fleuries de bougainvilliers, si apaisantes qu’on voudrait s’y installer à vie pour lire, écrire, peindre, dessiner, discuter de tout, se balader, jouer au backgammon, danser le sirtaki… avec Zorba. Le clou de la place ? La grotte bleue située au sud de l’île, à quelques minutes en caïque. On dit que c’est l’une des plus belles grottes marines de la Méditerranée. D’une longueur de 75 mètres, elle cacherait une jolie palette de couleurs et une décoration en stalactites du feu de Dieu. Du quai, nous marchons à travers d’anarchiques ruelles bordées de maisons en ruine et couvertes de ronces, avant d’emprunter l’escalier de pierre blanche en colimaçon — 400 marches et une mise en jambe assurée, qui mène en une vingtaine de minutes au sommet de la falaise. En haut, la vue sur le port en amphithéâtre, les maisons aux toits de tuiles rouges, les dômes d’églises, les vestiges de châteaux, la mer Méditerranée et la cité de Kas, en face, avec ses maisons blanches posées sur les Taurus qui se jettent dans la mer, est franchement spectaculaire. En vrac S’y rendre. Soit en avion depuis Athènes, via Rhodes, avec Olympic Air, ou en traversier à partir de Rhodes (quatre heures), ou encore de la petite ville de Kas, sur la Riviera turque (20 minutes). Dans ce dernier cas, l’agence de voyage qui offre la traversée en bateau, Meis Express, est une bonne option. Le coût : 35 euros. Assurez-vous d’avoir votre passeport et votre visa en règle pour la Turquie. Vous devrez laisser votre passeport la veille aux autorités, qui vous le rendront au retour de Kastelorizo. Où dormir. Si vous souhaitez loger à Kastelorizo, une adresse qui revient souvent dans les guides est l’hôtel Mediterraneo. L’endroit a été joliment décoré par sa propriétaire, l’architecte française Marie Rivalant. Une maison de vacances raffinée, les pieds dans l’eau. Et il paraît que les confitures servies au petit-déjeuner sont absolument divines. Où manger. Au Lazarakis, sur le quai à Megisti, le poulpe grillé est un délice. Le propriétaire, Yorgos, est le mari de Marie Rivalant. Et il connaît l’île comme le fond de sa poche. Des histoires et son histoire aussi. Vous y apprendrez, en sirotant un Metaxa (cognac grec), que David Guilmour, du groupe Pink Floyd, a composé l’album On an Island, dont son titre phare Castellorizon, après être tombé totalement sous le charme de Kastelorizo lors d’un voyage. À voir. Le château des chevaliers de Saint-Jean, qui date du XIVe siècle. Il n’en subsiste qu’une petite partie, mais qui donne une idée de l’époque. La tombe lycienne taillée au pied du château, à l’entrée du port, qui date du IVe siècle avant J.-C. Le Palaiokastro, le site le plus ancien de l’île. Il y reste quelques vestiges de bâtiments anciens, des citernes d’eau et des outils néolithiques. L’église Agios Konstantinos et Agia Éléni, au-dessus du Mandraki. La basilique à trois nefs et coupoles renferme de riches icônes. Le musée archéologique, près des ruines du château. On y retrouve des objets des périodes paléochrétienne et byzantine. Le monastère abandonné Aï-Yorgis tou Vounou, au sommet des 400 marches de l’escalier qui mène sur le plateau, au-dessus du port de Megisti. L’île se découvre à pied au fil de longues promenades dans les ruelles et sur les collines. Et en mode lenteur, donc cinq heures ne suffisent pas pour tout voir. Il faut y passer quelques jours.

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