Blotti au pied des Alpines, dans un paysage de cyprès et d'oliviers, Saint-Rémy-de-Provence repose sur l'un des plus anciens sites archéologiques de l'Europe. Plus de trois mille ans d'histoire, de mythes et de légendes. L'astrologue Nosdradamus y naquit, le peintre Vincent Van Gogh y planta plus de 150 fois son chevalet, et nous...nos deux tentes. Et on a fait belle provision d'histoire, de soleil et d' odeurs.
Saint-Rémy-de-Provence - Cette année-là, nous planifions passer un mois de vacances en France avec les trois enfants (8, 11 et 13 ans). Une semaine à Paris dans le petit appartement libre d'un beau-frère dans le Mouffetard, une semaine dans le Vercors chez des amis et deux semaines en région. Je me rappelle; choisir la région fut très difficile car les beaux coins de manquent pas en France. Deux raisons nous ont incités à opter pour la Provence.
La première, son climat exceptionnel. Après tout on ne vient pas de si loin, en camping, pour se farcir du mauvais temps. Le pays de Giono nous apparaissait un bon choix puisque l'été, il n'y pleut que très rarement. On dit même là-bas, que le soleil brille 300 jours pas an. À moins d'être malchanceux, nous profiterions pleinement de la vie en plein air et voyagerions avec un minimum de vêtements et de matériel de camping. Un détail important si on loue une petite auto. Notre budget étant limité, c'est sur l'hébergement et l'auto que nous épargnerions.
La seconde, c'est...la Provence! Camper avec les cigales, au pays des villages perchés, du moulin d'Alphonse Daudet - et de la chèvre de Monsieur Séguin, du romarin, de la lavande, des tournesols, de la bouillabaisse, des olives, du rosé et de la pétanque... nous emballait.
C'est la faute à Van Gogh
Pour ce qui est de Saint-Rémy-de-Provence, ce n'était jadis ni Peter Mayle et son fameux livre «Une année en Provence» , ni Caroline de Monaco qui nous attiraient dans ce coin de pays. C'était Van Gogh! Où plutôt les photos d'une publicité de Saint-Rémy faisant ressortir les beautés de la campagne environnante peintes par l'impressionniste depuis la fenêtre de la chambre de l'hôpital Saint Paul de Mausole, un cloître roman devenu maison de repos.
Je m'imaginais plantant notre tente au beau milieu de cette nature flamboyante, animée par des tourbillons de formes végétales, humant les iris du parc de l'asile ou faisant la sieste à l'ombre d'un olivier au gros tronc tortueux. Je m'imaginais aussi sautillant avec les enfants dans un champ de blé et de cyprès, traversant la Cité antique de Glanum sous un soleil de plomb et escaladant le mont Gaussier, à la recherche de quelques descendantes de la chèvre de Monsieur Séguin et que nous comptions bien retrouver lors de nos randonnées pédestres.
Puis, les journées seraient ponctuées de visites au marché, à la boulangerie, à la pâtisserie, au bistro - où nous irions siroter un diabolo-menthe, de promenades dans les vieilles rues pittoresques de Saint-Rémy, de baignades et d'interminables parties de pétanque en soirée.
Et oui, les choses se sont passées exactement de cette façon sauf pour deux détails. D'abord les troncs des oliviers n'étaient pas aussi impressionnants que ceux peints par Van Gogh pendant son séjour à Saint-Rémy, à cause d'un gel survenu en 1985. Comme la nature en berne dans les Antilles après un ouragan. Puis, nous n'avons pas dressé nos tentes dans un champ de blé, d'iris ou de coquelicots, ni sur aucun des sites représentés sur la brochure, mais plutôt dans un joli terrain de camping, à l'entrée du village. Heureusement d' ailleurs car nous nous serions senti obligé de partager ratatouille et fromage de chèvre avec les touristes.
Camping Pégomas
À Cavaillon, nous quittons l'autoroute A-7 pour emprunter la D-99 vers l'ouest. En bordure de la route, près de Saint-Rémy-de-Provence, de magnifiques platanes au feuillage dense préservent randonneurs et automobilistes, du soleil, très chaud dans ce coin de pays.
Situé à quelques minutes à pieds du centre du village, Pégomas niche dans un paysage champêtre composé de bambous, de mûriers platanes, d"oliviers, de cyprès, d'hibiscus et autres magnifiques fleurs, soigneusement entretenues par les propriétaires et leurs deux enfants, Sophie et Geoffroy. Et quelque vingt après, c'est toujours les mêmes propriétaires.
Ce qui fait le charme de la famille Aubert ? Une âme profondément provençale. Accueillante.
Originaires de Saint-Rémy-de-Provence, ils connaissent la région aussi bien que le fond de leur poche, et confient volontiers aux campeurs curieux les mille et un petits secrets entourant ce coin de pays. Propriétaire de Pégomas depuis maintenant une cinquantaine d'années, la famille a su créer sur leur terrain une ambiance typiquement provençale. Parties de pétanque, poulets rôtis aux herbes et pizzas provençales cuites au four à bois relèvent du quotidien.
Malgré la proximité des emplacements, une végétation dense et délicieusement fleurie permet aux campeurs de jouir d'une certaine intimité. Et cette odeur de poulet rôti qui flotte dans l'air ! Après 10 heures d'auto depuis Paris, les enfants sont heureux de se baigner dans la piscine et de sauter sur la trampoline. Nous passons notre première soirée à discuter olives avec les propriétaitres. À cette heure tardive, le calme de la campagne n'est troublé que par les stridulations et le craquetage des cigales. Ce soir-là, le mistral n'était pas au rendez-vous.
Les environs de Saint-Rémy
Saint-Rémy jouit d'une situation géographique privilégiée au coeur de la Provence. Un grand nombre de sites archéologiques, culturels et naturels sont accessibles à moins d'une heure du terrain de camping. Des sommets du Ventoux aux plaines de la Camargue, du pont d'Avignon à l'imposant pont du Guard, des monts du Vaucluse à ceux du Luberon, la grande difficulté est de sélectionner les «plus» beaux endroits, les «plus» beaux villages, les «plus» belles randonnées.
Voici cinq activités qui rajouteront du zest à vos visites touristiques
1. Les-Baux-de-Provence
Il fallait une certaine audace architecturale pour concevoir un tel village. Sculptée dans la montagne, sur la crête déchiquetée d'une immense falaise, au beau milieu d'un éboulis de roches, la Cité des Baux, couronnée de son château en ruine, remonte au Néolithique. ce mystérieux et grandiose village perché offre un magnifique point de vue qui porte sur le Lubéron, les Cévennes, le Ventoux, la plaine de la Crau et de la Camargue.
Je suggère - ouverte à l'année, la randonnée pédestre qui sillonne le Parc Naturel Régional des Alpilles, au départ de Maussane-les-Alpilles. Cette boucle emprunte les abords du village des Baux-de-Provence et de Paradou. On y découvre des cultures d'oliviers classés en AOC, les multiples canaux d'irrigation des champs, les bastides en pierre de taille, une maison troglodyte...Sans difficulté technique, l'itinéraire suit principalement les chemins forestiers ou les petites routes. Le tracé passe sous l'éperon rocheux des Baux qui de près comme de loin reste imprenable. Un peu plus loin, la garrigue dévoile après le Mas de Guerre un décor tout à fait atypique de la Provence, les "baou trouca" les rochers troués. Le sentier se termine par la traversé du vieux Maussane et le passage par le centre du village. https://www.myprovence.fr
2. Fontvieille
La promenade sur les collines de Fontvieille permet de découvrir le chemin du Château de Monteauban, emprunté par Alphonse Daudet, avec les trois moulins qui ont inspirés les oeuvres «Lettres de mon moulin» et «La chèvre de Monsieur Séguin».
Les enfants se rappellent encore du regard du hibou empaillé dans le moulin d'Alphonse Daudet
http://fontvieille-provence.fr/fr/randonnees-fontvieille/
3. Arles
L'impression d'un retour à l'époque romaine atteint son apogée si après une promenade dans les ruelles enchevêtrées de cette cité ancienne, le visiteur assiste à une course camarguaise dans les arènes. Il ne s'agit pas d'une corrida. ici les razeteurs vêtus de blanc et munis d'un crochet, courent vers le taureau pour provoquer une poursuite. Au passage, ils tentent d'enlever les attributs (cocarde, gland et ficelle)attachés à la base des cornes de la bête. La qualité du taureau dépend de sa volonté de poursuivre le razeteur jusqu'aux barrières, provoquant parfois un choc violent. le taureau reste au maximum 15 minutes en piste, puis il est ramené dans son milieu naturel, jusqu'à la prochaine course.
Le taureau de camargue est au centre de la culture régionale. La présence de cet animal remonte à la plus haute antiquité. Un taureau de course camarguaise caractérisé par sa robe noire, entre dans l’arène à l’âge de 3 ou 4 ans et peut terminer sa carrière vers 15 ou 16 ans.
https://www.arlestourisme.com/fr/
La Camargue à cheval
Après une visite de la ville médiévale d'aiguës-mortes, un après-midi de baignade au Grau du Roi et un arrêt aux Saintes-Maries-de-la-Mer, une promenade à cheval blanc de Camargue ou à pieds au coeur des grands espaces sauvages, en bordure des rizières et du Petit Rhônes complète bien ce tour de Camargue. Frontière mouvante entre la terre et l'eau, ce parc naturel est fascinant. Selon les saisons, on y observe entre autres, aigrettes, sarcelles, hérons, canards limicoles, avocettes, graverons à collier et colonies de flamants roses. C'est en Camargue que le taureau noir élevé pour les courses à la cocarde règne en maître solitaire ou en compagnie du troupeau, la manade.
http://www.parc-camargue.fr
Le canyon du Toulourenc
La pittoresque remontée des gorges du Toulourenc est une balade pieds dans l'eau que nous ne sommes pas près d'oublier. Le genre de souvenir qui reste gravé à vie dans les têtes. Outre le fait que cette randonnée pieds dans l'eau - parfait avec des enfants qui savent nager car on perd pied à certains endroits, est amusante et que le décor, particulièrement là où les parois du canyon se resserrent, est tout simplement spectaculaire. Mais c'est aussi ici, un 14 juillet 1994, en pleine fête nationale française alors que tout les villageois de cette région de la Haute Provence célèbrent, que j'ai oublié sur place le sac à dos qui contenait. entre autres, les cinq billets d'avion et les cinq passeports des cinq membres de la famille. Ce n, est que de retour à Avignon où nous logions chez des amisNous étions à Avigon lorsque l'on s'en rend compte. Impossible de retourner sur les lieux, les villages étant fermés à la circulation pour fêter. Mais un bon samaritain avait retrouvé notre sac au pied du Ventoux et rapporter à la gendarmerie de la commune de Malaucène.
Avec ses 45 km de long, le Toulourenc est la seule véritable rivière du Ventoux, ce «Géant de Provence» qui s'impose en plein coeur de Provence, à 1910 m au-dessus de la plaine. C'est dans le hameau de veaux, situé à environ 85 km au Nord-Est de Saint-Rémy, entre Malaucène et Raison-la-Romaine, que débite l'aventure. Une aventure dont parlent encore les enfant.
http://www.baladeenprovence.com/le-Toulourenc
Randonnées et camping sous la tente dans le Vercors... à suivre
Avant-goût
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