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  • Photo du rédacteurHélène Clément

Guatemala - Sur la route des volcans, d'Antigua au lac Atitlan


C’est par bateau que l’on rejoint les villages autour du lac Atitlán, dominé par trois volcans. Ci-dessus, la « lancha », bateau-bus, au départ de Panajachel.

Antigua – L’étonnante variété de paysages et la grande diversité culturelle du Guatemala font de ce petit État d’Amérique centrale, baigné au sud par l’océan Pacifique et au nord-est par la mer des Caraïbes, un pays passionnant à visiter. À l’ombre des volcans, entre la jolie ville coloniale de La Antigua Guatemala et les villages indigènes hauts en couleur du lac Atitlán.


Article publié dans le Devoir du 29 décembre 2012

Rien à faire, le ciel reste nuageux. Impossible d’entr’apercevoir ne serait-ce que le contour du volcan Agua. Raison de plus pour élire domicile plus d’un jour dans cette jolie ville coloniale. Par beau temps, où que l’on soit dans Antigua, on voit l’Agua, situé à dix kilomètres d’ici. Mais aujourd’hui, le beau dôme, à 3766 mètres, se trouve sous un couvert de nuages.


À la différence des autres volcans de la région, comme le Fuego et le Pacaya, l’Agua se présente en situation isolée au milieu des plaines. Son cône parfait à l’allure d’un entonnoir est donc visible de loin. Il est d’ailleurs si beau que le Guatemala a émis des timbres à son effigie.


À défaut de pouvoir admirer live l’Agua endormi depuis 100 000 ans, le visiteur peut aller s’émerveiller au couvent Las Capuchinas devant une fresque qui représente le volcan surplombant Antigua. Par la même occasion, il peut aussi visiter le cloître aux grosses colonnes et aux galeries voûtées, son jardin et sa tour aux dix-huit cellules construite autour d’un patio circulaire. Histoire de se faire une idée de la vie menée dans ce beau prieuré par les religieuses madrilènes qui, avant le séisme de 1773, s’occupaient d’un orphelinat et d’un hôpital pour femmes.


La grande séductrice


Les guides touristiques sont unanimes : la beauté coloniale d’Antigua, avec ses rues pavées, ses ruines (causées par deux tremblements de terre), ses multiples hébergements - plus de 140 hôtels, auberges de jeunesse et« posadas » -,ses restaurants, ses cafés (et son excellent café), ses boutiques d’art, en fait l’une des étapes préférées des voyageurs en visite au pays des couleurs.


À l’ombre du Parque central, il faut prendre le temps de déguster un café de chez Café Barista, à l’angle nord-ouest du parc, avant de se lancer dans la visite des ruines de la cathédrale de Santiago détruite par le séisme de 1773. Incroyables, ces énormes fragments de colonnes qui gisent toujours sous les arcades de brique, comme si le tremblement de terre venait d’avoir lieu.


À Antigua, pas de bâtiments en hauteur. Donc, pas de grandes tours à appartements ni de grands hôtels qui viennent obstruer la vue sur les volcans Agua, Fuego et Acatanango. Pourquoi ? Les ruines parlent d’elles-mêmes. L’histoire de cette ancienne capitale née en 1543 des conquêtes espagnoles et classée au patrimoine de l’Unesco, en 1979, a été ponctuée de séismes, d’éruptions volcaniques et d’inondations. Qui voudraient vivre aujourd’hui au 17e étage d’un immeuble ?


« L’histoire tourmentée de la ville a d’ailleurs commencé sur les flancs du volcan Agua, le 11 septembre 1541 », raconte Laura Calderon, notre guide. « Une coulée de boue provenant de la montagne a pour ainsi dire enseveli la localité [premier emplacement de la capitale] alors située dans l’actuelle Ciudad Vieja, à sept kilomètres d’ici. Ce n’est que deux ans plus tard qu’apparaît sur la carte du monde Santiago de los Caballeros, le nom d’Antigua à l’époque. »


Antigua, alias Santiago de Guatemala donc, sera pendant près de deux siècles un important centre politique, économique, religieux et culturel. Mais la capitale située au beau milieu d’une zone sismique active n’est pas au bout de ses peines. La terre gronde à répétition et finit par avoir raison de la belle coloniale en 1773. À bout, les autorités espagnoles décident de s’installer dans la vallée de La Ermita, à 45 kilomètres à l’ouest d’Antigua. En 1775, le roi Charles III signe une charte ordonnant la construction de Guatemala Ciudad, depuis la capitale du Guatemala.


L’embarras du choix


Plusieurs motivations incitent les touristes à visiter Antigua : la richesse de l’histoire, la joliesse des maisons aux couleurs pastel, le café exquis, l’ivresse de grimper l’un ou l’autre des trois volcans qui dominent la ville, la gentillesse des habitants, les nombreuses écoles d’espagnol.


« Elles attirent les étudiants du monde entier, dit Laura Calderon. Le choix est vaste à Antigua et la plupart des écoles offrent tous les niveaux d’apprentissage. Et si un cours dure trois semaines en moyenne, rien n’empêche de s’inscrire à une leçon d’une heure seulement ou alors de s’installer à Antigua pour plusieurs mois, histoire d’explorer les environs de la ville. »


Nul besoin d’être un grand marcheur pour grimper le volcan Pacaya (2552 mètres d’altitude) situé à 25 kilomètres d’Antigua. Et il est encore actif ! On atteint le cratère en deux heures de marche max. À l’occasion, il arrive de voir une coulée de magma en ébullition au milieu d’un champ de lave durci. Attention aux petites explosions rocheuses. C’est ça, le danger !


Autre très beau site à visiter au Guatemala : le lac Atitlán à trois heures de route d’Antigua ou de Guatemala City. Le visiteur qui voyage en autobus a tout intérêt à suivre le conseil du guide Lonely Planet sur le Guatemala : se placer du côté droit du véhicule pour ne rien manquer de la vue époustouflante sur le lac couleur indigo et les trois volcans qui le dominent.


À Solola, petite ville située sur une falaise, à 2060 mètres d’altitude, un belvédère invite les voyageurs à faire une courte pause contemplative. Le moment est propice, avant la pluie qui risque de tomber, pour capter en images le reflet du volcan San Pedro (3020 m) sur le lac d’une longueur de huit kilomètres du nord au sud et dix-huit d’est en ouest. Très photogénique.


Une longue descente en serpentins de huit kilomètres mène à Panajachel, principale localité sur les bords du lac. Les rues piétonnes du centre-ville sont bordées de cybercafés, d’agences de voyage, de vendeurs d’artisanat, d’hôtels, de restaurants, de bars. Première véritable rencontre avec les mayas cakchiquel et « tzutuhil » venus des villages environnants vendre leur artisanat.


Partout l’accueil est souriant. Dans les rues, les enfants vous saluent et les commerçantes vous emboîtent le pas, histoire de vous soutirer quelques quetzal, bien sûr, mais aussi de vous initier à leur savoir-faire ancestral. Elles vendent tissus colorés, foulards, tapis, kilim.


Lorsqu’elles sont vêtues du huipil traditionnel, un connaisseur saurait dire, par la couleur de leur tunique, duquel des douze villages autour du lac proviennent ces femmes mayas, pour la plupart tisserandes de mère en fille.


Du coton au textile


C’est en lancha (bateaux-bus), au départ de Panajachel, que l’on rejoint les villages de Santiago Atitlán et San Juan La Laguna. Entre plantations de café, de coton, de bananes et de maïs, les deux localités aux rues pavées et pentues vivent au rythme des humeurs du lac Atitlán.


Interrogés sur leur vision de la fin du monde par leurs ancêtres, les Mayas tz’utujil de San Juan La Laguna répondent qu’ils craignent bien plus les dégâts occasionnés par la montée des eaux du lac que tout autre chose. En accostant au quai, on voit les maisons inondées. Désolant !


À San Juan comme à Santiago Atitlán, les femmes portent des jupes à rayures et des huipils brodés de fleurs colorées, d’oiseaux, d’astres… Et elles assurent le maintien des traditions au grand plaisir des touristes. À San Juan, les femmes de l’Association de tisserandes « Telar de Cintura Chinimaya » ouvrent grandes les portes de leur atelier, ce qui permet aux visiteurs de suivre les étapes de travail des fileuses, teinturières et tisserandes du village de 5600 habitants.


« Dans les coopératives artisanales, la priorité est donnée aux teintures végétales locales et au coton biologique filé à la main », explique Mercedes, une femme « tzutuhil » qui s’empresse de nous amener dans son jardin pour nous exposer les étapes de la teinture à partir de plantes locales.


Avant que ne se lève le « Xocomil », ce fameux vent qui peut déchaîner le lac Atitlán en moins de deux, et que les étoiles s’allument, une visite à Maximon, cette divinité tenue en grand honneur dans les Hautes Terres du Guatemala, complète notre découverte de Santiago Atitlán.


Comme le personnage change de maison tous les ans, un enfant du village nous conduit vers la statue de bois drapée de cravates et d’écharpes colorées et fumant un gros cigare. C’est Juan, un villageois qui a la tâche de surveiller le personnage 12 heures par jour, 365 jours par année. C’est aussi lui qui recueille les offrandes (Maximon adore le rhum et les cigarettes).


« L’effigie du dieu est installée dans la maison d’un membre de la confrérie maya catholique, lit-on dans le guide Lonely Planet. Selon les anthropologues, Maximon déménage chaque année de façon à équilibrer les pouvoirs locaux. » Quoi qu’il en soit, ni le chemin à travers les ruelles de Santiago Atitlán emprunté pour se rendre au domicile ni la rencontre avec le « personnage » ne laissent indifférent. Pas plus d’ailleurs qu’un voyage au Guatemala.


En vrac


Où dormir: Le choix d’hébergement est aussi grand à Guatemala City qu’à Antigua. Les voyagistes ont toutefois tendance à préférer amener leurs clients directement à Antigua. Les hébergements de charme Porta Hotel del Lago et la Posada de Don Rodrigo à Antigua sont deux bonnes adresses.

Organiser son voyage. L’agence de voyages Uniktour propose le Honduras et le Guatemala à son programme. Consulter Gregory Dedrumel, qui vous guidera vers des spécialistes du Guatemala afin de vous aider à concocter un itinéraire à la carte digne de vos attentes. Ou bien Jad Haddad, chez Terres d’aventures, pour un voyage en groupe à la fois culturel et sportif.

Aimé la visite du musée de l’atelier et du magasin La Casa del Jade, à Antigua. Le jade était très apprécié des anciens Mayas.

Mangé des plats typiquement maya et du terroir guatémaltèque, créés par le chef Humberto Dominguez, sous une palata au toit en feuilles de palmier, sur fond de marimba, au restaurant Kakao, situé dans la zone 10 à Guatemala City.

À lire : les guides Ulysse ou Lonely Planet sur le Guatemala. Vous y trouverez mille et uns conseils pratiques pour réussir votre voyage dans ce pays assez bien organisé pour les touristes.

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