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  • Photo du rédacteurHélène Clément

Jardin botanique de Montréal - La fine fleur de Noël


Jardin botanique de Montréal

Il était une fois, au Mexique, une jeune fille du nom de Pépita. Elle marchait tristement vers l'église en cette veille de Noël. Pépita pleurait; elle ne pouvait, comme tous les autres enfants, offrir un cadeau à l'Enfant Jésus. Un sage la console: «Pépita, je suis sûr que même le cadeau le plus humble, donné avec amour, sera grandement apprécié.» Consolée, la petite fille cueille sur le bord de la route un bouquet de feuilles d'un arbuste commun. Ô miracle, aussitôt déposées près de la crèche, les feuilles se transforment en bractées d'un rouge intense. Ainsi le veut la légende du poinsettia, devenu la plante de Noël.


Sept mille lumières de Noël, 550 poinsettias dont la très populaire variété da vinci (rien à voir avec le Code!), 350 cyclamens, 120 plumbago indica, jolie petite plante à floraison rose saumon, 10 sapins baumiers, une épinette bleue du Colorado garnie de cyclamens roses, de magnifiques orchidées et un méga-arbre de Noël au centre de la grande serre. Sacré décor! Ainsi le veut la tradition au Jardin botanique qui, depuis 1956, nous en met plein la vue et l'odorat.

«Le rouge, le vert et le blanc, c'est une coutume chez nous. Je me rappelle qu'une année, nous avions opté pour un Noël méditerranéen mais le thème avait déçu les habitués, note la porte-parole Marie-Joëlle Filion. Les gens veulent du poinsettia, des sapins et des flocons de neige. Ces derniers sont d'ailleurs notre thème cette année.»

Le clou de l'exposition: un arbre de Noël géant composé de 200 poinsettias blancs. On dirait vraiment qu'il est couvert de flocons de neige. Trois ouvriers ont travaillé une journée entière pour ériger l'impressionnante pièce. Ils ont d'abord dû monter une structure en bois de 13 étages sur laquelle sont posés les poinsettias. Au centre, un tuyau pour l'irrigation. Chaque plant a son goutteur lui fournissant l'eau dont il a besoin.

On imagine que le poinsettia est une fleur. Erreur! En fait, l'euphorbia pulcherrima est un arbuste qui appartient à la famille des euphorbiacées. Les parties vivement colorées sont des bractées, feuilles modifiées qui entourent les vraies fleurs, petites, jaunes et peu spectaculaires. Si les bractées rouges dominent le marché, on en retrouve des roses, des blanches, des orangées, des marbrées, des tachetées et même des ondulées.

Originaire du sud du Mexique et d'Amérique centrale, la plus populaire de nos plantes décoratives de Noël atteint parfois, dans son habitat naturel, plus de trois mètres de hauteur. Ce qui n'est pas le cas dans nos maisons.

Pour ajouter à l'esprit des Fêtes, le Jardin botanique a greffé cette année à son exposition florale un programme culturel musicalement riche. Les spectacles commencent ce week-end par des cantiques de Noël, interprétés demain par l'Ensemble vocal Dorval et dimanche par le Choeur Laurentien. Quant au conte musical Casse-Noisette, qui vise les enfants de trois à neuf ans, il prendra place les 17, 29 et 30 décembre.

Ce n'est pas tout: les réjouissances se poursuivent même après Noël en compagnie de l'Ensemble musical Renaissance qui, du 26 au 30 décembre, fera revivre les Noëls anciens au rythme des luth, viole de gambe et flûte, et du groupe Duo Jazz en fête du 1er au 5 janvier 2007.

Une fois comblé par tant de culture, on ne manquera pas de visiter les jardins extérieurs, photogéniques même sous un couvert de neige. Dix-huit mille lumières de Noël ornent les majestueux sapins de Douglas et les épinettes. Givrés, les arbres à fruits persistants ont de la gueule et encore plus lorsque fréquentés par un jaseur ou un durbec.

Les postes d'alimentation pour oiseaux distribueront cet hiver plus d'une demi-tonne de graines que mésanges, sitelles, pics, cardinaux, chardonnerets se partageront sous l'oeil des observateurs aguerris ou néophytes.

Et, comble du bonheur, on peut même brûler quelques calories en profitant des 18 kilomètres de sentiers de ski de randonnée qui sillonnent le parc Maisonneuve et le Jardin botanique, à partir du bâtiment administratif jusqu'au Biodôme, en passant par la Maison de l'arbre, l'Insectarium, le Pavillon japonais, le Jardin de Chine et les serres Louis-Dupire.

Une fois son fou lâché, on ne manquera pas de visiter la boutique L'Orchidée qui demeure, entre autres, le meilleur endroit pour acheter son poinsettia ou recevoir des informations sur son entretien. La seule règle: les bichonner chez soi avec autant d'amour qu'au Jardin!

Et peu importe la légende, les poinsettias demeurent pour les Mexicains les flores de la Noche Buena ou les «fleurs de la Nuit Sainte». Autrefois, dans leur médecine populaire, on appliquait les feuilles en cataplasme pour traiter les maladies de la peau. On les broyait et les incorporait aussi à une boisson pour accroître la production de lait chez les femmes qui allaitaient et on utilisait les bractées rouges dans la fabrication d'une teinture cramoisie.

Mais, autres temps, autres moeurs, ici, on attribue au poinsettia une certaine toxicité. On conseille donc, par mesure de précaution, de garder la plante hors de la portée des enfants.

***Jardin botanique de Montréal, grande serre d'exposition, www.museumsnature.ca.



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