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  • Photo du rédacteurHélène Clément

André Trottier, aventurier septuagénaire


André Trottier sur l’Aconcagua, en Argentine, le plus haut sommet d’Amérique du Sud, à 6959 mètres d’altitude.


Pilote maritime pendant 36 ans, féru de photographie depuis toujours et friand de voyages, André Trottier vise à établir le record Guinness de l'homme le plus âgé à avoir franchi les sept plus hauts sommets de tous les continents. Un grand rêve sur le point de devenir réalité.

Rien ne prédisposait vraiment André Trottier à grimper un jour les plus hauts sommets du monde. Rien, sauf un certain goût inné pour le défi et l'émerveillement enraciné aussi solidement dans son âme que l'ancre des pétroliers dans le fleuve, sur lesquels il a travaillé pendant 36 ans.

Né à Deschambault le 29 novembre 1940, l'aventurier a grandi face au Saint-Laurent, aux premières loges pour admirer les impressionnants bateaux qui y naviguent. À huit ans, il en est sûr, il deviendra capitaine. Études à l'Institut maritime du Québec à Rimouski. Spécialisation en tant que pilote maritime. Le rêve se concrétise en 1966. À l'âge de 25 ans, André Trottier devient l'un des plus jeunes capitaines à piloter les navires sur le Saint-Laurent.

Mais avant d'obtenir son grade, le jeune moussaillon en devenir doit faire ses preuves. Un voyage à bord d'un pétrolier le conduit, à 20 ans, à Aden, au Yémen, où il fait l'acquisition d'un premier appareil photo. « À peine sorti de la boutique, je mitraillais tout ce qui pouvait entrer dans un objectif. Depuis, je ne me suis jamais arrêté. Ma photothèque contient aujourd'hui 75 000 images prises dans 81 pays. » On le devine, l'homme est un passionné.

Et l'alpinisme, dans tout ça? Un jour de 1997, un an après avoir fondé, à Lorraine, dans les Basses-Laurentides, un club de marche en montagne, un ami randonneur lui propose, à brûle-pourpoint, l'ascension de l'Everest jusqu'à son camp de base, à 5364 mètres. Rien de moins. L'offre est alléchante pour le photographe en quête constante de beaux clichés. « Pourquoi pas, me suis-je dit, si d'autres ont réussi, je peux réussir aussi. Après tout, c'est dans la tête que ça se passe. »

Du randonneur du dimanche qu'il est jusqu'à la réalisation de cette expédition en 1998, il revient enrichi par son périple et malgré une première expérience en altitude très exigeante, il attrape la piqûre de la haute montagne. « Une première expérience qui a marqué le début de nombreux voyages et le désir d'atteindre les plus hauts sommets de chacun des sept continents. »

À son retour, il fonde la compagnie Aventuriers du Monde. Avec la complicité de son fils Jean Philippe, qui l'accompagne dans ses expéditions à titre de cinéaste, il multiplie les conférences au cours desquelles il offre un spectacle multimédia des pays visités et des montagnes escaladées. En 2002, il grimpe l'Aconcagua, en Argentine, à 6959 mètres. « C'est après l'ascension de cette montagne, la plus haute d'Amérique du Sud, que j'ai pris la décision de m'entraîner beaucoup plus sérieusement. Question de moins souffrir en haute altitude. »

André Trottier se souvient fort bien de sa première séance de course à pied. « Après cinq minutes, je crachais du feu tant l'effort me brûlait la gorge. Dans les six mois qui ont suivi, je suis passé à 15, puis à 20 minutes. J'ai commencé à boire de l'eau et à mieux m'alimenter. Maintenant, je cours une heure par jour, soit 50 kilomètres par semaine. À 50 ans, j'avais la forme d'un septuagénaire, aujourd'hui, j'ai la forme d'un homme de 40 ans. Et je ne crache plus de feu. »

Depuis 2002, il pratique aussi le kung-fu qui lui apporte équilibre, endurance, persévérance et capacité d'adaptation. D'ici peu, il sera ceinture noire, en fait aussitôt qu'il trouvera le temps de se présenter à l'examen, qui n'a lieu que deux ou trois fois par année. « Je fais aussi, au quotidien, des étirements et...la sieste. Vingt minutes par jour. C'est ma méditation. »

À date, outre le Mont Blanc en France, le Monte Rosa en Suisse, le Gran Paradiso en Italie, le Machu Picchu au Pérou, le Rainier aux États-Unis, le Huayna Potosi en Bolivie, il a aussi grimpé le Kilimandjaro en Afrique, le Denali en Alaska et l'Elbrouz en Russie. Avec succès et sans financement aucun. Pour le simple plaisir de se prouver que tout est possible.

Atteindre les plus hauts sommets et établir le record Guinness de la personne la plus âgée à franchir les plus hautes montagnes du globe ne sont que deux des trois objectifs que s'est fixés André Trottier. Plus que jamais, il souhaite amasser des fonds pour le Club des petits-déjeuners du Québec, une cause qui lui tient à coeur. « Avoir faim, au Québec, en 2009, c'est impensable. Et pourtant, combien d'enfants vont à l'école le ventre vide le matin, en ayant mal à l'estomac? »

Son prochain grand défi: l'Everest, en mai 2010. Mais l'expédition est coûteuse, ne serait-ce que pour obtenir les permis d'ascension. Impossible de s'en tirer à moins de 50 000 $. « C'est donc dans le but de financer mon projet du monde Guinness et de venir en aide aux enfants du Québec en leur fournissant un petit-déjeuner nutritif que j'ai fini par fonder le Club des 7. J'organiserai aussi des levées de fonds en cours d'année par l'entremise de conférences, de salons et de dégustations en tous genres. Tous les moyens sont bons lorsqu'on croit en quelque chose. »

Une fois l'Everest atteint, il restera à André Trottier l'ascension du Kosciuszko en Australie, du Vinson en Antarctique et de la Pyramide Carstensz en Nouvelle-Guinée. Un programme chargé qu'il souhaite avoir complété avant l'âge de 72 ans. Avis aux intéressés!


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