top of page
  • Photo du rédacteurHélène Clément

Costa Rica - La pura vida







Couvert d'épaisses forêts, laboratoire biologique à ciel ouvert, le Costa Rica est surtout fréquenté pour sa flore et sa faune exceptionnelles. Mais ce petit pays, bordé à l'est par la mer des Caraïbes et à l'ouest par l'océan Pacifique, est aussi un territoire parsemé de volcans actifs, de bords de mer idylliques et d'aventure à profusion. Et que dire des Ticos, ce peuple chaleureux? Un pays à découvrir au-delà de la promenade biologique.


Un écriteau annonce Dos Pinos, petit port d'embarquement à 60 kilomètres de Siquirres, étape tranquille entre la capitale San José et la côte caraïbe. C'est là que nous embarquons pour un safari de trois jours dans le parc national de Tortuguero. La traversée jusqu'au village du même nom dure deux heures. Le capitaine n'est pas pressé : si un caïman daigne montrer son large museau, eh bien, on prendra le temps nécessaire pour l'observer. « Profitons du moment », lance Jorge, notre guide. C'est ça, la pura vida !

Accessible uniquement en bateau par un réseau de lagunes, le parc national de Tortuguero cultive le mystère. Il rappelle l'Amazonie. On y vient pour observer la nature au coeur de la jungle d'où résonnent cris, chants et bruissements. La forêt est si dense que le champ de vision est réduit à quelques mètres seulement. Impossible de pénétrer plus en profondeur ce milieu farouche !

Toucans, perroquets, crapauds et singes hurleurs tiennent le crachoir sans pour autant faire bouger d'un poil le paresseux, qui n'en finit plus de dormir à la cime d'un arbre. Notre guide fixe la rive : « Là... Sur un lit de feuilles mortes... À gauche de l'arbre ! Un caïman assoupi. » Mince, on dirait un bout de bois. Tiens, un papillon bleu ! « C'est le Morpho peleides limpida », précise Jorge.

La présence du guide Jorge, les trois premiers jours, a permis de nous acclimater avec les moeurs et coutumes du pays, ce qu'il en coûte pour y vivre et les habitudes alimentaires, avant de prendre les routes du Costa Rica.

Jorge ne manque pas une occasion de nous renseigner sur la faune et la flore de son pays. Il a compris que l'équilibre du Costa Rica passait non seulement par la culture de la banane, de l'ananas et du café, mais aussi par le respect de l'environnement, un attrait touristique important qui se traduit en or vert.

Fondé dans les années 1920, ne profitant de l'électricité que depuis une trentaine d'années et où peu de personnes disposent d'un téléphone à la maison, le village de Tortuguero abrite 500 habitants qui vivent au rythme du tourisme. Jadis un village de pêcheurs afro-caribéens, il est maintenant peuplé aussi par des Nicaraguayens. Les rues étroites, les maisons colorées et la petite église confèrent à l'endroit un caractère irrésistible.

Plusieurs hôtels rustiques bordent les canaux et offrent des tours guidés en pirogue. On peut également se balader en kayak sur les lagunes, sans accompagnateur, à l'image du Costa Rica, qui se découvre aisément d'un bout à l'autre de son territoire.

Situé entre le Nicaragua et le Panama, ce petit pays d'Amérique centrale, de la taille de la Suisse, est une terre d'aventure exceptionnelle à découvrir en toute liberté : jungle, montagnes, plages, rivières, tout est accessible aussi bien en voiture qu'à pied, à cheval ou en bateau. Le Costa Rica abrite entre autres 10 000 espèces de plantes, 1550 d'orchidées, 15 000 de papillons, 34 000 d'insectes, 800 d'oiseaux, soit 5 % de toutes les espèces végétales et animales de la planète. Une terre qui grouille d'activité de toutes sortes, au pays des Ticos (les Costaricains).

Itinéraire sur mesure

Après ce premier contact, nous avons parcouru le Circuit en liberté de Tours Mont-Royal, qui comprend le billet d'avion, la voiture, l'hébergement, quelques activités et certains repas.

«Ces forfaits offrent beaucoup de latitude et de liberté de mouvement, note Luce Prud'Homme, directeur du marketing chez Tours Mont-Royal. Il n'y a pas d'horaire fixe autre que celui d'être à son hôtel au jour dit. Sans dépendre d'un groupe, on s'arrête et on repart quand on veut. Cette formule semble convenir de plus en plus aux baby-boomers friands d'aventure et de liberté. » Les tarifs préférentiels du voyagiste, dans certains cas, représentent une économie par rapport à un voyage que l'on organiserait seul. Et une économie d'énergie aussi, puisqu'on nous suggère un itinéraire adapté à nos besoins.

Le Costa Rica se prête bien à cette formule. « En premier lieu, le pays est sécuritaire, répond Marie Boivin, vice-présidente développement des produits chez TMR. Au delà de cela, bien sûr, il y a la faune, la flore, l'aventure et de nombreuses activités sportives comme la randonnée pédestre, l'équitation, le rafting et le "canopy tour", l'attraction-vedette du pays. »

Le canopy tour est l'équivalent des circuits « d'arbre en arbre » au Québec. On se suspend à une poulie et on se laisse glisser sur un câble relié aux arbres à une hauteur impressionnante, entre les branches et les lianes de la forêt tropicale, façon Tarzan. Parfois, la distance entre deux arbres peut atteindre 140 mètres. Les moins casse-cou ont le choix des sky walks, ces randonnées pédestres sur ponts suspendus qui permettent de découvrir la canopée sans attraper un torticolis.

Après la visite de Tortuguero, nous voilà en route pour Fortuna, au pied du volcan Arenal, l'un des plus actifs au monde. De là : le volcan Rincon de la Vieja, à 25 kilomètres au nord de Liberia, puis Playa Pan de Azucar sur la côte Pacifique, Monteverde, capitale de l'écotourisme, le parc national Manuel Antonio à proximité de Quepos, et finalement San José.

La route interaméricaine qui traverse le Costa Rica du nord au sud s'étire sur 534 kilomètres. Si cette autoroute est dans l'ensemble en bon état, les chemins secondaires, eux, ne sont pas toujours asphaltés et par grosse pluie deviennent facilement des sentiers boueux, raboteux, inondés. Une voiture style jeep est donc indispensable pour qui souhaite accéder à des coins reculés ou voyager pendant la saison des pluies.

Le Costa Rica, destination soleil ? Oui, mais pas forcément. Nous y étions en mai, au début de la saison des pluies qui se poursuit jusqu'en novembre. Dieu qu'il a plu ! Et après ? La pluie est chaude. Là, on vit sous son parapluie, on ne craint pas de se faire mouiller, on vaque à ses occupations comme si de rien n'était. Souvent, on est trempé jusqu'aux os. Un aspect positif à cela : c'est la période de reproduction des animaux. Ces derniers demeurent donc à proximité de leur nid, ce qui permet de les observer. Ainsi, nous avons eu la chance de voir dans un parc national un employé tenter de sauver un bébé toucan tombé de son nid ; il lui donnait patiemment la becquée avec des gallo pinto (mélange de riz et de fèves), le mets national des Ticos.

S'il y a un volcan à ne pas manquer, c'est bien l'Arenal. Avec ses 1633 mètres d'altitude, la tête dans les nuages, il est l'image parfaite qu'on se fait du volcan typique, fumerolles et grondements inclus. Il crache du feu et à l'occasion on peut observer les coulées de lave. Un spectacle qui laisse une profonde impression.

Le parc national Rincon de la Vieja est l'un des plus beaux du Costa Rica avec ses paysages magnifiques, ses eaux thermales et ses chutes spectaculaires où la baignade est délicieuse. Au sommet du volcan, le brouillard et la pluie ne nous laisseront rien contempler de ses neuf cratères. En revanche, une randonnée en boucle de trois kilomètres sur le sentier Pailas nous a permis d'admirer fumerolles, bassins de boue bouillonnante, marmites de vase ainsi qu'un volcan miniature de boue appelé volcancito.

De Liberia, nous filons sur la côte Pacifique, à 35 kilomètres à l'ouest de la capitale de la province du Guanacaste. La route mène à Filadelphia, Belen et enfin Brasilito, petit hameau authentique habité essentiellement par les Ticos. De là, les amateurs de surf prendront la direction de la Playa Tamarindo et les amoureux de la nature celle de la Playa Grande pour y observer la tortue luth qui vient y pondre ses oeufs. Cette tortue géante pond une centaine d'oeufs dans un trou de 70 centimètres de profondeur, qu'elle creuse elle-même à l'aide de ses pattes avant et recouvre ensuite de sable, puis regagne la mer. Il faut compter 68 jours d'incubation. Trois autres espèces de tortues fréquentent le Costa Rica : la Ridley, la Hawksbill et la tortue verte du Pacifique.

Là encore, sur la côte Pacifique, la biodiversité est surprenante, surtout dans le parc Manuel Antonio, à sept kilomètres de Quepos. Ratons laveurs, coatis, agoutis, iguanes, paresseux, singes sagouins, singes capucins et singes hurleurs se partagent le territoire. Et les touristes ne les effraient aucunement. Gare à vos paniers à pique-nique !

En arrivant à Guaitil, petit village d'artistes spécialisés dans la confection de poteries, il pleut des trombes. Mario, l'un des artistes installés autour de la place centrale, nous salue de la main et nous invite à entrer dans son atelier. L'homme d'origine chorotega, la plus importante tribu indienne du Costa Rica, alimente sans cesse son four à bois où cuisent quelques poteries. Les braises servent aussi à faire griller la viande du repas du midi. L'odeur est irrésistible !

Les Choretegas, ou « peuple qui fuit », originaires du Sud mexicain, auraient appartenu à une civilisation centre-américaine antérieure aux Mayas. Établis depuis le IXe siècle sur la côte Pacifique, l'actuelle province du Guanacaste, les Indiens choretegas continuent de pratiquer leur art d'inspiration mexicaine.

Un voyage au Costa Rica serait incomplet sans un détour à Monteverde, quoique la route de terre qui y grimpe soit éprouvante : une ascension de trois heures entre ciel et terre. Les paysages rappellent la Suisse, on y fabrique même du fromage. Une initiative de la communauté quaker qui vit là depuis 1951. C'est l'abolition du service militaire, en 1948, qui les aurait conduits dans ce coin reculé du Costa Rica. Monteverde, c'est La Mecque des écologistes : on y découvre tous les secrets de la forêt tropicale, de jour comme de nuit. La petite ville foisonne d'auberges et de restaurants à l'enseigne écologique. On mange bien, le café est bon, il y a de l'ambiance. C'est la pura vida !

En vrac

- Il existe deux saisons au pays : la saison sèche, qui s'étend de décembre à avril, et la saison des pluies, qui dure de mai à novembre. - Les cartes de crédit sont généralement acceptées dans les hôtels et les restaurants et les guichets automatiques de la banque Banco Popular, situés dans les grands centres, acceptent les cartes de débit canadiennes. Attention ! Les Ticos peuvent refuser des billets déchirés ou froissés. La devise du pays est le colon.

bottom of page