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  • Photo du rédacteurHélène Clément

La Beauce à vélo - Réinventer la roue



La Saint-Jean marque le début des vacances et des activités estivales partout au Québec. Le moment est propice pour se mettre en selle et fêter le solstice d'été à la campagne. Enfourchons nos vélos et profitons de ces trois jours de congé pour découvrir, à 100 kilomètres au sud de Québec, la Beauce et les Etchemins, jolie contrée forgée depuis 400 ans par des «patenteux, des entêtés et des ingénieux».


Un bon exemple: le nouveau circuit «Vélo Villages», aussi connu sous l'appellation «Le Montagnard», un itinéraire balisé de 250 kilomètres qui relie 17 villages de la Beauce et des Etchemins, la plupart perchés au sommet d'une montagne. Un tracé sur route secondaire qui ne s'adresse ni aux néophytes ni aux jeunes enfants. Des villages qui se gagnent en bonne suée cycliste, avec des panoramas parfois époustouflants. Mollets mous s'abstenir!

En 2003, le Centre local de développement (CLD) des Etchemins organisait un voyage agrotouristique dans le Massif central, en France. «On a remarqué que les villages étaient reliés par des sentiers pédestres et que chacun avait sa spécialité», raconte Suzanne Turgeon, présidente de Tourisme Chaudière-Appalaches et responsable des communications au CLD des Etchemins. «Dans l'un d'eux, on fabriquait des couteaux; dans l'autre, on élevait des moutons... »

Afin de créer une synergie entre ces différents villages, des intervenants en développement touristique ont mis sur pied «Rando Plume», une formule comprenant nuitée à l'hôtel, souper et petit-déjeuner. «L'idée, charmante et sans prétention, nous a tout de suite plu, et nous avons décidé d'élaborer un concept semblable dans notre région», ajoute Mme Turgeon, qui trouve que le Massif central ressemble aux Appalaches.

Par monts et par vaux

De Saint-Simon-les-Mines, la pente est forte pour atteindre le village de Saint-Benjamin, prélude à ce qui nous attend au cours des deux prochains jours. Les Appalaches, ce n'est ni le Gothard ni le mont Blanc, mais ça se respecte. La mise en jambes est assurée!

À Saint-Benjamin, on raconte que «pour s'offrir un nouveau tabernacle, on fit appel aux jeunes de la paroisse. Chaque fois qu'ils sacraient, ils devaient mettre une obole dans le tabernacle déposé dans un lieu public du village pour l'occasion. Il semble que l'église n'eut pas à attendre longtemps le nouvel ornement».

Onze des treize villages traversés dans les Etchemins sont perchés au sommet d'une montagne. Chacun a son église et sa petite histoire. On apprend qu'à Sainte-Justine, les trappistes ont donné le coup d'envoi à la colonisation et qu'une visite guidée de l'ancien monastère permet de découvrir leur mode de vie. Que Lac-Etchemin abrite le centre eucharistique et marial Spiri-Maria, qui donne à la région une allure de terre sainte, et qu'à Saint-Magloire vivaient les frères Baillargeon, Jean, Paul, Adrien, Lionel, Charles et Antonio, la famille de lutteurs la plus forte au monde. Un musée situé dans le Café Bistro raconte leur histoire de 1947 à 1976.

Sécurité et liberté

Le circuit «Vélo Villages» (ou «Le Montagnard») a la particularité d'offrir tout au long de son parcours des trousses de réparation en cas de bris mineurs. Sur la carte, dix sites sont désignés «Halte secours»: Saint-Georges, Saint-Benjamin, Lac-Etchemin, Saint-Luc-de-Bellechasse, Saint-Magloire, Sainte-Justine, Saint-Cyprien, Saint-Louis-de-Gonzague, Saint-Prosper et Saint-Zacharie. Ces haltes se trouvent au dépanneur ou au magasin général des villages.

Dans l'éventualité d'un pépin plus sérieux, des vélos sont disponibles pour terminer le parcours. À la condition, bien sûr, d'avoir pris un forfait week-end. On vous apporte alors la bicyclette de rechange sur le lieu du bris et on se charge de transporter votre vélo brisé au point de départ. À la manière de la CAA, un coup de téléphone et vous êtes dépanné! On assure aussi le transport des bagages d'un site d'hébergement à l'autre. Une dizaine d'auberges, de gîtes et de manoirs ponctuent le parcours. Le point de départ se trouve à Saint-Georges.

On gare la voiture dans le stationnement du Georgesville, puis on récupère la carte du circuit «Vélo Villages» au comptoir de réservation de l'hôtel. On en profite pour réserver le prochain hébergement et convenir du transport des bagages. Un préposé nous explique la marche à suivre. L'aventure peut également commencer par un massage (sur réservation) au centre de spa de l'hôtel, question de distiller la future agression de nos corps plus habitués aux langueurs des siestes hivernales qu'au souffle régulier d'un coeur endurant. On ne se refait pas.

Cette fois, ça y est, c'est un départ. Il faut compter au moins deux jours pour parcourir les 250 kilomètres, trois jours idéalement si on souhaite visiter les attraits touristiques recommandés en chemin, se baigner et assister aux activités de la Saint-Jean prévues dans les villages. Toutefois, rien ne vous empêche de ne parcourir qu'une fraction du circuit, de profiter de l'hébergement et de manger de bons petits plats plutôt que des kilomètres de vélo.


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