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- Version littéraire d'une recette louisianaise de pouding au pain et au chocolat blanc...
Je prends des cours d'écriture littéraire en compagnie d'Éric Emmanuel-Schmitt. Bien sûr j'ai des devoirs. En voici un dans le cadre du cour de l'écrivant (ce que je suis en tant que journaliste) à l'écrivain, du littéral au littéraire: Il s'agissait donc de transformer le texte littéral d' une recette en texte littéraire. De l'écrivant à l'écrivain...une recette revisitée en mode littéraire Cuit dans un four à 350 degrés, je répands en 45 minutes dans le gîte une odeur de beurre, de crème épaisse, de sucre, de vanille et de chocolat blanc. Depuis quelques années je suis redevenu si irrésistible que je suis de tous les menus des restaurants en Louisiane. Je porte plusieurs noms en fonction de ma souche qui remonte à fort loin dans le temps. On dit que Marcus Gavius Apicius, parlait déjà de moi dans son traité gastronomique, le Coelius Apicius, l’un des premiers manuels d’art culinaire de l’histoire de l’humanité. Je serais aussi un petit cousin éloigné du « Oum Ali » égyptien, du « khumaia» irakien, du « žemlovka » tchèque, du « capirotada » mexicain, du « máglyarakás » hongrois, du « bread pudding » anglais et j’en passe. Tenez, dans le Nord-Pas-de-Calais, où je nourrissais jadis les familles de mineurs dans une cruelle nécessité, on me nommait « pain d’chien ». Et oui, j’ai été longtemps dans la tourmente. J’étais destiné aux pauvres, à une époque où le gaspillage était une calamité et mettre du pain au ramas, un péché. Je suis fricoté avec du pain rassis. Voilà, j’ai trahi le secret. Sept à huit tasses de pain blanc raviront seize personnes. Et c’est à tort que l’on croirait me rendre meilleur en utilisant du pain frais. À défaut de pain sec, taillez le bricheton en cubes que vous ferez sécher la nuit sur une plaque à air libre. À moins de préférer les apposer sur un papier parchemin avant de les loger au four une quinzaine de minutes à 350 degrés, sans leur faire prendre couleur. Renoncer au pain noir, il n’apportera qu’amertume à la douceur. Au temps pas si lointain où je nourrissais les moins bien nantis de ce monde, le pain rassis ne baignait pas dans trois tasses et demi de crème à fouetter, une tasse de lait, une demi-tasse de sucre, deux cuillérées à café de vanille et dix-huit onces de chocolat blanc grossièrement taillé. Un quintette qui aura bouilloté doucement à feu doux avant d’y plonger sept jaunes d’œuf et deux œufs battus que l’on dilue crescendo dans la chaude mixtion, mais nûment dans du lait, une graisse quelconque, et peut-être un édulcorant. Une fois sorti du four, on m’accompagne tantôt de crème glacée ou de crème Chantilly surmontée de cannelle ou de muscade, tantôt de chocolat ou de caramel fondu. Quant au bec fin, il m’arrosera de bon cœur de Bourbon. Voilà pour la petite touche Louisianaise!
- Montréal - Chasser les mystères du centre-ville
Jusqu’au 29 septembre, les mardis et samedis, le Musée McCord offre des circuits historiques extérieurs de 90 minutes au coeur de trois quartiers du centre-ville : le Mille carré doré, Milton-Parc et Ville-Marie. Une jolie occasion de découvrir l’histoire de la ville — et quelques-uns de ses mystères, au gré d’une promenade. Publié dans le Devoir du 27 juillet 2018 « L’opération Fish… vous connaissez ? » demande Flavie, notre guide en pointant du doigt l’édifice de la Sun Life, situé au 1155 rue Metcalfe, en face du square Dorchester. « Heuhhh… non, oui, en fait pas sûr, pas vraiment ! » répond-on en coeur. « Fish était le nom de code du cargo qui a accosté à Halifax le 1er juillet 1940 avec des réserves d’or et des biens précieux en provenance de la Grande-Bretagne, raconte Flavie. Pendant toute la durée de la guerre, l’or a été entreposé dans les chambres fortes de la Banque du Canada à Ottawa, mais les biens précieux, eux, ont été cachés dans une voûte souterraine, au troisième sous-sol de l’édifice de la Sun Life. » Curiosité titillée, j’irai plus tard visiter le site Web du Musée de la Banque du Canada, pour y apprendre que le plan de Churchill visait en tout et partout près de deux mille tonnes de lingots et de pièces d’or (dont des avoirs considérables de la Banque de France, qui tombera bientôt aux mains des Allemands). Que la perte d’une seule de ces cargaisons aurait été désastreuse et aurait sans doute scellé la défaite de la Grande-Bretagne. Quartiers centraux Pour une troisième année, le Musée McCord invite les Montréalais et les visiteurs à découvrir trois promenades historiques dans trois quartiers du centre-ville. « Le prestigieux Mille carré doré : hier et aujourd’hui » couvre l’histoire de ce luxueux secteur depuis le XIXe siècle. « Le sauvetage d’un quartier emblématique : Milton-Parc » raconte comment ce quartier a été sauvé dans les années 1970 grâce à une levée de boucliers populaire. Et la nouveauté cet été, le circuit thématique : « Ville-Marie : le Montréal des affaires », où circulent au quotidien quelque 500 000 personnes. Cette nouvelle promenade historique sillonne le quadrilatère formé par les rues Sherbrooke, René-Lévesque, McGill College et Mansfield, entre le Musée McCord et le square Dominion. Un secteur vibrant et cosmopolite où se côtoient églises, gratte-ciel, centres commerciaux, cafés et grands hôtels et qui raconte, outre l’histoire de la Sun Life, celle aussi de l’immeuble où loge le magasin Banana Republic, de la basilique Marie-Reine-du-Monde, de l’hôtel Le Reine Elizabeth, de Place Ville-Marie et de son phare… Florilège de découvertes La visite débute dans la rue Victoria, entre les rues Sherbrooke et Président-Kennedy, devant la sculpture Totem urbain. Histoire en dentelle qui représente de façon symbolique l’histoire de Montréal avec un clin d’oeil sur le Musée McCord. Après quelques mots sur la « Forêt urbaine » du Musée McCord qui propose depuis huit ans — toujours sur la rue Victoria, devenue piétonnière en été, diverses activités comme, entre autres, les concerts Shalom Montreal du mercredi midi et le yoga matinal des mardis et jeudis, cap vers la rue McGill College pour une explication de l’histoire de cette rue qui doit sa dénomination à l’Université McGill, où elle aboutit. « Cette avenue, entre Sherbrooke et Sainte-Catherine, a été cédée par l’Université McGill — alors le McGill College, à la Ville de Montréal en 1856, explique Flavie. Dès lors, l’avenue a pris ce nom et est vite devenue une rue résidentielle de prestige. Dans les années 1960, ce n’était qu’une rue étroite qui depuis a été élargie et bordée de bâtiments à l’architecture éclectique où le granit, le verre et l’acier sont utilisés à profusion. Ce qui permet d’assurer un lien visuel entre le centre-ville et le mont Royal. » Au-delà des bâtiments et de leur histoire parfois très originale, il y a dans cette magnifique et large rue bordée d’arbres et de bancs où il fait bon déguster une glace des sculptures si bien intégrées au paysage que l’on passe devant sans y porter attention. Parmi celles-ci — et non la moindre, La foule illuminée devant la tour BNC. « On passe devant, mais on en fait rarement le tour, fait remarquer Flavie. Par contre, elle est l’oeuvre d’art public la plus connue et la plus photographiée de Montréal. » L’oeuvre du sculpteur franco-britannique Raymond Mason s’étire sur 8,60 m de long. Elle est large de 3,20 m et haute de 3,24 m et présente 64 personnages de tous les âges, visages, ethnies et conditions allant de la joie, à la peur, à la douleur. « Les personnages de la La foule illuminée forment une société serrée avec ses couples, ses jeunes, ses vieux, ses rires, ses peurs, ses gens d’affaires, ses fans de sports, ses étudiants, ses différences, ses caractères, sa foule compacte, précise Flavie. Un clin d’oeil à l’humanité, avec ces joies et ses tristesses, et à la diversité dans une ville. » Besoin de vous asseoir quelques minutes ? Face à La foule illuminée, de l’autre côté de Mc Gill College, se trouve Le banc du secret de Léa Vivot. Un garçon tenant une pomme bien rouge dans la main chuchote un secret à l’oreille d’une jeune fille. Que peut-il bien lui dire ? Il y a une place pour deux autres personnes sur ce banc.
- Côte-Nord - Sur la route de Natashquan
Natashquan est à cinq heures de route de Sept-Îles. Sur la 138, nous longeons le golfe du Saint-Laurent. On se croirait au bord de la mer. Pour les fanatiques de la Côte-Est américaine, les plages y sont aussi belles, encore plus même, la foule de touristes en moins. Et une fois à Natashquan l'eau est délicieusement baignble. Raison de plus pour y passer ses vacances. De bois et d'amour À Rivière-au-Tonnerre, nous visitons l'église Saint-Hippolyte, en compagnie d'Yvon Bezeau, âgé de 92 ans. Notre chaleureux et très passionné guide, souhaiterait que ce lieu de culte, entièrement fait de bois sculpté par des artisans locaux, obtienne une reconnaissance patrimoniale. Nous y apprenons qu'il aura fallu six ans pour construire, en 1903, face au fleuve Saint-Laurent, une magnifique chapelle de style normand à la toiture semi cathédrale. « Les artisans ont sculpté au canif les boiseries qui sont toujours intactes», explique Yvon bedeau.» Macareux, petits pingouins, marsouins et pêche à la moppe À Longue-Pointe-de-Mingan, nous embarquons à bord d’un bateau pour une excursion de quelque 3 h 30 sur l’île Nue et l’île aux Perroquets. Les monolithes rongés par les vents du large, les macareux moine avec leurs gros becs colorés, les petits pingouins, le phare de l’île aux Perroquets, les marsouins et les rorquals sont autant de merveilles. Quant à la pêche aux oursins à l’aide d’une vadrouille, voilà-là une activité bien originale. Tout près de l'île aux Perroquets, le fond du fleuve est tapissé d'oursins.Le capitaine y plonge sa vadrouille et en ressort, collés au longs fils, une demi-douzaine de petits échinodermes. Notre guide coupe l'oursin en deux, le nettoie dans l' eau du golfe du Saint-Laurent, en sort une chair orangée qu'il distribue aux passagers. Elle est si succulente que l'on en redemande. Ici-ailleurs Au Portail Pélagie-Cormier, à Havre-Saint-Pierre on peut louer un audioguide routier « Sur la route de Natashquan » conçu pour les automobilistes visitant l’est de la Minganie. Sur une distance de 160 km jusqu’à Natashquan, on écoute sur deux CD les gens du pays raconter leur histoire et présenter leur milieu de vie. Des haltes sont suggérées. C’est ainsi que nous découvrons le charmant village Baie-Johan-Beetz, le fumoir d’Aguanish où l’on peut se procurer un saumon fumé excellent et l’île Michon. Au bout du coeur, au bout du monde Natashquan grouille de monde venu assister au 13e Festival du conte et de la légende de l’Innucadie. Le peuplement ici par les Acadiens remonte aux années 1850. Sur une période de 40 ans, une centaine de familles acadiennes des îles de la Madeleine s’établissent à Kegaska, à Blanc-Sablon, à Natashquan, à Havre-Saint-Pierre et à Mingan. Sur le thème de la transmission, ce festival met en valeur le milieu de vie qu’offre la Côte-Nord en donnant un espace aux communautés innues et acadiennes. À travers ce festival, nous avons découvert le village natal de Gilles Vigneault. En Vrac Où dormir. L'auberge La Cache est une très bonne adresse. Les chambres de style champêtre bien insonorisées allient modernisme, confort et charme. Et on a vue soit sur la mer, soit sur la forêt boréale. Table, cafetière, coupes à vin, téléviseur, wifi...rien ne manque! Les déjeuners sont copieux, santé et succulents. Il faut goûter au pain doré du propriétaire. https://www.aubergelacache.com/chambres Où prendre un verre. Au Café l'Échourerie en bord de mer, au 55 Allée des galets. https://cafe-lechourerie.business.site Où manger. À l'Echourerie, mais aussi au restaurant le Goût du large. On y sert les produits du terroir. J'ai adoré la soupe aux poissons ainsi que la morue, qui était bien apprêtée et bien fraîche. Et la tarte à la chicoutai, le petit fruit rouge-orangé emblématique de la Basse-Côte-Nord. Un vrai vrai vrai vrai délice! https://www.facebook.com/legoutdulargenatashquan/ Autres articles sur la Côte-Nord Article publié dans le quotidien Le Devoir du 30 juin 2018 Article publié dans le quotidien Le Devoir du 28 janvier 2012
- Côte-Nord (Qué.) - Nouvelles de Natashquan
Les Souffleurs commandos poétiques - collectif créé par Olivier Comte en 2001, regroupent aujourd'hui une quarantaine d’artistes (comédiens, écrivains, danseurs, musiciens, plasticiens…) autour d’une « Tentative de ralentissement du monde ». Ils sont connus un peu partout à travers le monde pour leurs « Commandos poétiques », lors desquels ils chuchotent à l’oreille des passants des secrets poétiques, philosophiques et littéraires à l’aide de longues cannes creuses [depuis 2001, des centaines d’apparitions publiques, en France et à l’international – ils travaillent les textes en langue originale et ont ainsi soufflé en espagnol au Mexique et en Espagne, en italien en Italie, en arabe en Syrie, en Jordanie et dans les Territoires palestiniens, en hébreu en Israël, en portugais au Brésil, en turc en Turquie, en roumain en Roumanie, en japonais au Japon, en anglais aux États-Unis.] Se définissant désormais en tant qu’artistes-poètes, le groupe, basé à Aubervilliers, en banlieue de Paris, pensent et expérimentent concrètement la possibilité de transformation du monde par le regard. Armés de la langue et de la pensée poétique qu’ils n’ont eu de cesse d’explorer depuis bientôt quinze ans, ils inventent un ensemble de gestes, œuvres, installations, écritures, performances, processus contaminants et de regards autour d’une « pensée de la vitesse ». En 2015, Les Souffleurs ont reçu le prix Senghor-Césaire pour l'ensemble de leur travail de création. Ce prix, assorti de la médaille de Chevalier de l'Ordre de la Pléiade, est décerné par l'Assemblée Parlementaire de la Francophonie et reconnaît les mérites de personnalités qui se sont illustrées en faveur de la promotion de la Francophonie et du dialogue des cultures. https://www.les-souffleurs.fr/qui-sommes-nous/ Ils souffleront cet automne à l'oreille des Natashquanais Durant leur tournée québécoise qui prendra place du 14 octobre au premier novembre- d'abord Montréal, puis Québec et Natashquan (du 30 octobre au 1er novembre), ce sont les mots d’auteurs de la province qui se rendront aux oreilles des passants. Selon les lieux visités, des textes seront soufflées dans la langue des auteurs francophones, anglophones et autochtones. Cinq Souffleurs voyageront donc jusqu'à Natashquan et la réserve innue de Nutashkuan, à quelques kilomètres de l'épicentre du village natal de Gilles Vigneault. « Les artistes doivent être capables de transformer le monde, ne serait-ce qu’une demi-seconde. », a expliqué à « Québec en toutes lettres» Olivier Comte, directeur artistique et créateur du collectif. (http://www.quebecentouteslettres.com/navigationsecondaire/actualités/les-souffleurs-commandos-poétiques-du-14-octobre-au-1er-novembre-2018/, Créés en 2001, Les Souffleurs, basés à Aubervilliers, en banlieue de Paris, regroupent aujourd’hui une quarantaine d’artistes (écrivains, acteurs, danseurs, musiciens, cinéastes, plasticiens). Ils se définissent comme des artistes poètes qui pensent et expérimentent une « tentative de ralentissement du monde ». Depuis 2001, ils ont soufflé à travers le monde du Mexique au Japon, en passant par la Syrie et les États -Unis. https://www.les-souffleurs.fr
- Bahamas - L'hôtel Atlantis Paradise Island
Le saviez-vous... Que la Cité perdue de l'Atlantide - civilisation mythique évoquée par Platon au IV è siècle avant notre ère, fut tour à tour située en Méditerranée, dans le Sahara, aux Açores, en Antarctique et... aux Bahamas. Et oui, aux Bahamas. Peut-être sous les eaux de Paradise Point, à Bimini. Qui sait? Une idée farfelue dites-vous? Vous avez certes raison. Mais certains ont su recycler le fameux mythe à leur profit. Comme, par exemple, Sol Kerzner, ce magnat sud-africain des casinos qui a bâti son méga hôtel, l' Atlantis, Paradise Island, autour de cette civilisation perdue. Pour le plaisir des touristes qui passent par cet hôtel. L'Atlantis est un méga aquarium. Ainsi d'un bâtiment à l'autre on marche en compagnie de requins, de « bonefish» ou Albula vulpes - poisson mythique, de 2 à 3 kg qui abonde dans les eaux peu profondes des Bahamas, de tortues, de raies manta et de milliers d'autres poissons exotiques... Des lagunes et des cascades dans les très beaux jardins Un immense hôtel avec un immense casino. Et toujours ces aquariums. Des piscines et des glissades d' eau au grand bonheur des familles...
- Montréal - Un thé au Centre Phi
Publié dans Le Devoir du 28 décembre 2018 Bien connu pour ses installations à la fine pointe de la technologie, notamment son exposition de réalité virtuelle en cours Écho : réverbération dans l’espace, le Centre Phi présente en entrée libre jusqu’au 6 janvier l’installation vidéo Poésie et thé. Douze artistes, douze poèmes, douze théières. Un espace zen et calmant, avant de plonger dans la réalité virtuelle pour qui décidera de poursuivre la visite du Phi. Si l’on boit le thé pour oublier le bruit du monde, comme l’a écrit l’auteur chinois Lu Yu de la dynastie Tang (618-907) dans son livre Le classique du thé, eh bien, mission accomplie. Dans l’espace Plateau du premier étage du Centre Phi, où est présenté le fameux projet vidéo Poésie et thé, les bruits et l’agitation de la ville sont bien loin. En tout, une dizaine d’écrans installés sur trois côtés présentent douze artistes qui se prêtent au jeu des rimes et des sonorités avec une telle frénésie qu’on en a la chair de poule. Le son est excellent, l’image est belle. D’ailleurs, dans ce bel immeuble rénové de quatre étages — l’ancienne fabrique de la cristallerie Holland —, à la fois lounge, studio de son et de postproduction cinématographique, salle de cinéma numérique, de spectacles, d’expositions, d’enregistrement audiovisuel, tout ici est à la fine pointe technologique. Une chorale de poèmes C’est sur le plus grand des écrans télé de l’espace que tour à tour les artistes déclament leur poème, assis à une table ornée de fleurs, de fruits, de plantes exotiques et de théières dont pas deux ne se ressemblent. Chaque artiste se verse une tasse de thé avec une adresse folle, en le faisant parfois couler d’un mètre au-dessus de la tasse. On entend le bruit du thé qui coule dans la tasse comme si l’on était assis à table avec l’artiste. Poèmes de Gaston Miron, Jay Winston Ritchie, Daria Colonna, Pablo Neruda, Peaches, Antoine-Roger Bolamba, Lao Tseu, Rumi, Richard Brautigan, Kamilah Aisha Moon, Shinji Moon et Juliana Huxtable, joliment récités par Lydia Képinski, Camille Poliquin et Laurence Lafond-Beaulne de Milk & Bone, Casey Spooner, Peaches, Pierre Kwenders, Yes Mccan, Narcy, Jessica Brillhart, Eliza McNitt, Miles Greenberg et Juliana Huxtable. De grands sujets sont abordés, tels le racisme, l’amour, la quête spirituelle, les revendications sociales… L’expression des artistes, leur respir, leur intensité émotionnelle, leur lente gestuelle… tout ça intrigue. Puis on se laisse envahir par le flot de mots, par la mélodie. On ne comprend pas toujours, mais ce n’est pas grave, puisque l’on peut écouter et réécouter le poème. Et on peut toujours demander des explications. « Nos médiateurs sont là pour aider les visiteurs », précise Myriam Achard, directrice des relations publiques et des communications au Phi. « Ils discutent avec eux, les rassurent et les prennent en charge au besoin. Ils sont l’une des forces de la maison. » Et c’est ainsi qu’en dégustant à son tour un thé — gracieuseté du Phi jusqu’au 6 janvier —, le visiteur découvre certains des précieux collaborateurs de cette ruche artistique du Vieux, issus de rencontres passées et de prestations récentes, à qui le Centre a demandé de se prêter au jeu de réciter un poème aimé en se servant une tasse de thé. De la poésie à la réalité virtuelle Quant à ceux qui s’intéressent à la réalité virtuelle, ils pourront par la même occasion s’initier à cet art sans avoir à acheter un billet pour l’exposition en cours. Tout à côté de Poésie et thé, deux fauteuils équipés d’un casque de RV invitent à visionner Pearl, une installation de six minutes créée par Patrick Osborne et réalisée par David Eisenmann. « Ce n’est pas une oeuvre récente, puisqu’elle date de 2016, mais c’est une oeuvre extrêmement touchante et qui m’a beaucoup marquée », confie Myriam Achard. C’est aussi le premier court métrage virtuel à avoir été mis en nomination pour un Oscar en 2017. Pearl a remporté un Peabody Award dans la catégorie « Futures of Media » et un prix Emmy dans la catégorie « Innovation in Interactive Programming ». Pearl raconte les aventures d’une petite fille et de son père qui, à bord de leur fidèle voiture à hayon, sillonnent le pays à la poursuite de leurs rêves. Cette automobile, qui leur sert aussi de maison, leur permet de se sortir de toutes les impasses et de trouver le bonheur partout où ils vont, même là où cela semble impossible. Cette touchante histoire raconte l’héritage qu’on laisse de génération en génération et l’amour qu’il porte. Puis, on a la piqûre. Vraiment. Et on finit par s’acheter un billet d’entrée de trois heures pour l’exposition en cours, Écho : réverbération dans l’espace, qui se termine le 20 janvier. Trois heures, un casque vissé à la tête, à tourner dans tous les sens pour ne rien manquer des installations. On en sort tremblant, étourdi, impressionné, bouleversé. Oui, bouleversé. Surtout après le visionnement de l’installation Vestige, une expérience en réalité virtuelle de treize minutes, réalisée par Aaron Bradbury et produite par Paul Mowbray, Antoine Cayrol et Jill Keklas Basmajian. Il s’agit d’un documentaire inventif qui explore la question de notre relation avec le deuil. On entre dans le cerveau de Lisa, une jeune Américaine de l’Utah qui fait le deuil d’Erik, son mari. On explore ses pensées, et expérimente avec elle la guérison qui prend place avec le temps. Ouf ! Quoi qu’il en soit, n’hésitez pas à franchir la porte de cet édifice du XIXe siècle, au 407, rue Saint-Pierre. Pour prendre le thé et découvrir un lieu d’art exceptionnel. Centre Phi
- France - Au Club Med Les Arcs Panorama avec l'École du ski français (ESF)
Impossible de ne pas les remarquer. Vêtus de rouge de la tête aux pieds — la charte vestimentaire des ESF imposant d’avoir 90 % de rouge sur leur tenue —, ils sont là tous les jours, sur les pistes, dans les rues, les guinguettes ou au Village discutant et rigolant avec les clients. Ces grands spécialistes de la montagne — un peu professeurs, un peu psychologues, un peu gentils organisateurs, un peu copains — sont hautement qualifiés. D’ailleurs, pour faire partie de cette corporation française tricotée serré en montagne, il faut traverser un cycle d’apprentissage d’une durée d’au moins quatre ans. Assurément, on est entre bonnes mains. Et on s’y attache ! Car non seulement nous apprennent-ils à maîtriser un virage « stem », à tailler des courbes, à s’essayer au passage entre les piquets, à travailler des figures de style libre dans un parc à neige, à dévaler une piste noire, ils sont aussi ceux qui nous feront découvrir des expériences grandeur nature que l’on n’aurait peut-être jamais pensé être capables de vivre un jour. Dès le premier matin, on jauge le niveau d’habileté du client, puis on forme les groupes. Et l’aventure en montagne commence. Deux heures de cours le matin et deux heures l’après-midi. Tantôt on peaufine sa technique, tantôt on file bon train, tantôt on se regarde skier, tantôt on parle de sa vie, des enfants, du travail, du dernier film de Woody Allen, des excellentes glaces artisanales du Club Med, des huîtres de la Charente-Maritime dégustées la veille, du fromage beaufort et de toutes les bonnes spécialités savoyardes que l’on retrouve au menu du buffet. Bon, on est fin prêt à monter au sommet de l’Aiguille rouge, point culminant du domaine, à 3226 mètres. Le panorama est en soi une bonne raison de grimper si haut. C’est de là que démarre l’Aiguille rouge, l’une des plus longues descentes de l’Europe. Sept kilomètres et un départ avec quelques courbes raides sur le glacier. Une nouvelle passerelle à l'Aiguille Rouge plus sécuritaire et jolie, en bois, fera le bonheur des contemplatifs. Club Med Les Arcs Panorama
- France - Au marché du samedi de Bourg Saint-Maurice dans la vallée de la Tarentaise
Byin lo bondzorh a vo ! Bien le bonjour à vous ! en patois local (franco-provençal) Le marché du samedi matin de Bourg Saint-Maurice a lieu à l' année, hiver comme été À deux pas de l’Italie, Bourg Saint Maurice - capitale de Haute-Tarentaise - est l’endroit rêvé pour découvrir les sites des Arcs et l’un des plus grands domaines skiables au monde, Paradiski, en moins de 7 petites minutes via le funiculaire. La gare TGV connecte le bourg aux grandes capitales européennes et en fait LE point de départ idéal de votre séjour de vacances dans la vallée. Club Med Les Arcs Panorama
- Tourisme France - Bienvenue au Club Med Les Arcs Panorama, sur le domaine Parasdiski
Publié dans le quotidien Le Devoir du 12 janvier 2019 Depuis sa création, le Club Méditerranée s’installe toujours sur de beaux sites. Les Arcs Panorama, dernier-né des Club Med alpins français, ne fait pas exception. Posé sur les pistes de ski d’Arc 1600, quelques centaines de mètres plus bas que Les Arcs 2000, ce superbe village marque un sommet dans le développement des Club Med dans le monde. « Ce nouveau fleuron Club Med 4 et 5 Tridents à la montagne est l’illustration de ce que nous faisons de mieux », a déclaré Henri Giscard d’Estaing, président du Club Med lors de l’inauguration des Arcs Panorama, le 14 décembre dernier. « Idéal pour les familles, un service numérique sophistiqué au service de nos clients, un espace Exclusive Collection doté d’une conciergerie privée et une architecture fidèle à l’histoire architecturale des Arcs et qui s’intègre à l’esprit créatif de cette belle station de ski. » À propos des Arcs C’est une grande station de ski alpin et de ski de fond, en Savoie, avec beaucoup de commerces, répartie sur plusieurs altitudes : Arc 2000, Arc 1950, Arc 1800, Arc 1600 et Bourg-Saint-Maurice dans la vallée de la Tarentaise, à 840 mètres d’altitude. Les Arcs donne sur l’édénique domaine Paradiski — qui comprend également les stations de ski de Peisey-Vallandry et de La Plagne, formant ainsi le deuxième plus grand domaine de ski français, avec plus de 425 kilomètres de pistes entre 1200 et 3250 mètres. En gros, deux sommets à plus de 3000 mètres d’altitude, deux glaciers skiables, quelque 35 pistes noires, 66 pistes rouges, 124 pistes bleues, 12 pistes vertes, 153 km de pistes de fond et ski nordique, trois pistes de luge, des parcs à snow, une piste de bobsleigh, luge et skeleton de 1800 m de long, comportant 19 virages, à La Plagne. Il faudra des jambes d’acier pour parcourir en une semaine le tiers du territoire. Chaque Arc a sa personnalité, ses petites rues piétonnes, ses bars, ses restaurants, ses boutiques, ses programmes d’animation, ses résidences hôtelières. Funiculaires, tapis roulant, téléski, télésiège, funitel, téléphérique et autobus branchent les différents Arcs. Le côté spécial d’Arc 1600 — outre son Club Med flambant neuf et son funiculaire Les Arcs’express reliant en sept minutes le village de Bourg-Saint-Maurice, c’est que la station que l’on surnomme « la familiale », est la première à avoir été créée, en 1968. Les Arcs de toutes les altitudes fêteront donc tout au long de 2019 leurs 50 ans. Bourg-Saint-Maurice dessert également les stations de ski de Tignes, Val-d’Isère et La Rosière. Le village de 7265 habitants, qui flirte avec le Parc national de la Vanoise et le massif du Mont-Blanc, niche à 30 km de la frontière franco-italienne située au col du Petit Saint-Bernard, seul passage carrossable reliant les vallées savoyardes et valdôtaines. L’esprit de la montagne Perché à 1750 mètres, en pleine forêt d’épicéas et de mélèzes, l’imposant hôtel 4 et 5 tridents, conçu par l’architecte Christian Plateau, président du cabinet Cap Architecture, comprend 434 chambres (1000 lits), dont 24 suites de luxe. Cap Architecture a conçu et développé ce joli village aux courbes aussi arrondies que les montagnes environnantes en s’inspirant du travail de Charlotte Perriand, collaboratrice de Le Corbusier, qui, entre 1967 et 1989, a créé les principaux bâtiments des Arcs, la seule station de ski en France à être classée monument du patrimoine du XXe siècle. Et le Club Med — propriété du conglomérat chinois Fosun International, qui a adopté au fil du temps la stratégie du raffinement et de l’élégance pour sourire à une clientèle internationale exigeante — compte bien poursuivre son développement en montagne. « Notre intention est d’ouvrir un village par année », précise Henri Giscard d’Estaing. « L’an dernier, le resort montagne Samaoëns Grand Massif en Haute-Savoie, cette année Les Arcs Panorama, l’an prochain L’Alpe d’Huez qui passe d’un 3 à un 4 tridents… « Sans oublier, bien sûr, le Club Med montagne de Charlevoix, au Québec, actuellement en construction, et dont l’ouverture est prévue pour décembre 2020. » A priori, on associe le Club Med — au même titre que la concurrence qui offre des séjours tout compris à l’ombre des cocotiers — aux destinations soleil. Mais la marque aux tridents a ceci d’unique au monde qu’elle propose aussi le tout-compris en montagne. L’hiver, et à l’avenir l’été, avec des activités originales comme l’accrobranche, la via ferrata, le vélo tout terrain (VTT), la trottinette de descente, le canyoning, le rafting, la randonnée pédestre. Le Club Med déploie cette année au sein de tous ses « resorts » l’application Mhikes, sorte de GPS de la randonnée à pied et à bicyclette en France. Quant aux Arcs Panorama — le plus grand Club Med des Alpes, sorti de terre en 19 mois de travaux, au coût de près de 100 millions d’euros (150 millions de dollars canadiens) —, on ne pouvait choisir meilleur nom pour ce 15e Club Med montagne dans les Alpes françaises. La vue sur l’ensemble de la vallée de la Haute Tarentaise et des massifs du Beaufortain et du Mont-Blanc est extraordinaire de partout : les chambres, les espaces communs, les restaurants et les terrasses extérieures. On se lève à tout bout de champ pendant les repas pour photographier les sommets qui pointent dans un ciel bleu azur ou la brume qui s’installe. Le restaurant La Pierre Blanche propose matin, midi et soir un somptueux buffet composé de stations offrant des spécialités savoyardes (crozet, tartiflette, fondue, poisson grillé, fromages AOC), françaises (foie gras, par exemple), italiennes, méditerranéennes, indiennes, chinoises… selon le thème du jour. Un coin bébé permet aux parents de préparer leurs repas. Pour une expérience culinaire exclusive avec vue panoramique sur la vallée depuis la terrasse, le restaurant Gourmet Lounge, situé à 1790 mètres d’altitude, propose à la carte un pique-nique gourmet à l’heure du lunch, un tea timel’après-midi et un repas découverte le soir. On y trouve aussi un bar et les services d’un sommelier. L’intérieur du complexe, décoré par le designer Didier Rey, de Studio Design, ne manque ni d’originalité, ni de couleurs, ni de lumière. Toutefois pas d’esprit chalet tout en bois, ni de vraies cheminées. Adieu odeur du feu de camp. La décoration s’inspire des codes montagnards traditionnels et la nature est intégrée à cette décoration sous une forme plutôt moderne avec des biches grandeur nature au tournant des allées, des épicéas sur les murs des chambres, des sapins dessinés sur les tapis, un glacier au bar. Le « Ski Room » donne sur la plate-forme de départ « skis aux pieds ». Un casier avec système de séchage est mis à la disposition des clients. N’est-ce pas le bonheur de n’avoir qu’à enfiler ses bottes de ski et à sortir pour se retrouver au cœur d’un colossal domaine skiable à la porte de sa chambre ? Dès le premier matin, les moniteurs et monitrices de l’École française du ski (EFS), tout de rouge vêtus, jaugent le niveau d’habileté du client, puis forment les groupes. Et l’aventure en montagne commence. « La forêt enchante le Club », tel est le thème de ce grand village perché des Alpes savoyardes. De quoi faire rêver les enfants de 4 mois à 17 ans : Club Med « bienvenue bébé » pour les petits de 4 à 23 mois, petit Club Med (pour les 2 à 3 ans), Mini Club Med (pour les 4 à 10 ans), Club Med Passworld (pour les 11 à 17 ans). Le village propose toute une gamme d’encadrements, d’animations et de cours de ski (dès 4 ans). « Ils peuvent même jouer aux petits chefs en invitant leur parent à souper au Bread & Co, un restaurant destiné aux familles, précise Carolyne Doyon, vice-présidente principale Canada & Mexique pour le Club Med. « Au Club Med, le programme pour enfants n’est pas qu’un service de gardiennage, c’est un programme de développement. » Et rien n’oblige à skier ou à chausser des raquettes, on peut décider d’aller à Bourg-Saint-Maurice au marché du samedi matin (ouvert toute l’année) ou à la Coopérative laitière de Haute Tarentaise pour y découvrir les secrets de la confection du Beaufort. Ou simplement prendre du bon temps à la piscine, au hammam, dans le bain-tourbillon extérieur, au spa, au salon, au bar ou sur l’une ou l’autre des terrasses face à la montagne avec un bon livre et une petite liqueur de génépi de Savoie. Selon l’humeur. INFORMATIONS PRATIQUES Air Canada — partenaire de Club Med pour les Canadiens — propose des vols directs hebdomadaires à partir de Montréal vers Lyon ou Genève (à peu près à la même distance des Arcs Panorama, soit 2h30 de route). Par exemple, départ le samedi de Montréal-Trudeau avec arrivée le dimanche au Club Med à temps pour commencer sa semaine. Retour le dimanche. Le forfait Club Med pour les Canadiens comprend le transfert entre les aéroports de Lyon ou de Genève et le Village lorsque le vol est réservé avec le Club Med, l’hébergement, les repas et les collations en journée et en soirée, les boissons alcoolisées et non alcoolisées en journée et en soirée, les remontées mécaniques, les leçons de ski et les sorties en petits groupes accompagnés par des guides de l’École de ski française, l’accès aux installations sportives au sein du Village, les clubs pour les enfants de 4 à 17 ans, la détente, à la piscine intérieure, le hammam et le bain-tourbillon extérieur, le wifi et les pourboires. Des accompagnements personnalisés avec des guides de l’École française du ski sont possibles à la carte si l’on souhaite faire du ski hors piste, de la raquette ou du ski de randonnée. Pour découvrir de petites guinguettes, un village, un lac de montagne, un glacier, un sommet et des stations de ski éloignées. Club Med Les Arcs Panorama
- Martinique - Randonnée au sommet de la montagne Pelée via le fin fond du cratère
Ce matin, la montagne est couverte de brume. Rien de nouveau! Le volcan subit les assauts du vent et de l'eau en quasi-permanence. Les précipitations atteignent parfois jusqu'à dix mètres d'eau par an. Voilà pourquoi la forêt a du mal à s'installer sur les flancs de la Pelée, constitués d'arbres rabougris. Brrr! Un chandail est de mise. À se demander ce que nous faisons ici, sachant que partout ailleurs sur l'île il fait beau et chaud. Il y a une heure à peine, nous longions la mer Caraïbe, dont la couleur azur se confondait avec le bleu du ciel. Quel changement! En quelques minutes nous passons du bleu turquoise au vert intense, du soleil qui tape aux nuages qui nous glacent les os et nous mouillent jusqu'à l'âme. Mais le moment est magique. Outre celui de gravir un volcan qui a su se montrer terriblement meurtrier en 1902, l'intérêt réside dans les étonnants paysages sommitaux. En contournant la caldeira, on ne peut s'empêcher de penser à l'éruption volcanique au début du siècle dernier. Malgré des signes précurseurs (mouvements telluriques, rivières gonflées, odeur de soufre et coulées de boue), les habitants de Saint-Pierre ne veulent pas croire au pire. Au matin du 8 mai 1902, la montagne de gaz et de roches explose pourtant dans un vacarme vraiment assourdissant. L'onde de choc est d'une telle violence que les premières victimes sont pulvérisées par une pluie de roches. Le tout est suivi d'une nuée ardente qui s'abat sur la ville à une vitesse de 500 km/h et brûle tout sur son passage. Pas de lave. En 90 secondes, 30 000 personnes et la plus belle ville des Antilles, alors capitale de la Martinique, disparaissent sous les cendres. Le sentier emprunte une succession de ravinements et d'enrochements raides où il faut s'agripper de pierre en pierre. Et attention le sentier peut-être extrêmement glissant par temps de pluie, comme aujourd'hui. Les flancs sont jonchés d'herbe, de fougères et de framboisiers. De l'Aileron, par beau temps, on découvre une vue splendide sur Saint-Pierre à l'ouest, le massif des Pitons du Carbet au sud et la péninsule de la Caravelle à l'est. Nous - c'est à dire mes deux filles et moi ainsi qu'une collègue journaliste Marie-Sophie, rejoignons la caldeira par une crête qui monte en pente douce et se dirige sur les plateaux des palmistes. La montagne Pelée doit son nom à son dôme dépouillé d'arbres. On domine maintenant le cratère formé par l'explosion de 1902. De là, on aperçoit les murailles des trois dômes nés d'éruptions successives: morne Lacroix à 1243 mètres, point culminant avant 1902; dômes jumeaux à 1362 mètres, formés lors de l'éruption de 1902; et le Chinois à 1397 mètres, issu de l'éruption de 1929, le point culminant de l'île. La descente dans le cratère est particulièrement à pic. Une échelle permet d'éviter un passage raide, boueux et glissant et l, érosion inexorable de la montagne. Ambiance « spooky» à souhait. On se croirait sincèrement dans le film Le Seigneur des Anneaux. On voit à peine nos pieds tellement la brume est épaisse. L'insoutenable légèreté de l'être : continuer ou pas? Nous continuons, il est encore tôt. Aucun regret l'effort vaut le coup, celui, entre autres, de grimper un volcan qui ne dort que d'un oeil. Aujourd'hui nous ne verrons pas les paysages sommitaux, mais la belle dame ne perd rien pour attendre. Nous y reviendrons.
- Kent Monkman - «Honte et préjugés: une histoire de résilience», au Musée McCord
Jusqu'au 5 mai 2019, le Musée McCord présente Honte et préjugés : une histoire de résilience, de l’artiste Kent Monkman. Cette exposition solo, dont l'artiste cri est le commissaire, revisite - à travers le regard de Miss Chief Eagle Testickle, son alter ego spirituel, l’histoire du Canada depuis la signature de la Confédération. Témoin des moments clés de l’histoire des peuples autochtones, Miss Chief évoque les 150 années d’existence du Canada et rend hommage à la résilience des peuples autochtones d’aujourd’hui. Tout au long du parcours, le récit à la fois incisif et déchirant des mémoires de Miss Chief Eagle Testickle accompagne les œuvres. En neuf chapitres thématiques, Miss Chief Eagle Testickle dépeint les effets dévastateurs des politiques colonialistes d’une époque pas si lointaine encore: l’impact de l’arrivée de Wolf et Montcalm, l’horreur des pensionnats, la famine et la maladie... 1. Kent Monkman, Mauvais remède, 2014, Collection de Paul Desmarais, jr 2. Kent Monkman, Lutte pour l'équilibre, 2013, Collection de Marine et Karen Schreiber 3. Kent Monkman, Le Petit déjeuner sur l'herbe, 2014, Peters Projects, Santa Fe, NM « Ils voulaient faire sortir l'Indien de nous; ils n'ont pas pu le faire, mais ils ont réussi à nous démoraliser. Génération après génération, nous avons passé nos enfances dans les pensionnats, où l'on nia pas cessé de nous répéter que nous étions inférieurs, jusqu'à ce que nous y croyions nous-même» , raconte Miss Chief Eagle Testickle dans le livret Extraits des mémoires de Miss Chief Eagle Testickle, l'alter ego de l'artiste canadien Kent Monkman. « Afin de créer une rétrospective troublante de ce que Kent Monkman qualifie de «plus grande période de dévastation de l’histoire des Premiers Peuples », l’exposition fait appel à l’humour et à la pensée critique. Les oeuvres fouettent parfois les idées reçues, confrontent l’hétéronormativité et la pensée binaire des genres, opposent la glorification de la religion catholique à la détresse profonde qu’elle occasionne, se moquent de l’opulence du colonialisme en ces terres autochtones et rappellent les conséquences des traités qui ont changé à jamais le cours de l’histoire», lit-on dans un communiqué publié par le Musée . Le livret Extraits des mémoires de Miss Chief Eagle Testickle - que l'on peut consulter durant au cours de l' exposition, est offert aux visiteurs en trois langues : crie, française et anglaise. Musée McCord
- «Papillons en liberté», au Jardin botanique de Montréal, jusqu'au 28 avril 2019.
« Papillons en liberté» prend place dans la grande serre du Jardin botanique de Montréal. Papillons en provenance du Costa Rica, d'El Salvador, des États-Unis, du Kenya, de la Malaisie, des Philippines et de la Tanzanie. Quelque 75 espèces de papillons seront présentées durant l'événement. Entre 1500 à 2000 papillons présents dans la serre. Une escapade exotique pour fuir les frimas de l'hiver. Parmi les vedettes, le Greta oto, de la famille des nymphalidés. Il faudra bien ouvrir l'oeil pour le voir, car il n'est pas facile à repérer, en raison de la transparence de ses ailes qui sont pour lui un instrument naturel de camouflage. Puis, il y a le Morpho bleu. Certains d' entre vous se souviennent sûrement du magnifique film de la réalisatrice Léa Pool, Le Papillon bleu. Et bien, le« Morpho helenor», on le voit partout dans la grande serre, papillonner de fleur en fleur. Vous verrez, en vol il éblouit par le bleu de ses ailes, mais lorsqu'il ferme ses ailes et se pose sur un tronc d'arbres, il disparaît. Dans les coulisses de Papillons en liberté Ces insectes lépidoptères se nourrissent de plantes nectarifères comme l'arbustre à papillons, la jacinthe, la lantana, la pentas, le rhaphiolepis et les arbustres du genre pachystachys. De plantes hôtes aussi comme l'asclépias, le calliandra, le goyavier, la passiflore, le bananier, la lime de Tahiti... « Le décor se monte quatre semaines avant l'événement », explique Viviane Fortier, horticultrice en charge de la serre d'exposition. « Et les végétaux à nectar changent à peu près aux deux semaines durant les deux mois de l'événement» . Il y aura un vent de printemps autour de Pâques», promet l'horticultrice. Les papillons adorent les fleurs colorées. « Et nous travaillons en lutte biologique», précise Viviane Fortier. Aucun traitements ou pesticides ne sont utilisés dans les serres. « La lutte biologique est une méthode de contrôle des ravageurs qui utilise des organismes vivants (insectes, bactéries, nématodes ou champignons) pour réduire les populations de ravageurs. La lutte biologique est utilisée pour remplacer les pesticides conventionnels.» Papillons en liberté en quelques chiffres Nombre de papillons présents dans la serre : de 1500 à 2000 Nombre de papillons relâchés quotidiennement: une centaine Nombre de papillons relâchés durant tout l'événement: entre 15000et 20 000 Nombre de papillons présentés durant l'événement: environ 75 Nombre d'espèces de papillons observées lors d'une visite: environ 50 Température dans la serre : 24 C à 29 C Papillons en liberté sera à l'affiche de la grande serre du jardin botanique de Montréal jusqu'au 28 avril, du mardi au dimanche, de 9 h à 17 h ainsi que le 22 avril (Pâques) Espace pour la vie : http://espacepourlavie.ca
















