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  • Photo du rédacteurHélène Clément

Le nouvel hôtel au Massif de Charlevoix - La ferme est ouverte


Photo: Le Massif de Charlevoix La réception de l’hôtel La Ferme du projet Le Massif de Charlevoix.


Baie-Saint-Paul — Entre urbanité et ruralité, l’hôtel La Ferme, troisième volet du mégaprojet récréotouristique Le Massif de Charlevoix, joue de raffinement au milieu des pâturages. Un hôtel au confort soigné, tout de bois, de verre et de céramique, hommage au patrimoine culturel et historique du lieu.


Article publié dans le Devoir du 29 septembre 2012

Près des rails, entre fleuve et montagne, à un kilomètre de l’hôtel La Ferme, on cherche à entendre monsieur Toung, le célèbre ouaouaron musicien du roman de Gabrielle Roy, Cet été qui chantait. L’écrivaine entretenait, lors de ses balades, une conversation avec le facétieux ouaouaron guitariste. Il est vrai que monsieur Tong habitait plutôt une mare du côté de Petite-Rivière-Saint-François, mais ce n’est pas loin. Quelques kilomètres seulement. On cherche aussi, en bordure de la voie ferrée, l’onagre, la clochette bleue, la molène, la gesse, la rose sauvage.


« Tout le long de ce chemin de fer abondent les fleurs sauvages, écrit Gabrielle Roy. C’est qu’une fois habituées au souffle de la locomotive et à la pauvreté du sol, elles ont trouvé ici des avantages rares : par exemple de n’être jamais broutées ni non plus souvent cueillies. »


Le promoteur du projet, Daniel Gauthier, cofondateur du Cirque du Soleil, celui qui, à une autre époque, crachait le feu et exécutait des acrobaties dans les rues de Baie Saint-Paul, a réussi cette fois à mettre en scène non pas des saltimbanques mais des paysages et des gens qui habitent ce joli coin de pays qu’est Charlevoix.


« Nos trois pôles sont vivants, il nous reste à les faire danser ensemble », a lancé Daniel Gauthier la semaine dernière, lors de l’inauguration de La Ferme en présence de la première ministre du Québec et députée de Charlevoix-Côte-de-Beaupré, Pauline Marois. « D’abord la montagne, puis le train panoramique entre Québec et La Malbaie, et enfin l’hôtel. »


Au fil de l’histoire


C’est en 1891 que commence l’aventure de ce lieu, sur les terres des Petites Franciscaines de Marie venues s’installer à Baie-Saint-Paul, à l’invitation du curé Ambroise-Martial Fafard. Débute alors l’exploitation d’une ferme qui assurera la subsistance des pensionnaires de l’hospice Sainte-Anne et de leur communauté : 1500 personnes au plus fort de la production.


Les religieuses exploitent un troupeau de vaches, une laiterie, une porcherie, un poulailler, un rucher et une centrale hydroélectrique ; elles cultivent des légumes, cuisinent, cuisent le pain et les pâtisseries, blanchissent…


Au milieu des années 1960, les structures sociales se transforment et les institutions se vident. Le nombre de bénéficiaires de l’hospice diminue de jour en jour et les installations sont vendues à Louis Philippe Filion le 30 mars 1972. La ferme Filbaie marque la suite de l’histoire sur trois générations. Elle devient un certain temps une des plus grosses fermes laitières de la région et demeure en activité jusqu’à sa vente, le 6 avril 2006.


Le nouveau propriétaire, Daniel Gauthier, se propose alors de la transformer en hôtel et de l’inclure dans son mégaprojet récréotouristique de 300 millions de dollars, Le Massif de Charlevoix. Mais le vent tourne le 24 juin 2007 : la ferme Filbaie est complètement détruite par les flammes. En quelques heures, l’icône s’envole en fumée, mais pas question de baisser les bras. Daniel Gauthier et son équipe se remettent au boulot et accouchent de leurs trois bébés, dont La Ferme, un projet de cohabitation entre les vocations agricole et touristique du lieu.


Un « hôtel-terroir »


Si l’hôtel offre élégance urbaine et services personnalisés à l’image d’un hôtel-boutique, on a opté pour une nouvelle appellation, « hôtel-terroir », dont la plus-value consiste à offrir une dimension territoriale et authentique, porteuse de valeurs uniques. « La Ferme vise à transporter le visiteur dans un endroit précis, dans son histoire, sa nature et les particularités de sa terre », a expliqué Richard Germain, directeur général de l’hôtel.


L’hôtel pavillonnaire permet de vivre des ambiances différentes selon le lieu. Les chambres du bâtiment principal évoquent le passé agricole du lieu ; Les Dortoirs de la gare sont une invitation au voyageur solitaire ; Le Clos, avec sa forme carrée, rappelle celle d’un cloître et incite au calme ; La Bergerie est tout indiquée pour les familles ; puis il y a Le Moulin et La Basse-Cour. Sans compter la salle multifonctionnelle qui propose des spectacles, le Café du marché avec ses comptoirs gourmands, Le Bercail où l’on sert des repas légers à l’heure du lunch, et le restaurant Les Labours dont notre critique Martin Fournier a parlé la semaine dernière. Tout n’est pas encore ouvert, mais ça ne saurait tarder. On parle de fin octobre, début novembre.

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