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  • Photo du rédacteurHélène Clément

Tel-Aviv à vélo


Tel-Aviv dégage une forte vitalité qui s’exprime dans l’architecture, les loisirs, la culture, la gastronomie. Plus qu’une porte d’entrée — l’aéroport international étant situé là, des voyageurs y sont en route vers Jérusalem, la mer Morte, Nazareth… —, elle mérite qu’on s’y attarde. Et pourquoi pas à vélo ! Un moyen aussi dynamique que cette cité fringante aux multiples surnoms, dont celui de « ville qui ne dort jamais».


Article publié dans le quotidien Le Devoir du 1 juillet 2017


Visiter Israël ? Une expérience plutôt facile à réaliser depuis qu’Air Transat a ajouté une liaison directe depuis Montréal à son programme estival. Environ dix heures et demie de vol entre les aéroports Trudeau et Ben Gourion, à 18 kilomètres du centre de Tel-Aviv–Jaffa.


Quelques heures et hop, nous voilà au Moyen-Orient, face au Tayelet, la promenade qui longe sur plus de dix kilomètres les plages de Tel-Aviv et que les gens arpentent en marchant, en courant, en pédalant, en trottinant… jus de grenade à la main.


Tel-Aviv ? On se pince pour être sûre de ne pas rêver. On s’attend à une ville conservatrice, sous tension, et on découvre une métropole vibrante, aux airs de Miami et de New York, où les Tel-Aviviens croquent la vie à pleines dents, de jour comme de nuit.


On se divertit ici comme s’il y avait urgence de vivre. Peut-être est-ce le cas dans cette ville de quelque 400 000 habitants, plus connue pour sa guerre que pour sa place prépondérante sur la scène gastronomique, culturelle, architecturale et de haute technologie. N’est-ce pas à Tel-Aviv que l’application WAZE, notamment, a vu le jour ?


Tel-Aviv n’est pas envoûtante comme Jérusalem, mais certainement plus légère. On comprend mieux la raison de l’un de ses nombreux surnoms : « La Bulle ».


Une bulle qui semble avoir fait de la légèreté, de l’optimisme et de la tolérance ses armes. À Tel-Aviv, on flâne, on drague, on fait du sport, on boit du café en terrasse et on fait la fête jusqu’au petit matin. Une forme d’aisance complétée par une énergie enflammée de créativité qui place Israël sur la scène internationale en art, en mode, en cinéma.


« Bien des Israéliens croient que la vie ici, ce n’est pas la vraie vie, explique Dror Shoresh, le guide avec qui nous découvrons la ville de nuit. Pour eux, nous vivons dans une bulle, loin de la réalité conflictuelle de l’État. Si bien qu’on a adopté ce surnom en se disant que, peut-être bien que Tel-Aviv n’a rien à voir avec l’État d’Israël. » Cafés, bars, restaurants branchés, musées et une quinzaine de plages pour tous les goûts : promeneurs de chiens, surfeurs, amateurs de natation, de « matkot », de « batucada » brésilienne et de tambours du shabbat, enfants, gais, religieux très pratiquants…


S’ajoutent à cela 120 kilomètres de voies cyclables et du soleil 300 jours par année.


Tel-Aviv–Jaffa a des airs de vacances et de liberté. Avec, en sus, une histoire qui remonte à 3500 ans. Inutile de dire qu’une journée et demie, c’est bien peu pour l’explorer.


D’accord avec le guide Lonely Planet Israël et les territoires palestiniens : « Seule une immersion d’au moins une semaine à Tel-Aviv permet d’en saisir l’essence. »


Celle que l’on surnomme la « ville blanche », la « Big Orange », la « ville qui ne dort jamais », « la bulle », la capitale du « cool méditerranéen » abonde de sites culturels et gastronomiques incontournables : le Musée d’art de Tel-Aviv avec sa collection de tableaux impressionnistes et postimpressionnistes mettant à l’honneur Renoir, Gauguin, Degas, Pissarro, Monet, Picasso, Cézanne, Chagall, Van Gogh…


Et l’exposition temporaire Expo 67, où Israël a recréé son pavillon de l’île Notre-Dame. Cette expo, qui souligne à la fois le 50e anniversaire d’Expo 67 à Montréal et celui de la guerre des Six Jours, déclenchée le 5 juin 1967 et qui a permis à l’État hébreu d’accroître considérablement son territoire, est présentée jusqu’en septembre prochain.


Il faudra revenir pour aller déambuler dans les rues étroites et colorées du Shuk HaCarmel, le marché de rue le plus typique de la ville, ouvert tous les jours de la semaine sauf celui du shabbat, le samedi.


« Le shabbat, c’est un peu comme le dimanche chez vous, dit Paule Rakower, notre guide. C’est notre jour de repos. Il commence juste avant le coucher du soleil le vendredi. Les bureaux sont fermés, mais aussi les boutiques de détail et les supermarchés. »


Si la « Halakha » interdit de faire du commerce pendant le shabbat, Tel-Aviv semble épargnée par cette loi juive. Jérusalem Ouest aussi. Des accords de statu quo autorisent les restos, discos, bars, cinémas, musées et épiceries à rester ouverts. Les Tel-Aviviens profitent donc de leur septième jour de la semaine pour sortir en famille. Les restaurants sont bondés et la vie bat son plein aussi bien à la synagogue qu’à la plage.


« Ce que j’aime à Tel-Aviv, c’est ce sentiment de liberté, poursuit la guide. Ici, chacun se sent libre de faire ce qu’il veut, sans être jugé. Que l’on soit très pratiquant ou pas du tout, homosexuel, parent célibataire, jeune, vieux, tous y trouvent leur place. »


À vélo


Tel-Aviv se visite bien à vélo. La ville est petite et plate — géographiquement —, avec des pistes cyclables un peu partout, le long des grands boulevards et du littoral et dans les parcs. C’est le meilleur moyen de passer de quartier en quartier, chacun ayant un caractère bien particulier, tout en faisant un pied de nez à la circulation.


Plusieurs agences proposent des sorties dans le centre-ville ainsi que dans le parc Ha Yarkon, à Jaffa ou sur le Tayelet, cette fameuse promenade le long de la mer entre le port de Tel-Aviv et celui de la vieille cité de Jaffa, le quartier le plus ancien.


Jaffa. Mon coup de coeur. L’une des plus vieilles villes au monde et un des plus vieux ports. Celui où le roi Salomon reçut les cèdres du Liban pour la construction du temple de Jérusalem ; où l’apôtre Pierre, selon le Nouveau Testament, éleva Tabitha, et où Jonas fut recraché par la baleine après trois jours passés dans les entrailles du mammifère marin.


Aujourd’hui, on se balade dans un dédale de ruelles et de bâtiments en grès transformés en ateliers pour artistes et sur une place centrale, Kikar Kedumim, bordée de cafés et de boutiques de souvenirs. Se trouve aussi l’église franciscaine Saint-Pierre, consacrée en 1654. Son beffroi domine la Méditerranée et une partie de Tel-Aviv.


Sur le Tayelet bordé de palmiers, on ne perd jamais de vue la mer. On y trouve des restaurants, des bars à jus, des discos, des magasins de glace, des écoles de surf, une statue de David ben Gourion faisant le poirier, des gradins pour observer le coucher du soleil et la fameuse piscine Gordon, un arrêt obligatoire pour les amateurs de natation.


De taille olympique et en plein air, on la remplit quotidiennement d’eau de mer puisée dans la Méditerranée. Et pas de repos pour le shabbat. Elle est ouverte tous les jours dès 5 h du matin. Parfait pour brûler quelques calories avant le petit-déjeuner.


Et parlons-en, de ce sacro-saint petit-déjeuner israélien, qui s’apparente à un festin. Jus de fruits frais, salades et grande variété de légumes, de fruits et de fromages, pain fraîchement sorti du four, poissons, viandes, yogourts, céréales, olives, café, thé… Ouf !


Les origines de ce repas gargantuesque ? « Du kibboutz, au début du XXe siècle, explique Paule Rakower. Les ouvriers commençaient leur journée de travail à l’aube dans les champs. Ils revenaient affamés et se nourrissaient de tout ce que la terre leur offrait. Des fruits, des légumes frais, des oeufs, des produits laitiers, de la viande, des olives… Et les hôtels ont suivi en offrant ces petits-déjeuners sous forme de buffet copieux. »


Il y a les agences de vélo, donc, qui proposent des visites guidées, mais Tel-Aviv a aussi mis en place Tel-O-Fun — un jeu de mots avec ofan, qui signifie « vélo » en hébreu —, un service de location de vélo (semblable au Bixi montréalais) fort de quelque 1500 vélos et 150 stations d’accueil situées près des lieux touristiques et des grands boulevards.


Ne reste qu’à étudier l’hébreu pour déchiffrer, sur les bornes, les informations de location ou à demander à un passant de vous les traduire.


EN VRAC


S’y rendre. Jusqu’au 29 octobre prochain, deux fois par semaine, Air Transat offre une liaison directe Montréal–Tel-Aviv. Le voyageur a le choix entre une panoplie de forfaits allant du simple vol aux séjours organisés. Air Canada offre aussi un vol direct Montréal–Tel-Aviv, deux fois par semaine, jusqu’au 16 octobre.

Dormir. L’hôtel Carlton Tel-Aviv est une bonne adresse pour son accueil et son confort, mais aussi pour sa situation géographique à deux pas de la plage Hilton et du Teyalet, et à mi-chemin entre le port de Jaffa et celui de Tel-Aviv. Un bon endroit aussi pour déguster le petit-déjeuner israélien.

Manger. Tel-Aviv compte un grand nombre de restaurants gérés par des chefs locaux et très appréciés. Parmi ceux-ci, le Messa est une bonne adresse qui offre une cuisine méditerranéenne gastronomique et raffinée proposée par le chef Aviv Moshe. Il est devenu l’un des endroits les plus branchés de la ville.

Au complexe et centre commercial Sorona, une ancienne colonie templière vieille de 140 ans devenue un mégacentre culinaire à Tel-Aviv. Ce marché de 8700 mètres carrés, à quelques minutes à pied du Vieux-Jaffa, abrite des dizaines de magasins d’alimentation spécialisés du monde entier et une panoplie de restaurants, de cafés et de galeries d’art.

Voir. Tel-Aviv compte plus de bâtiments de style Bauhaus que tout autre endroit au monde, constituant une vaste partie de la ville que l’on appelle ici la « Ville blanche », classée au Patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2003. Bien que plusieurs d’entre eux soient en mauvais état, des centaines d’autres ont été rénovés ou sont en passe de l’être.

Prendre un verre et danser jusqu’aux petites heures du matin… Kuli AlmaSputnik BarRothschild Allenby Market, Yavne.

Lire. Comprendre Israël, du Montréalais Élias Levy, publié aux éditions Ulysse. Israël et les territoires palestiniens, aux éditions Lonely Planet.

Renseignements tourisme.otisrael.com


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